Bonne lecture :)
-Nous y voilà, déclara doucement la conductrice du pickup.
-On est arrivées ?
-Oui, dit-elle avant de serrer le frein à main et de couper le contact.
La demeure devant laquelle Alhena c'était garée ne ressemblait en rien à celle que nous avions vu sur le site internet. La belle maison qui offrait gîte et couverts et qui avait une balançoire accrochée à l'arbre ainsi qu'une palissade blanche avait plutôt l'aspect d'une maison hantée.
-Tu es sûre de toi ?
Au même moment la lumière du perron s'alluma et une vieille dame sortie à notre rencontre en robe de chambre et des bigoudis plein la tête. Comme s'il s'agissait d'un signal, l'averse qui menaçait depuis que nous avions franchi l'entrée de la ville éclata. Je rabattis la capuche de mon sweat sur ma tête avant d'affronter la pluie. Alhena sortit nos sacs de la voiture et courus me rejoindre sous le perron.
-Bienvenues ! Je suis Madame Harrison mais tout le monde m'appelle Eléonore, j'espère que vous avez fait bonne route.
-Oui merci, je suis Erika Smith et voici ma fille Chloé.
Je fronçais les sourcils à la mention de nos nouveaux noms d'emprunt et souris à la propriétaire des lieux.
-Vos chambres sont prêtes, venez, dit-elle en nous faisant signe de la suivre.
A notre grand étonnement, la maison était bien différente une fois à l'intérieur. L'entrée d'un jaune pâle débouchait sur une suite de pièces plus colorées les unes que les autres et laissait apparaitre un immense escalier en chêne. Le premier, d'un vert pistage, était composé six portes fermées.
-Vos chambres sont ici, dit-elle en désignant deux portes côte à côte, et la salle de bain est juste en face. Elle est commune pour tous les locataires mais heureusement vous n'aurez à la partager avec personne pour le moment. Les repas se font dans la salle commune, il s'agit de la pièce bleue. Si vous avez le moindre problème ma chambre est au rez-de-chaussée, tout comme celle de mon fils et de petit-fils.
Nous hochâmes doucement la tête puis Madame Harrison nous souhaita une bonne nuit.
-Ce n'est pas si mal, déclara Alhena en ouvrant la porte de sa chambre.
Un lit deux places trônait au milieu de la pièce orange. Une fenêtre se trouvait à l'opposé de la porte et était décorée d'un rideau qui avait connu une meilleure vie. Une petite table de chevet accompagnait le lit et semblait être le seul meuble de la chambre mise à part une petite commode en bois et un portant pour accrocher des vestes. Je me contentais de récupérer mon sac et filais dans ma chambre sans un mot. C'est sans surprise que je découvris la copie exacte de la première, à un détail près, les murs étaient violets. Je laissais tomber mon bagage au pied de mon lit en soupirant avant d'ouvrir la fenêtre. Il pleuvait encore et le ciel était partiellement caché par les nuages. Je m'adossais au mur et restait ainsi jusqu'à ce que les premiers rayons de lumière percent la nuit. Mes yeux commencèrent alors à me piquer et je refermais la fenêtre avant de rejoindre le lit grinçant. Je pensais que les couvertures sentiraient le renfermer ou bien le moisis vu l'absence de visiteur mais je fus agréablement surprise en découvrant un parfum de lavande.
Alhena avait décrété que ce n'était pas si mal et elle n'avait pas tort. Nous venions de passer les deux derniers mois dans la jungle près d'un temple inca et avant cela un mois en Colombie dans une cabane éloignée de tout. Malgré le peu de confort que nous avions, ce temps passé loin de toute civilisation nous avait été obligatoire. Nous ne cessions de déménager pour ne pas éveiller les soupçons des humains depuis que nous étions tombées des cieux. En plus de vivre en marge de la société et loin de nos proche depuis la révolte nous avions découvert que notre chute n'avait en rien altérer qui nous étions. Ainsi nous étions obligées de nous déplacer souvent pour que les Humains ne remarquent pas que nous ne vieillissions pas. Tout comme les Hommes, les étoiles avaient une date d'expiration, seulement la nôtre était beaucoup, beaucoup plus longue. Nous étions donc obligées de fuir à cause de cela mais également à cause de la traque. Alhena avait cru qu'en sautant nous serions en sécurité, mais visiblement elle avait tort. Les membres de la révolte étaient prêts à tout, y compris nous suivre, pour nous tuer. Il y a deux ans l'un d'entre eux nous avait trouvé et avait laissé échapper une information avant que ma gardienne ne le tue. Le traqueur avait sous-entendu qu'il existait un moyen de remonter. Dès lors, Alhena c'était mis en tête de le trouver. En plus de nous protéger, nos nombreux voyages nous avait permis de récolter des indices grâce aux traces laissées par les peuples qui avaient été les plus proche de nous autrefois. Incas, Egyptiens, Indiens ou bien Grecs, tous faisaient référence à nous d'une manière ou d'une autre et à un mystérieux chemin.

VOUS LISEZ
Adhara
FantasyEt si les étoiles avaient une histoire ? Après avoir fuit les cieux en compagnie de sa gardienne, Adhara doit vivre cachée pour échapper aux mercenaires qui la pourchasse. C'est dans une petite ville perdue d'Amérique que les deux étoiles pensaient...