Chapitre 12 : We are what we are

386 24 7
                                    



Je tente tant bien que mal de trouver le sommeil, mais mes pensées m'empêchent de maintenir mes yeux fermés. C'est avec douceur que je caresse son avant-bras, qui est posé juste sous ma poitrine, pendant que je l'écoute respirer profondément et sereinement. Depuis ma discussion avec Anya, je n'ai pas cessé de penser à Costia. Sa présence à mes côtés m'est devenue indispensable, sa beauté illumine mes journées, et sa sagesse guide mes pas. Elle est l'espoir que je souhaite à chacun d'avoir dans sa vie, et l'amour que l'on doit tous avoir la chance de vivre au moins une fois dans notre existence. Renoncer à tout cela me tort les tripes, et c'est le ventre noué et la gorge serrée que je me suis couchée quelques heures plus tôt à ses côtés. Je n'ai même pas réussi à lui en parler, et pourtant, je ne peux pas repousser l'échéance éternellement. Je détourne la tête sur la droite pour me retrouver face à elle. Ses traits sont reposés et détendus, mais je suis sûre que les miens sont durcis et contrariés. Je sens mes lèvres trembler, et une larme couler de mon œil pour dévaler mon nez. Je ravale. Le clair de lune qui filtre au travers de la fenêtre magnifie ses traits, et je suis là, seule, face à elle, et en somme face à moi-même et à mes craintes. Je vais surement énormément gagner là-bas, mais cela suffira t'il pour compenser tout ce que je vais perdre ici. Costia est mon moment de paix dans ce monde brutal. Celle qui me rappelle que la beauté du monde et l'amour valent la peine que l'on se batte pour eux. Je suis éperdument amoureuse, et pourtant les paroles d'Anya me hantent. Au plus profond de moi je sais qu'elle a raison, et que je ne dois pas laisser mes sentiments faire obstacle à mon avenir. Malgré cela, celles de Lincoln me reviennent aussi en tête : mon devoir me portera toujours auprès des miens, mais mon cœur lui, me ramènera toujours auprès d'elle. A présent je pleure en fixant le plafond, lorsque sa main vient se poser sur ma joue pour détourner ma tête vers elle. Elle me regarde, et je peux lire dans ses yeux tout l'amour qu'elle me porte.

- « Qu'est-ce qu'il y a, Lexa ? » me chuchote t'elle dans le creux de l'oreille en déposant un doux baiser sur ma joue.

Je lui saisis la main et la presse davantage sur mon visage, comme pour imprégner ma peau de chaque sensation du contact avec la sienne. Sentant mon malaise, elle se relève légèrement et vient caresser ma joue, puis passer ses doigts dans mes cheveux. J'esquisse un sourire, alors qu'elle se penche et m'embrasse tendrement. Je donnerai tout ce que j'ai pour immortaliser ce moment, si parfait, si pur, dans lequel nous pouvons sentir nos deux âmes en parfaite harmonie et symbiose.

Mais je pleure pourtant sous ses baisers. Elle arrive malgré tout à me calmer, et après de longues minutes à être dans ses bras, je trouve enfin le sommeil, rassurée, aimée, oubliant même de redouter les premières lueurs de l'aube à venir.

∞ ∞ ∞

Lorsque j'ouvre les yeux, et tends le bras pour la sentir auprès de moi, je me relève subitement en constatant que la place est vide. Affolée, je la cherche du regard à travers la pièce, sans l'apercevoir. Je saute alors hors du lit, enfile rapidement mon haut, et me précipite vers la salle de bain en l'appelant. Mais personne. Je retourne près du lit pour enfiler mon pantalon et m'apprête à sortir, lorsqu'elle franchit la porte, déconcertée par mon état d'anxiété. Machinalement, Costia dépose ce qu'elle tient dans les bras par terre, et s'approche de moi avant de m'enlacer tendrement. Je la prends à mon tour dans mes bras, et pousse un profond soupir de soulagement. Elle ne peut s'empêcher d'étouffer un petit rire moqueur, et vient plonger son regard dans le mien. Mais alors qu'elle s'apprête à me taquiner et à me demander très certainement ce qui ne va pas, je suis prise d'un profond désir et l'embrasse fougueusement, avant de l'attirer vers moi et de me laisser tomber sur le lit, l'entrainant dans ma chute. Je l'embrasse, je l'aime, et à ce moment précis rien ne saurait être capable de remettre en question tout l'amour que l'on se porte. La pression de nos deux corps ne laisse aucune place au doute, ni à quoi que ce soit d'autre d'ailleurs. A présent à nouveau nues, libres, le monde entier pourrait s'effondrer qu'ensemble nous survivrions. L'aube n'a plus d'importance, je lui donne tout ce que je suis, une dernière fois.

Kiken Raun Bilaik Mou Kom Kiken ThruOù les histoires vivent. Découvrez maintenant