Il était la, il avait sacrément grandi. Toujours avec ses yeux gris, son teint matte. Il y avait même une barbe qui avait poussé sur son visage.
La barbe. Un signe de virilité pour une personne que je ne considère même pas comme un homme. Un sentiment de rage, un lourd poids s'est reposé sur mes épaules. Je retrouvais les raisons de ma souffrance. Les raisons de 3 ans d'épreuves et de difficultés.
Je savais pas quoi faire. Lui decoller une droite ou lui montrer que ma vie est magnifique, que je suis entourée de personne que j'aime, de personnes qui m'aiment, que l'homme de ma vie a bientôt 3 ans ?
Je le regardais droit dans les yeux tandis que lui baissait les siens .
-Oumeima... Je...
-Tu ?
-Je suis étonné de te voir. Je ...
Je rigolais tellement nerveusement.
-Tu es étonné de me voir. Mdr. "Je suis étonné de te voir". Tu me connais assez pour savoir que j'ai envie d'insulter toute ton ascendance fortement. Mais insulter le sang qui coule dans les veines de mon fils serait trop violent.
-Oumeima... Je... tu... J'ai un fils ? Je... tu étais bien enceinte ?
- Mdrr. Que dis tu, "j'ai un fils ?" Non tu n'as pas d'enfant Mohammed. Sache le. Tu es son géniteur en aucun cas son père. J'ai tellement une haine profonde contre toi. Tu m'as violée Mohammed.
-Oumeima je suis désolé. J'étais jeune j'avais 16 ans. Je me suis pas forcément rendu compte de ce que je faisais. Je...A ce moment la je me suis dis qu'il était la haine que j'enfermais dans mon coeur depuis maintenant 3 ans. Il fallait que j'exprime cette colère une fois pour toute.
Je suis donc restée quatre heures. Quatre heures à lui exposer ce qui m'a fait subir. Quatre heures a lui apprendre que si mon père été décédé alors que nous étions en mauvais termes c'était de SA faute. Quatre heures à lui apprendre qu'à l'heure d'aujourd'hui j'ai peur de me retrouver seule avec un homme. Quatre heures pour lui expliquer qu'il m'avait détruite, qu'il m'avait anéantit .
-Oumeima je te promets que c'est la chose que j'ai le plus regretté dans ma vie.
-Ce regret tu vas le garder à vie, parce que jamais de ma vie je te pardonnerais.J'ai pas attendu plus longtemps je suis rentrée. Il a pas essayé de me retenir et tant mieux. Comme ma journée n'était pas assez gâchée il fallait que le bus tombe en panne et que le suivant arrive à 21h. Résultats des courses, je suis arrivée à 22h30 chez moi.
Je tourne la clés de ma porte avec les larmes aux yeux, larmes de haine et de tristesse, peut être même de fatigue mais aussi de soulagement.
J'arrive dans mon salon et je trouve Zahir endormi. Zahir. Zahir... Je vous l'ai déjà décrit ce Zahir ? Lui c'est le gars hyper simple. Il est drôle et n'a pas le sang chaud. C'est le genre à te rendre service sans rien attendre en retour, il a le cœur sur la main mais les yeux sur le cœur des gens, il a donc une facilité à voir ce qui se cache dans le cœur de son entourage.
BREF ! Revenons en au fait.
Il dormait profondément sur le canapé, comme d'habitude. Je l'ai couvert, puis je suis partie à la cuisine . J'ai levé les yeux au plafond en espérant trouvé une solution pour laisser mon passé derrière moi. C'était plus fort que moi, j'ai versé des larmes de désespoir jusqu'à ce que je vois Zahir ce mettre à côté de moi en disant "quand tu es prête et quand tu le souhaites, dis moi ce qui fait couler tes larmes."
Sans me poser plus de questions j'ai posé ma tête sur son épaule en disant "Tu sais Zahir, si je pouvais envisager de faire entrer un homme dans ma vie, sans hésiter, ce serait toi."Est ce le début d'un nouveau livre qui s'ouvre ?
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Chronique d'Oumeï: ça n'arrive pas qu'aux autres
Ficción General"Voilà je me retrouve seule, encore une fois, mais cette fois si je suis vraiment seule livrée à moi-même n'ayant comme refuge seulement ma religion. Mais si seulement je l'avais compris plus tôt... " Chronique d'Oumeïma: Violé, abandonné, livrée à...