Chapitre 10

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Bonne lecture :)


Notre arrivée au lycée le lundi matin fut très remarquée. Les garçons avaient refusés d'arriver séparément, nous avions donc dû affronter le regard des nombreux étudiants en sortant de la voiture d'Elioth. La réaction de Sam fut de prendre ses jambes à son coup, je le comprenais. Je regrettais amèrement de ne pas avoir mis mon sweet à capuche pour me cacher. Je me contentais donc d'entrer rapidement dans le lycée en priant pour que mes gardes du corps me laissent un peu d'espace. Je marchais d'un pas décidé vers la classe, le regard vissé au sol. Malheureusement les garçons se cramponnèrent à mon rythme. Je fis un détour à mon casier pour récupérer mes affaires et leur jetais un regard inquisiteur.

-Vous n'êtes pas obligés de rester aussi prêts, soulignais-je, les gens vont se poser des questions.

Les étoiles dérivèrent leur regard sur la foule avant de revenir vers moi en haussant les épaules à l'unisson.

-Qui dit questions dit recherches, ce n'est vraiment pas le moment pour qu'un humain mette son nez dans nos affaires.

-Très bien, l'un de nous deux restera avec toi et l'autre se tiendra à distance, déclara Elioth avant de s'éloigner.

La sonnerie retentit dans mon dos et Ross m'accorda un sourire.

-Allons-y, Ankaa déteste les retardataires.

-Ankaa ? Tu veux dire que Madame Baker fait partie de la constellation du Phénix ?

Ross hocha la tête en me tirant pratiquement par la manche pour me faire avancer. Il ne restait presque plus d'étoile reliée à cette constellation. J'avais entendu des rumeurs à leur sujet, comme tout le monde. Les étoiles de cette constellation étaient des messagers, les messagers de notre créateur le Soleil.

-Mais comment s'est-elle retrouvée ici, demandais-je en imaginant mal mon père bannir une étoile aussi importante.

-Je ne sais pas trop, dépondit Ross en ralentissant. Ce n'est pas vraiment un sujet que nous abordons entre nous.

Son regard se voilà un instant avant que son éternel sourire ne réapparaisse. En passant la porte je tentais de ne pas dévisager le professeur. Toutes les places étaient prises sauf la mienne, sagement gardée par Elioth. Ross me fit signe de m'y installer avant de chercher une autre place. Alors que je sortais mon matériel je me rendis compte que le bureau de mon voisin était vide. Il était vautré sur sa chaise et ne semblait pas avoir l'intention d'écouter le cours. En apercevant mon regard il décroisa ses longues jambes et se pencha vers moi.

-Un problème ?

-Tu n'essaies même pas de donner le change.

Un sourire se dessina sur son visage avant qu'il ne s'approche un peu plus.

-J'étais présent lorsque Shakespeare a écrit son ramassis de connerie, je ne vois pas pourquoi je devrais revivre l'expérience.

Je levais les yeux au ciel avant de reporter mon attention au tableau.

¬-C'est un chef d'œuvre, pas un ramassis de connerie, marmonnais-je en me saisissant de mon stylos.

-Terminator, Rocky, Alien, voilà de vrais chefs d'œuvres. Roméo et Juliette ce n'est qu'une farce. Personne n'aime assez quelqu'un pour décider de se suicider. Les gens sont beaucoup trop égoïstes pour avoir le courage de faire cela. Ce n'est qu'une idée qu'on implante dans la tête de romantique comme toi pour faire vendre encore plus d'histoires similaires, dit-il avec sarcasme.

-C'est complètement faux, répliquais-je en me détournant complètement du cours.

Elioth se vautra de nouveau contre le dossier de son siège en croisant les bras sur sa poitrine.

AdharaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant