Bonne lecture !
Nous ne fûmes que trois à rentrer. Elioth avait disparu sans prévenir mais Ross n'avait pas semblé plus perturbé que cela, comme s'il avait l'habitude. J'avais passé le reste de la journée enfermée dans ma chambre. Alhena avait disparue en me laissant une note sur la commode pour me prévenir qu'elle ne serait de retour que le lendemain et Ross et Sam avait passé toute l'après-midi ensemble. Je n'étais pas non plus descendue pour le repas et Eléonore avait laissé un plateau à mon attention à ma porte. Je ne supportais pas l'idée d'être surveillée et suivie à toutes heures de la journée, déjà lorsque nous vivions dans les cieux. Il y avait toujours une nourrice ou un gardien pour nous suivre à la trace avec mes frères.
Vers une heure du matin, le besoin de prendre l'air se fit ressentir. Ross ne devait pas plus dormir que moi et j'étais persuadée qu'il devait garder une oreille sur ma porte. Le plus délicatement possible, j'ouvris ma fenêtre pour jeter un œil en contre-bas. Une échelle aurait été la bienvenue ! Je ne me laissais pas le temps de réfléchir et après avoir enfilé de quoi avoir chaud, j'escaladais la fenêtre et me laissais tomber. J'atterris brutalement pas terre et me redressais en secouant mes vêtements. Une sensation de chaleur se répandit dans mon genou gauche mais je préférais ne pas regarder.
-Sacré saut, déclara une voix amusée.
Je me retournais un soupirant et en croisant les bras sur ma poitrine. Elioth affichait un sourire amusé tout en recrachant la fumée de sa cigarette.
-Vous surveillez ma fenêtre ?
-Je rentrais enfaite, mais maintenant que tu le dis ce serait une bonne idée.
-J'avais besoin de prendre l'air.
Pour toute réponse l'étoile m'invita à marcher jusqu'à la balançoire. Après un dernier regard suspicieux, je me dirigeais dans la direction proposée et me laissais tomber sur l'unique place. Elioth s'arrêta près du tronc et si adossa nonchalamment en croisant les bras. Avec un soupir, je levais les yeux vers le ciel mais ne rencontrais qu'un vaste étendu de nuages noircis par la nuit.
-Je n'avais pas l'intention de vous mettre en danger, je ne savais même pas qu'une communauté vivait ici.
-Si j'avais su que la royauté allait présenter ses excuses, je me serais mieux habillé, railla-t-il.
Je me levais brusquement et le dépassais en l'insultant au passage.
-De tels mots ne devraient pas sortir de votre bouche Majesté.
-Tu ne me connais pas, criais-je en me retournant pour le fusiller du regard. Tu penses que je ne suis qu'une princesse, dont la famille est responsable du bannissement des étoiles. Une étoile capricieuse qui mérite d'être ici et qui devrait probablement mourir parce que je vous mets tous en danger ! J'ai vu les cieux se déchirer à cause de la guerre, les constellations se retourner les unes contre les autres, ma famille...
Ma voix dérailla sur la fin et je sentis les larmes couler le long de mes joues. J'inspirais profondément et les essuyant avant de m'enfuir en courant. Il n'avait pas le droit de me voir dans cet état. Malheureusement la porte d'entrée était verrouillée. Je posais mon front contre la porte en inspirant profondément. Elioth s'approcha mais avant que je ne dise quelque chose il tira une clé de sa poche pour ouvrir. Il me fit signe d'entrée, le visage fermé, et je me précipitais dans ma chambre pour laisser cour à mes émotions.
J'avais décidé qu'un entrainement s'imposait. Lorsque le traqueur avait attaqué il avait réussi à avoir le dessus sur moi bien trop de fois à mon goût. Je me faufilais dans la chambre d'Alhena et récupérais le sac noir qui contenait toute nos armes. Je toquais ensuite à la porte de Ross mais n'obtins aucune réponse. Bizarre, je ne l'avais pas croisé en bas. Je descendis les escaliers en haussant les épaules mais m'arrêtais sur la dernière marche en entendant les voix dans la salle de séjour.
VOUS LISEZ
Adhara
FantasyEt si les étoiles avaient une histoire ? Après avoir fuit les cieux en compagnie de sa gardienne, Adhara doit vivre cachée pour échapper aux mercenaires qui la pourchasse. C'est dans une petite ville perdue d'Amérique que les deux étoiles pensaient...