【CHAPITRE 03】
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" Puis-je savoir ce que vous fabriquez au dessus de la tombe de ma grand-mère ? "
La voix grave de Muzan persécutait de plein fouet ses oreilles, et à peine une seconde plus tard, elle avait fait un Bon en avant, déséquilibrant entièrement la stabilité de son frêle corps. Sec et froid, le ton qui l'avait employé laissait la jeune femme embarrassée de son acte qui à l'origine, n'avait pas pour but de cela. Elle ignorait totalement le mensonge qu'entourait cette tombe, mais il était trop tard pour faire marche arrière, il avait parfaitement réussi son coup, elle l'avait enfin remarqué.
" Pardonnez-moi, je ne pensais pas faire mal ! Je vous prie de m'excuser ! "
Elle acclamait son innocence à la vue du regard pesant qu'il portait à son égard. Apeurée, à l'idée de l'avoir blessé, elle se prosternait sans cesse contre le sol rugueux, prouvant à quel point, manquer de respect n'était pas dans son habitude. Aucun mot ne sortait de la bouche du brun, totalement perplexe sur la situation qui s'offrait à lui.
Comment la femme qu'il pensait jouer un rôle se retrouvait à le supplier prosternée contre le sol, sous un parfait air innocent. Entendre ses gémissements désolants approuvait que la sincérité dont elle était dotée était indiscutable, bien qu'elle daignait à relever la tête, laissant ses cheveux tremper dans la terre de ce cimetière. Il avait faux sur toute la ligne, et il n'avait plus aucune carte sous la main, comment allait-il improviser ?
" Vous allez abîmer vos longs cheveux, laissez-moi vous soulever. "
" Ça ira, je vous assure ! "
En plus d'échapper à son plan machiavélique, elle avait le culot de refuser son aide, et cela n'était pas une habitude pour Muzan, qui n'aidait personne si ce ne serait que lui-même. Une fois remontée à son niveau, sous le regard perçant du démon, elle dépoussiérait tant bien que mal son joli kimono de couleur Kaki, finissant par entremêler les quelques mèches, imbibées de terre.
La frustration qui s'emparait de son corps le tenait muet, lorsqu'il l'observait. Il ne suffisait que d'un coup pour l'abattre, mais cela n'était toujours pas aussi satisfaisant pour lui, qui d'après ses exigences, aurait voulu une once de peur de sa part, ce qui n'était pas le cas, puisqu'elle prenait tout son temps pour entretenir son apparence.
Que devait-il faire pour l'effrayer ? Le supplier ? Ça, c'était déjà fait, mais pas comme il l'espérait, alors il songeait à une autre manière de la faire réagir, mais celle-ci fut plus réactive que lui, en reprenant goût à la conversation.
" À vrai dire, je pensais que ces tombes étaient abandonnées, alors pour honorer leurs esprits, j'ai entrepris de re décorer les lieux. Je suis encore désolée de vous avoir importuné, bonne soirée. "
" Bonne soirée ? "
Le temps d'élaborer un nouveau plan lui était suspendu, puisque la jeune femme s'éloignait de lui peu à peu, le laissant de nouveau seul, éternellement seul. Tout ce qu'il avait entrepris pour elle volait en éclats, cette proie lui échappait totalement et sans aucune résistance apparente, elle avait juste de la chance, la chance d'être aussi pure.
L'odeur de son sang se dissipait quelque temps après son départ, rappelant Muzan à la réalité. La faim le rongeait, et si il continuait perpétuellement à se retenir de lui sauter dessus, il savait que tout ce village en subirait les conséquences. Et cette femme serait bien la première à payer les pots cassés, pour tout ce qu'elle avait fait, même si extérieurement, elle n'avait rien fait. Comment s'appelait-elle déjà ? Amanai, Mōri Amanai.
Fille d'un pauvre paysan, résidant au sein d'un domaine employé comme domestique, elle suivait le chemin de ses ancêtres, et servait fidèlement cette riche famille, depuis sa plus tendre enfance. Elle arpentait le petit village de nuit, sans aucune crainte des dangers qui l'entouraient. Elle était si pure que le pire ne pouvait pas lui arriver, puisque d'après elle, le mal n'était que mirage, et tous les hommes étaient bons.
De retour à l'entrée du petit domaine, elle s'empressait de passer les portes coulissantes en vue de l'heure tardive qui s'annonçait à elle. Rejoignant la petite pièce contenant une petite source, servant aux tâches ménagères telle que le lavage du linge, elle saluait ses collègues servantes, pour son malheureux retard imprévu.
" Excusez-moi du retard, je- " Fut-elle coupée.
" Ha ? Tu étais parti ? On ne t'avais même pas vu ! Tiens tant que t'es là, plie les Obi, elles sont prêtes, je suis trop fatiguée pour le faire ! "
" Moi aussi, je te laisse ma place Amanai, je vais me coucher, bonne soirée ! "
Sous ses yeux bleutés, fatiguée par les travaux qu'elle effectuait jour et nuit, elle laissait partir ses deux collègues, ingrates de par leur mal traitance. Amanai avait souvent bon dos, son incroyable gentillesse laissait à ces filles, l'opportunité de la manipuler, en sachant bien qu'elle ne dirait rien.
Comme tous les jours de sa vie, au sein de ce domaine, elle était ignorée de toute part, comme si elle n'était que poussière. Délaissée par sa propre famille, elle demeurait seule, et pour unique occupation, l'entretien du jardin. Elle vouait une passion incontestable envers la nature et ses bienfaits. Alors, une fois que son travail était terminé, fatiguée ou non, elle entretenait le grand jardin que comptait ce domaine, avec amour et passion.
Admiré par les propriétaires des lieux, ce jardin apportait en cet endroit, un petit coin paradisiaque, et derrière celui-ci se cachait tout le travail acharné de la jeune femme, qui se sentait à travers ce dernier, admirée, il était son seul moyen de rappeler sa pauvre existence. De sa vie, pas un regard, ni une parole ne lui était accordée, sauf ce soir là, grâce à cet homme, qui sans le savoir, avait éveillé en elle, un sentiment d'exister.
Elle existait à travers les yeux de Muzan.
FIN DU CHAPITRE 03
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𝐀𝐊𝐔𝐌𝐀 𝐍𝐎 𝐓𝐒𝐔𝐌𝐄
Fanfiction鬼滅の刃 | 𝐊𝐈𝐌𝐄𝐓𝐒𝐔 𝐍𝐎 𝐘𝐀𝐈𝐁𝐀 𝘒.𝘔𝘶𝘻𝘢𝘯 Le monde fait d'amour et de bonté auquel elle aspirait s'avère être un véritable enfer. Coincée au travers des griffes du démon qu'elle croyait être Dieu, Amanai suit les traces de Muzan s...