「 ͟͟͞͞➳」 Aux prémices de la nuit

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CHAPITRE 06

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                 Elle était si douce, elle était si intense, elle était si chaude, d'où pouvait bien provenir cette odeur ? L'odorat de Muzan ne le trompait pas, et il pouvait reconnaître l'arrivée de la jeune femme à des kilomètres, cette odeur, elle appartenait à Amanai. Il la regardait arriver et non cette fois-ci apprêtée. Ses yeux parcouraient son corps vêtu d'un vieux kimono poussiéreux, ses cheveux emmêlés en un chignon et pour couronner le tout, son beau visage était égratigné, qui avait oser lever la main sur la proie de Muzan ?


" Vous étiez là depuis longtemps ? Je suis heureuse de vous revoir. "

" Qu'est-il arrivé à ta joue ? "


Lorsqu'il s'agissait de la qualité de son repas, aucun rôle ne lui effleurait l'esprit, et il ne prenait pas de pincettes, ni même la peine de la vouvoyer. Il était sec et franc, il avait tant patienté pour l'amadouer qu'il n'était pas pardonnable d'abîmer la chair de cette femme, qu'il convoitait depuis tant de semaines. En voyant son expression sévère, Amanai comprit que se justifier était la seule manière de lui répondre, et pour dédramatiser cela, elle tenait sa joue en esquissant un petit sourire, prouvant qu'il s'agissait de futilités.


" Oh, ça ce n'est rien, j'ai quelques accroches à mon travail, mais rien de méchant ! "

" Vraiment ? "

" J'approuve que ce n'est pas très esthétique mais je vous assure que tout va bien ! "

" Là n'est pas la question, tu es magnifique. "


Les picotements qui émanaient de ses pommettes lui faisait remarquer qu'elle rougissait, pour cause, ce simple compliment. Personne ne lui avait encore jamais dis cela, et encore moins de la part d'un homme. Ce mot pourtant anodin s'avérait être divin aux yeux d'Amanai qui n'entendait que par la voix de Muzan, ce louche inconnu rencontré au cimetière.


Passer quelques minutes avec lui chaque soir la laissait s'échapper du milieu restreint dans lequel elle vivait, et pour rien au monde, elle ne cesserait de venir. Il avait totalement chamboulé son existence. Et lorsque le moment de partir sonnait, un sentiment de remord restait au creux de sa gorge, chaque fois qu'elle lui disait au revoir.


Une fois de plus, il la laissait filer de ses propres mains, comprenant que son but arrivait à terme, gagnant chaque jour une part d'elle. Amanai revenait comme chaque soir à sa pauvre chambre d'habitation, qui n'était constitué que d'un pauvre lit et un accès à l'eau, pour ses besoins vitaux. Et elle était souriante, lorsqu'elle souhaitait à ses collègues la bonne nuit qui leur était destinée.


Pourquoi souriait-elle encore après avoir vu ce fameux amant, en cette piteuse tenue ? Les servantes ne savaient que penser de cela, et ce n'est pas la jalousie qui leur manquait. Comment arrivait-elle à plaire dans cette tenue ?


Aucune réponse ne leur parvenait mais tout ce qu'elles savaient, c'était qu'elles la détestaient. Et en y songeant plus amplement, elles savaient comment ôter ce maudit sourire de ses lèvres magnifiquement lisses. En un coup de maître, le tout était joué.




Le lendemain, quelques heures après la fin du repas, les servantes s'étaient rassemblées dans la petite salle qui leur servait de repos

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Le lendemain, quelques heures après la fin du repas, les servantes s'étaient rassemblées dans la petite salle qui leur servait de repos. Et alors qu'Amanai s'apprêtait à quitter les lieux comme chaque soir, dans les alentours de 23h00, son attention fut retenue par les jeunes femmes, accompagnées de la maîtresse des lieux. Invitée à s'assoir aux côtés de ses semblables, elle écoutait attentivement l'annonce tant attendue de sa maîtresse, au sujet des journées à venir.


" D'après les rumeurs qui courent au village, un démon ravagerait les habitants de ces lieux, pour votre sécurité, l'accès à l'extérieur ne vous est plus autorisé. Ce qui n'est que simple précaution. "


Lui ôter le moyen de rencontrer Muzan comme elle le faisait était la pire issue qui pouvait lui être annoncée, lors de cette soirée. Autour d'elle, le réjouissement et l'affolement commun se faisaient ressentir à travers les ragots entendus, des bouches de ses servantes, apeurées à l'idée qu'un démon court les rues.


Le mal-être dont elle était prise la laissait se questionner face à l'authenticité des dires de sa maîtresse, puisque d'après elle, en se rendant au-dehors de ce domaine, aucun démon n'avait croisé sa route. Pour son bien être et sa conscience, elle entreprenait d'intervenir et pour la première fois, devant tout le monde, bien qu'elle était du genre timide et effacée.


" Je me permets de vous reprendre, mais je n'ai pas croisé de démons, et je dois me rendre au cimetière, je pensais peut être que... " Fut-elle coupée.

" Tu pensais quoi ? Tu oses contredire ma parole, Amanai ? Retourne donc moisir dans ton stupide jardin, et que je ne te surprenne pas à t'évader d'ici. "

" T-Très bien, Hime-sama ! "


Elle se prosternait contre le sol de par son impolitesse à contredire la version de sa maîtresse. Une servante n'avait nullement le droit d'émettre son avis, et encore moins si cette servante se nommait Amanai. Elle était contrainte de reprendre ce mode de vie, où la domestique qu'elle était, devait arroser les plantes du jardin, comme elle le faisait depuis des années, âgée de seulement 20 ans.


Ne plus voir Muzan, telle était la volonté de ses supérieures. Quelques larmes menaçaient d'envahir ses yeux, à l'idée de redevenir le fantôme qu'elle était, ignorée de tous, comme elle l'avait toujours été. Et depuis quelques jours maintenant, elle répondait absente aux rendez-vous de Muzan, qui mourrait d'impatience face au manque d'Amanai, et de son odeur alléchante. L'avait-elle trahi ? Avait-elle rencontré des problèmes ?


Il ignorait la raison de son absence, et peu importe ce qu'il adviendrait, ce petit jeu n'avait que trop duré. Et il en connaissait bien plus sur elle qu'elle ne l'imaginait. Sa supériorité, il l'avait obtenu, sa crainte, il l'avait obtenu, se rapprocher de sa proie était chose de faite, alors pourquoi se laisser languir lorsque l'heure de manger avait sonné ? Elle ne voulait plus venir à lui ? Alors c'est lui qui viendrait, et c'est en prenant la route en direction du domaine que Muzan arrivait, pour le meilleur comme pour le pire.


FIN DU CHAPITRE 06

𝐀𝐊𝐔𝐌𝐀 𝐍𝐎 𝐓𝐒𝐔𝐌𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant