HORS-JEU VOLONTAIRE

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L'année 2011 débute par de bonnes résolutions. L'épisode de la gifle est peut-être l'électrochoc dont j'avais besoin. Cela fait maintenant trois ans que nous sommes amants. De passablement toxique, notre relation est devenue perverse. L'irruption de la violence dans nos disputes m'en fait prendre conscience de la manière la plus brutale qui soit. Samuel me considère comme un objet dont il dispose à sa guise. Il ne peut pas accepter que je contredise sa toute-puissance. De mon côté, je n'arrive pas à me libérer de son emprise comme je le voudrais. Mes tentatives de séparation se sont soldées par des échecs. À la moindre main tendue, j'ai rappliqué comme un chien derrière son maître. Je suis comme une droguée, partagée entre volonté de me désintoxiquer, et faiblesse face à la sensation de manque. Il me faut changer de stratégie. Si je n'arrive pas à rompre tout net avec Samuel, je peux essayer de m'en détacher progressivement. M'émanciper, côtoyer d'autres personnes, me faire de nouveaux amis. Apprendre à combler le vide insupportable que crée son absence, et réussir à m'en accommoder. Me dire que la vie sans lui est possible. Pour finalement, un jour, sauter le pas. Je reprends contact avec Fally et avec mon ancien «beaufrère », le mari de Léonie. Je partage avec eux mes doutes, mes envies. Ils évitent de se prononcer sur le fond de ma relation, préférant me conseiller de reprendre mes études. J'y suis résolue mais l'année scolaire est encore une fois bien trop avancée pour espérer rattraper un cursus en cours de route. Alors, je m'amuse. J'aimerais sortir le soir avec des amis, boire des verres, danser, mais au Cameroun, Samuel a des yeux partout. Il apprendrait d'une manière ou d'une autre mes escapades solitaires, s'en offusquerait, et me demanderait delui rendre des comptes. Seul moyend'échapper à ses radars: partir m'aérer à l'étranger. Je profite de ses week-ends de matchs pour faire un saut au Nigeria, et au Gabon, entourée de quelques amis. Samuel subvient à mes besoins, continuant de m'envoyer chaque mois 1 million de francs CFA, soit l'équivalent d'environ 1500 euros. Certains me trouveront culottée de profiter de son argent malgré les heurts, mais vu son immense fortune, c'est une goutte d'eau par rapport à l'océan de souffrances qu'il me fait endurer. Les premiers temps, cette méthode «douce» d'émancipation à distance fonctionne mal. Je déploie des efforts surhumains pour ne plus le voir ou le contacter aussi souvent qu'avant. De son côté, il ne se montre guère soucieux de ne pas avoir de mes nouvelles pendant trois ou quatre jours d'affilée. Il n'oublie pas le jour de mon anniversaire,aumoisdefévrier,maissecontentedeme gratifier d'un message par texto sans effusions particulières. Cette apparente indifférence m'irrite. Et lorsque je trouve enfin le courage de couper les ponts pendant une semaine, il me suffit d'un coup de fil à ma mère pour apprendre que Samuel l'a contactée, a fait ceci, lui a raconté cela. Je le chasse par la porte, il revient par la fenêtre. Au mois d'avril, je passe à la vitesse supérieure. Je décide de passer cinq jours à Dubaï avec des amis de lycée partis du Cameroun pour vivre en Allemagne. J'évite soigneusement de parler à Samuel de ce projet. À l'atterrissage, je vois qu'il a tenté de me joindre. Je tente de résister à l'envie de lui répondre. Sans succès. Je lui annonce par message où je suis, puis je coupe mon téléphone. Je le rallume à l'hôtel et, cette fois, j'ai droit à un appel en bonne et due forme.
-Pourquoi tu pars comme ça sans me prévenir? -Avec qui es-tu partie?
-Quel est le nom de ton hôtel?
-Quel est le numéro de la chambre?
Je l'ai foutu en rogne. Je ne dois pas céder. Il faut que j'arrive à lui tenir tête.
