Je sais que je suis dure, je suis même cruelle. Après tout c'est de ma faute si on est là lui et moi... On aurait dû se protéger se jour là. Mais voilà, j'étais enceinte, croyante et contre l'avortement... Une famille d'accueil aurait surement été mieux pour lui mais j'ai convaincu George qu'il y aurait des bonnes choses. Peut être que je me suis convaincue moi-même... C'est trop tard maintenant. C'est tellement horrible. Chaque fois je réfléchis et je me dis "un jour il fera un truc exceptionnel, il me rendra fière, il me fera regretter de l'avoir méprisé." mais pour l'instant la seul chose qu'il me fait regretter c'est de l'avoir mis au monde. Je sais que c'est horrible ce que je pense mais de toute façon personne ne peut le savoir et personne ne peut rien faire. Chaque fois qu'il rentre de l'école, son père le regarde comme s'il avait fait quelque chose de répugnant et moi je suis déçue. Il n'a jamais rien fait à la hauteur de mes espérances... Je sais que George l'a déjà frapper sans raisons. Pas réellement fort mais assez pour que je regrette. Tout ça c'est à cause de moi. Le calvaire que subit cet enfant est ma faute. Et pourtant je n'arrive pas à atténuer sa peine. Il me regarde souvent avec ses petits yeux pleins de douleur.... Comment un si petit corps tout voûté peut-il contenir autant de malheur? Je suis constamment prise dans un dilemme. Celui de plaire à mon mari ou celui d'aimer mon enfant. Parce que oui, je l'aime Dristan. Une mère a toujours un peu d'amour pour son enfant même s'il n'y en a pas beaucoup. Je préfère ignorer Dristan. Si je lui porte de l'attention il voit que je l'aime et il ne sait pas quoi faire pour me rendre fière. Je suis cruelle mais pas au point de le perturber entre geste d'affection et dégoût. George, lui, est dégoûté par Dristan. Il me dit qu'il vaudrait mieux l'abandonner mais maintenant, il est trop grand, il se souviendrait à vie de cet abandon. Ho! Dri! Je suis tellement désolée! Je n'ai pas été à la hauteur pour t'élever, t'aimer, te faire grandir. Je suis une mère indigne, balançant entre l'amour et la déception. Je regrette, Dri, je regrette tellement. Que tu ne sois pas ce que j'attendais, que je ne sache pas t'aimer comme il faut, que tu vives, que tu survives, que tu souffres. Je regrettes tellement de choses. Mais personne ne le saura. Je garde ça pour moi, enfouit. Je suis désolée de n'être que regret.
VOUS LISEZ
DRI
SpiritualC'est un récit sur ce que peuvent ressentir certains jeunes après l'abandon de leur parents. Ce texte traitera des différentes réactions à ce traumatisme. Il y aura tout au long de l'ouvrage des visions différentes des personnages principaux. C'est...