Chapitre 14: Prison
L'adolescente aux cheveux argentés fait un bond par en arrière et se remet en position d'attaque. Kenei essaie de la toucher avec sa hache à deux lames mais la rate de beaucoup. Elle esquisse un sourire et il laisse tomber l'idée qu'un jour il saura se battre.
Nous somme en début décembre. Le premier, le 5 ou même le 7 décembre? On se sait pas trop. Les jours se mêlent et le seul moyen de savoir quel jour il est, c'est durant les rares escapades dans les réserves près d'ici pour aller "emprunter" à manger dans les vastes champs.
Depuis un moment, j'observe la réaction des gens qui me voient me promener dans le camp. Mon teint grisâtre ne les aide pas à se sentir en confiance mais je ne demande rien de plus qu'un endroit où rester. J'ai ma cage, maintenant placée dans la tente de Kenei et Uso mais ça fait du bien de se dégourdir les jambes de temps en temps. J'ai l'impression que si je ne bouge pas, elles durciront comme celles d'un vrai mort...
Parfois, je me demande si la sensation de vide que je ressens est due au fait que je suis affamé, que je n'ai aucun souvenir de mon ancienne vie ou bien que j'ai simplement un trou à la place du coeur. Justement, en parlant de lui. On l'a fait brûler car de jour en jour il empestait plus. Je garde donc mon bandage seulement pour éviter d'effrayer les gens mais mon regard n'arrange pas les chose. Aussi mon allure de gars de rue, comme dit Kenei, et mon bandage sur le trou où se trouvait mon oeil. Il dit que je devrais porter un chandail et ne pas rester nu pied avec seulement mon vieux jean noir pour m'habiller mais je suis bien comme je suis. Un chandail collerait sur ma peau froide.
On a trouvé Maud, il y a deux jours. Son image ne m'était pas familière mais j'ai tout de même essayé de lui faire comprendre. Je me sens mal pour elle, à la recherche d'un frère qui n'est pas moi. Je ne l'ai pas revue depuis. Elle m'évite, j'imagine.
De son côté, Usotsuki s'entraîne chaque fois qu'elle peut. J'ai essayé d'apprendre à me battre mais mes forces m'abandonnent dès que je tiens une arme dans les mains. Les balles de fusil n'ont aucun effet sur les zombies. On a découvert ça la semaine passée, lorsqu'un groupe de morts a essayé d'entrer pour dévorer les humains. Même troués tel des passoires, ils continuaient d'approcher pas à pas. Le chef du camp a donc prit les grands moyens et m'a envoyé de l'autre côté.
J'imagine que c'était pour que je les achèvent pour de bon sans me faire voir par eux à cause de mon odeur. Au début, j'ai eu tellement peur de me faire manger que j'ai figé sur place. La situation me faisait comme l'effet d'un souvenir. Pourtant, si je m'étais retrouvé dans cette situation, je serais plus que mort. En voyant que je ne bougeais pas, l'homme responsable des forces de défense a envoyé Uso abattre les zombies avant qu'ils ne s'habituent à la chaleur du feu qui est supposé les empêcher d'entrer. C'est la meilleure avec une arme qui n'est pas munie de balle. Je l'avais donc regardée leur arracher la tête un par un avec sa longue lame. Une drôle de technique qu'elle est la seule à manœuvrer ici. Je ne sais pas pourquoi. Peu importe. J'avais été appelé dans la grande tente qui se trouve dans le milieu du camp. On y trouve tout près les "cuisines" et un endroit pour entreposer les armes et où on a enterré les fusils inutiles en ces jours. J'avais rencontré le chef du camp, les mains ligotées au cas où j'aurais une crise.
Le chef m'attendait, les yeux baissés sur une grande carte du monde. J'hésitais à sortir un son. Il avait levé un de ces regards sur moi! C'était comme un brusque souvenir. J'avais revu une pièce blanche, un garçon effrayé et cet homme qui inspirait en moi une haine énorme que je ne comprenais pas. Lui-même m'a reconnu aussitôt.
Il s'est présenté en tant que Le général Charpentier. Je lui avait demandé si il se souvenait de moi et il avait détourné une expression honteuse. Je lui ai donc demandé qu'est-ce qu'il est devenu de son fils, celui qui avait frappé sur ma vitre. Il a répondu par un simple "Poser des questions sur la famille est considéré impoli, jeune homme". Nous ne sommes jamais revenus sur ce sujet.
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Phase Finale
HorrorKeji est un adolescent, mais pas comme les autres. Il est en Phase Finale dite aussi Zombie. Le monde est divisé en 1840 réserves, anciennement de grandes villes tel que Montréal au Québec ou New York aux Etats-Unis. Mais maintenant les seules front...