-Cen'est pas un hôtel, c'est un appartement. Il n'y a pas de numéro de chambre, désolée. C'est moi qui t'appellerai. Plus tard.
-Mais pour qui tu te prends?
-Tu crois que je vais attendre sagement que tu sois disponible pour me téléphoner?
-Qui sont ces gens?
-Je veux leurs noms, leurs visages, envoie-moi des photos d'eux.
-Oui, bien sûr. Je vais leur demander de poser devant l'objectif au milieu du dîner et leur dire :
"Ne vous inquiétez pas, c'est pour mon copain".
-Tu me prends pour un con?
Tu peux faire des photos de vous sans les faire poser, ne sois pas stupide.
-Toi, quand je te demande où tu es et avec qui, tu ne me réponds pas. Eh bien avec moi, désormais, c'est pareil. Point final. »
Ça yest, la guerre est déclarée. Avec le temps, j'ai compris que Samuel n'avait qu'un seul véritable point faible: il déteste que la situation lui échappe. Je peux coucher avec son meilleur ami s'il le décide, qu'il s'occupe du jour, du lieu, et de la mise en scène. Mais partir dîner avec un ami au restaurant sans lui en avoir parlé? Insupportable. Il doit rester maître du jeu à tout prix. Il est le roi, nous sommes ses sujets. Sa jalousie ne s'exprime au grand jour que s'il n'a paslamain.Cettefois,c'est moi qui distribue les jetons. Je vais lui distiller les infos au compte-gouttes, exploiter au mieux ce début de jalousie pour lui faire sentir qu'il n'a pas le contrôle, que je suis libre de mes faits et gestes. Je sens que j'ai trouvé la faille, et je vais m'y engouffrer. Samuel me bombarde d'appels toutes les cinq minutes. Je n'y réponds que sporadiquement, par un bref texto du style :
-On est au resto, je te rappelle», ou «Il y a de la musique, on ne s'entendra pas».
Mes réponses évasives le rendent fou. Un après-midi, je croise par hasard dans un gigantesque centre commercial un Camerounais expatrié que mon cousin m'avait présenté alors que j'étais encore au lycée. Cyril, la trentaine bien tassée, avait flashé sur moi lors d'un de ses séjours au pays. Ses affaires sont ici, à Dubaï, où il vit à l'année. L'homme est sympathique, galant, mais ne me plaît pas physiquement. Les années n'ont pas modifié ce premier ressenti, mais je vois là l'occasion de tester les limites de Samuel. Je daigne répondre à l'un de ses nombreux appels et lui décris cette rencontre fortuite en travestissant un peu la vérité.
-C'est fou non, de le croiser comme ça, dans un centre commercial?
-C'est bizarre, je le trouve plutôt beau mec. Mes goûts ont dû changer depuis l'adolescence. En plus, ses affaires marchent bien, il a une belle voiture.»
Ma stratégie est un succès.
-C'est sûrement un escroc, un parasite, le genre de type qui ne fait rien de sa vie à part profiter des autres.
-Ça m'étonnerait. Mais je vais pouvoir le vérifier, il nous a tous invités à dîner chez lui.
-Tu vas y aller?
-Bien sûr! Pourquoi pas?»
Il est désarçonné. La situation lui échappe totalement. Il tente de me mettre en contact avec l'un de ses amis sur place, me promettant qu'il va mieux s'occuper de moi, me trouver un bel hôtel, nous faire sortir, moi et mes amis. Il veut reprendre le contrôle, coûte que coûte. Je ne peux pas faillir maintenant. Au contraire, je me demande jusqu'où je peux aller. Mon attitude n'est pas celle d'une revancharde blessée : je veux lui faire sentir la jalousie profonde qui m'a si souvent assaillie. Lui faire réaliser la souffrance que j'ai endurée, qu'elle lui torde les boyaux comme elle a tordu les miens. Et peut-être, au fond, lui faire prendre conscience dessentimentsqu'il a pour moi. J'ai passé la seconde, j'enclenche la troisième.
