Chapter 8.

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Chapitre 8.

Je le reconnais à peine, allongé sur le sol et entièrement recouvert de sang. La vue me dégoute, je ne peux m'empêcher de réprimer un cri. Clara laisse sa main se posée sur sa bouche, aussi tétanisée et choquée que je le suis. Elle accoure vers son ami, il n'est pas seul à terre mais les autres, elle n'a pas l'air de les connaître. Je m'approche tout doucement, j'ai vraiment peur. Ses yeux sont grand ouverts mais surtout rouges, rouges comme son sang.

– Mais qu'est-ce qui a bien pu se passer?

– Ne paniquons pas, ne paniquons pas, répète-t-elle.

J'hoche la tête doucement en déglutissant. Bon dieu, et si ils étaient morts?

– Il respire toujours, nous avons de la chance. Aide moi à transporter son corps.

Ethan n'est pas tout léger et nous avons eu beaucoup de mal à seulement parcourir la petite allée de la maison. Je tremble et je sus, je ne comprends pas ce qu'il m'arrive. Je pense à ma mère, avec laquelle je devrais être depuis déjà une heure. Clara appelle l'ambulance et ils arrivent le plus tôt qu'ils peuvent.

*        *

Ethan est allongé sur le lit de l'hôpital depuis environ une heure. J'entre dans la chambre lorsque Clara en ressort et m'assois sur le siège à côté de lui. Me retrouver dans ce lieu ne peut que me rappeler le dernier souvenir que j'ai de mon père. Et même en faisant tout mon possible pour ne pas la visualiser, c'est trop tard.

Flashback, 11 ans plus tôt.

Ce jour-ci, je portais une petit robe bleue à rayures que ma mère m'avait achetée pour l'occasion. L'anniversaire de mes six ans. Maman m'avait demandé de ne pas entrer dans la cuisine puisque les cadeaux s'y trouvaient. Crystal était dans sa chambre, elle était encore cette petite créature de 4 ans avec laquelle j'aimais jouer aux barbies. Maman, elle, était enceinte. D'un garçon, à ce que disaient les médecins. Cela faisait dix minutes que j'étais assise par terre, à essayer de chasser le temps. J'ai entendu des voix s'élever depuis la cuisine, ma curiosité d'enfant a prit le dessus et rapidement, j'étais devant la porte de la cuisine à tout écouter.

– Non, Isabelle, hors de question! On offriras pas ce bijoux de famille à cette stupide gamine de 6 ans, tu m'entends? Hurlait mon père à ma mère.

– Dawson, cette gamine est notre fille! Je t'interdis de parler d'elle sur ce ton, répondit violemment ma mère.

– Et moi, je t'interdis de ME parler sur ce ton. Tu n'es qu'une sotte.

J'avais pris mon courage à deux mains et étais entré dans la cuisine. Papa avait attrapé un couteau et l'avait pointé sur ma mère. Avant qu'il ne puisse voir que j'étais dans la pièce, il avait abattu l'objet sur le bras de Maman. J'avais hurlé, papa s'était retourné, le visage rouge d'horreur et de colère. Mes larmes ne s'étaient pas faites attendre lorsqu'elle s'était écroulé au sol, inconsciente. J'avais couru le plus vite que j'avais pu et m'étais enfermé dans ma chambre, j'avais peur, peur de mon père.
C'est une semaine plus tard qu'on me donnait le droit d'aller voir ma mère, à l'hôpital et heureusement, toujours vivante. Lorsque je suis revenue chez moi, mon père était parti avec toutes ses affaires. Il n'est jamais revenu. Et c'est comme si en quelques jours, tous les bons souvenirs que j'avais de lui s'étaient effacés. Crystal n'a jamais été au courant de la scène. Paul a failli mourir dans le ventre de ma mère à cause de celui qui l'avait créé. Quant à moi, la petite fille que j'étais n'a jamais plus voulu fêter son anniversaire jusque ses quinze ans.

Fin du Flashback.

Mes parents se sont séparés par ma faute et Paul et Crystal n'ont jamais eu la chance d'avoir un père. Sans moi, cette famille serait peut-être encore réunie. Depuis lors, je n'ai plus eu aucune confiance en moi, mais surtout aux autres. Ma mère n'a jamais sus que le choc fut si terrible quant à mes frères et soeurs, ils pensent toujours que notre père est parti pour son travail et que peut-être un jour, il reviendra. Quel stupide mensonge! Si je n'étais pas rentrée, il aurait peut-être tué ma mère. Quel connard. Je me mords la lèvre, m'interdisant de pleurer pour cet homme encore une fois. Depuis l'âge de mes quinze ans, je me suis complètement renfermée sur moi même. Je me suis toujours interdis de pleurer depuis cette date. Mes yeux s'humidifient et je mords ma lèvre encore plus ford, allant jusque me faire saigner. Je me calme lorsque je reçois un message de ma mère. Mince, elle doit être morte d'inquiétude.

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