-Tu sais, j'ai rencontré un type sympa ici, un local, un musulman. Je crois qu'il me plaît.» L'histoire est bidon, mais crédible. Son attention est totale. Je m'attends à une explosion de rage.
-C'est vrai? Mais vas-y, fonce! Il est comment? Couche avec lui, fais-lui une gâterie, fais ce que tu veux, mais surtout, prends des photos de la scène, je veux tout voir.»
Le sol s'effondre sous mes pieds. Je voulais l'énerver, lui faire mal. Je n'ai réussi qu'àl'exciter. Sa réaction me coupe la chique. Dans son délire, il m'envoie des photos de lui en action avec des filles, et s'appuie sur ses propres expériences pour me suggérer des idées de mise en scène et de positions. Possédé par son vice, il ne se rend même pas compte qu'il me montre, pour la première fois, des clichés de ses ébats avec d'autres femmes. Je n'ignorais pas cette réalité, mais le choc est violent. Je tente d'effacer de ma mémoire ces images de débauche. Pendant ce temps, lui, ne s'arrête plus de bavasser.
-Tu te mets dans ce sens, comme ça le mec peut te prendre en photo comme ça, après ça vous changez de côté...»
Sa litanie inépuisable me blesse, mais entraîne dans le même temps un effet secondaire inattendu. Il est à mes pieds, soumis, à ma merci. Les rôles sont inversés: c'est moi qui suis toute-puissante cette fois. Cette victoire suffit à me contenter. Mais elle a un goût amer. Deux heures plus tard, j'annonce à Samuel que j'ai couché avec le bel inconnu, sans avoir réussi à immortaliser nos cabrioles. Pas le culot de sortir l'appareil photo. Trop embarrassant, trop compliqué. Je lui explique que c'était un coup d'un soir, qu'il n'y aura pas de deuxième tour. Il est déçu mais se réjouit malgré tout de moninitiative.
-Tu as enfin compris ce que j'aime. C'est mon bonheur, c'est mon vice. Continuons sur cette voie. Nous allons être heureux tous les deux.» En rentrant au Cameroun, j'ai le sentiment d'avoir percé définitivement le mystère Samuel Eto'o. Oui, c'est un homme romantique, galant, drôle. Mais ses attentions ne sont qu'un appât, un marchepied pour vous entraîner dans ses fantasmes. Il a le vice dans la peau, mais n'en éprouve aucune fierté. Il a fallu trois ans de louvoiement pour qu'il s'en ouvre de manière explicite. Je le sens presque libéré, soulagé de pouvoir désormais aborder le sujet sans détours. Lors des conversations qui suivent, il ne s'en prive pas, et me dresse le portrait rêvé d'unevielibertineàsescôtés. Il a tout réussi, a de beaux enfants, une belle carrière. Mais l'argent ne suffit pas. Il se sent seul. Ses «délires», comme ils les appellent, voilà ce qui le rend vraiment heureux, mais il ne peut les partager avec personne ou presque. Bien sûr, il peut trouver facilement des femmes qui acceptent ses exigences, et même avoir recours à des prostituées s'il le faut. Mais ces filles de passage ne lui plaisent pas. Avec moi, il se sent bien, en confiance. Nous sommes attachés l'un à l'autre. Cette affection réciproque rendra plus intense encore l'expérience du libertinage. Il me noie sous une pluie de scénarios plus exotiques les uns que les autres. Clubs privés, yeux bandés, mains attachés... Il me jouait 50 Nuances de Grey avant l'heure. J'abonde dans son sens au téléphone, mais je n'arrive pas à m'imaginer l'accompagner dans les folles parties fines qu'il nous promet. Dans le même temps, je me sens privilégiée d'avoir accès à la plus secrète intimité de son être. Si j'ignore où il me mène, je ne veux pas briser ce lien nouveau qui nous unit. Je décide de déployer une sorte de stratégie de l'évitement: maintenir le contact à distance, alimenter virtuellement le foyer de son désir, et trouver un prétexte pour ne pas laisser le champ libre à ses projets libidineux s'il provoque une rencontre. Mon plan fonctionne. À l'été 2011, nous nous retrouvons quelques jours au Concorde Lafayette. Ses obsessions ne gâchent pas nos escapades amoureuses. À l'exception du visionnage d'un film porno mettant en scène un couple de lesbiennes, il n'est pas question de fantaisies sexuelles. Ce n'est pas la première fois qu'il met en sourdine ses lubies devant moi, comme s'il préférait le fantasme à la réalité. À la rentrée, il quitte l'Inter de Milan pour l'Anzhi Makhachkala, unclub duDaguestan, l'une des régions les plus occidentales de Russie. L'équipe est anonyme, l'enjeu sportif nul, mais peu importe: le numéro 9 ne supporte plus le mépris du football européen pour son talent. Il a le sentiment d'avoir porté son équipe à bout de bras, parvenant à remporter un seul trophée d'ampleur
-la coupe d'Italie
-sans, une fois de plus, en récolter les fruits. Pour la troisième année consécutive, c'est Messi qui a décroché le Ballon d'or, Samuel ne terminant même pas dans le trio de tête. Ce nouvel échec qu'il considère comme un manque de reconnaissance criant constitue le tournant de sa carrière.
-Puisque je ne peux pas être numéro un sur le plan sportif, je vais l'être sur le plan financier», m'explique-t‑il. Il se montre disponible au plus offrant, et c'est le petit club russe, dirigé par un milliardaire local, qui propose le plus gros chèque, avec 20 millions d'euros de salaire par an. Les titres des journaux sportifs du monde entier célébrant le «joueur le mieux payé de tous les temps» sonnent comme une revanche pour le petit Camerounais miséreux. Mais il l'éloigne de ses proches. Malgré un jet privé mis à sa disposition par le club pour faciliter ses déplacements, ses visites en Europe se font plus rares, tout comme nos occasions de retrouvailles. Je profite de cette parenthèse forcée pour me recentrer sur moi-même. L'oisiveté et mes tourments incessants avec Samuel m'ont fait prendre du poids. Mes journées s'étirent entre grignotages intempestifs et coma télévisuel. Je ne peux plus végéter indéfiniment, il me faut un travail de toute urgence. Une nouvelle compagnie aérienne, Camair-co, vient de se lancer au Cameroun. Ils cherchent des hôtesses d'accueil. Je postule à l'automne, forte de mes nouvelles compétences en anglais. L'entretien se passe bien. Je suis prise à l'essai pendant trois mois, comme agent d'escale à l'aéroport de Yaoundé. Le test est positif, et je suis titularisée à mon poste au début de l'année 2012. Salaire net: l'équivalent de 400 euros par mois. C'est peu, mais je m'en accommode. L'argent n'est pas ma motivation première. Je suis fière de me lever le matin, d'aller travailler, et de rentrer crevée le soir. Plus que tous les séjours en hôtel cinq étoiles, monnouveaustatut de salariée modeste me donne l'impression d'accéder enfin au monde des adultes. Ce rythme de vie normale retrouvé m'aide à m'émanciper à la fois sur le plan personnel et sur le plan sentimental. Je ne suis plus dépendante des appels de Samuel. J'ai d'autres occupations dans la journée que de rester le nez collé à mon Smartphone entre deux paquets de chips. Le contact entre nous n'est pas rompu, mais nos quotidiens respectifs chargés nous offrent un bol d'air frais nécessaire. Nos échanges se font plus rares, mais sont aussi moins futiles. S'il n'a pas, dans un premier temps, encouragé mon choix de travailler, ma condition de femme active ne semble finalement pas lui déplaire. Il me parle avec plus d'égards, plus de respect. Au fil des mois, j'entends ici et là des bruits de couloir sur telle ou telle liaison qu'on lui prête. Chaque fois, je ressens un petit pincement au cœur. Mais mon esprit est vite accaparé par ma mission du jour, mes clients, mes chefs. Je n'ai plus le temps de jouer les détectives, de m'apitoyer sur nous. Preuve de ce détachement progressif, je réponds à l'invitation de Fally qui me propose en avril de venir en République démocratique du Congo à l'occasion de la sortie de son nouvel album. J'y passe deux jours. Je me sens plus épanouie et sereine que jamais. Notre amitié se renforce. Un soir, après l'un de ses concerts de promotion, nous flirtons brièvement. Cette incartade n'aura pas de suite. Elle témoigne simplement de mon état d'esprit du moment. Je me garde bien d'en parler à Samuel, pour ne pas troubler cette période de quiétude inespérée que nous traversons. Il le saura bien assez tôt. Je n'ai pas encore de vacances officielles, mais j'obtiens deux jours de repos au mois de juin, à l'occasion du jubilé de Patrick M'Boma. L'ancien joueur des Lions, devenu consultant pour Canal +, est une figure vénérée du football camerounais. Samuel me prévient qu'il compte faire le déplacement, et nous convenons de nous retrouver dans sa suiteduHiltonlorsdesonséjour.Jesuisheureusedele retrouver, mais la passion n'est plus là. Tout du moins, j'attends un geste de sa part pour raviver la flamme. À mon arrivée à la réception, je croise Ayden, la journaliste antillaise dont j'avais fait plus ample connaissance à Douala deux ans plus tôt. J'ai un désagréable sentiment de déjà-vu. Elle s'annonce à la réception. Mes vieux réflexes d'espionne se réveillent. Ni une ni deux, je file dans la chambre de Samuel pour scruter un changement de comportement. Il est au téléphone. Étranges retrouvailles. Je l'entends converser avec une voix féminine à qui il glisse : «Tu es déjà là? Ok j'arrive. » Il raccroche et se tourne vers moi sans grandes effusions. J'ai la tête que font les enfants quand ils préparent unsale coup. «J'ai croisé Ayden en bas, lui dis-je.–Ah oui. C'est possible, il y a beaucoup de journalistes pour le jubilé. Dis-moi, tu m'as dit que tu voulais acheter une voiture non? Tu veux laquelle? Ce retournement acrobatiquetrahitsonsentimentde culpabilité. Même si la folie des débuts est loin, je me réjouissais sincèrement de le revoir enfin seul à seul. Il va falloir le partager. Je n'ai plus l'énergie pour lui faire une scène. Ces derniers mois, j'ai appris à vivre sans sa présence physique. Je peux y arriver. Je ne suis simplement pas encore prête à couper tous les liens. De son côté, il n'a pas changé. Me voir après des semaines de séparation n'apaseul'air de l'émouvoir plus que ça. Le soir, Samuel me dit qu'il va dîner au restaurant avec ses amis pour parler affaires. Quelques minutes plus tard, j'apprends par l'unedemes taupes qu'il est en boîte avec le reste de la bande. Laquelle ramènera-t‑il dans son lit? Ça ne m'intéresse pas. Je m'endors seule, en pensant à la voiture que Samuel m'offrira bientôt. Je n'attends plus d'excuses, ni de grand discours, ni d'engagement de sa part. À partir de maintenant, je veux simplement profiter de ce qu'il me donne, au sens propre comme au figuré: des cadeaux, de l'argent, et un peu de temps quand il le souhaite. Ma démarche peut paraître cynique, elle n'est que le résultat d'un profond sentiment de résignation. Il ne changera pas. Je ne le changerai pas. Après le jubilé, Samuel rentre en Russie. Deux semaines plus tard, sur ses ordres, l'un de ses sbires vient me chercher un matin pour m'emmener à la banque et me remettre un sac rempli de billets. Je me rends avec le butin chez le concessionnaire. Je repars au volant d'un SUV Hyundai IX35, payé cash 40 000 euros, les cheveux aux vents et la conscience tranquille.

REVENGE PORN.         Foot, sexe, argent: mon témoignage ex de Samuel Eto'oOù les histoires vivent. Découvrez maintenant