Bienvenue en Enfer, Demi-Frère [Newtmas]

Chapitre 9

Le cœur battant à tout rompre, Thomas regardait avec une peur immense le visage de Newt s'approcher du sien, avec un ralenti extrême. Si l'aîné avait fermé les yeux, Thomas, lui, les avait gardés grands ouverts ! Soit il était tétanisé par la peur, soit il ne voulait manquer nullement le futur baiser qui allait se produire. Même s'il penchait plus pour la deuxième option, il voulait croire que non et s'assurer que Newt allait bel et bien finir par reculer. Malheureusement, le nez de son demi-frère buta contre le sien, tandis que son souffle s'écrasait sur sa bouche.

Leurs lèvres se frôlaient et n'étaient plus qu'à quelques centimètres de celles de l'autre...

- Oh merde, je crois que je vais vomir.

Thomas sursauta en entendant Newt parler. Depuis quand il savait faire ça lui déjà ?

L'aîné se releva avec difficulté, tout en titubant vers un buisson pour rendre ses tripes. Thomas pinça les lèvres. Sa mère et son beau-père n'allaient pas apprécier.

C'est en soupirant, que le garçon se leva à son tour pour aller aider son demi-frère. Il passa sa main doucement dans son dos en lui chuchotant que tout allait bien se passer. Il passa sa main, à la limite de la tendresse, dans les cheveux de Newt pour l'apaiser.

- Thomas, tu es là ?!

Le garçon frôla l'arrêt cardiaque quand la voix de Gally perçait son tympan, à quelques millimètres de son oreille. Il tourna vivement la tête pour voir la figure hilare de son ami, finalement éclater de rire. Entre ça et les vomissements de Newt, il y avait de quoi en perdre la tête.

- C'est drôle, tu es tout rose, s'esclaffa Gally.

- Et toi tu es complètement déchiré... soupira Thomas.

- Non, en fait je rigolais. Je ne suis pas torché du tout, je n'ai pris qu'un seul verre. Je voulais juste engager la conversation avec toi, mais je ne savais pas comment faire.

Thomas fronça les sourcils.

- Tu es sérieux ?

- Parfaitement ! Je peux tenir sur un seul pied tout en léchant mon coude ! Tu veux voir ?

- Non, merci, marmonna le cadet en levant les yeux au ciel.

Un gémissement plaintif les tira de leur échange. Les deux garçons baissèrent la tête vers Newt qui s'était laissé tomber sur ses fesses. Il avait remonté ses jambes contre son torse et avait plaqué ses mains sur ses oreilles dans le but d'étouffer les bruits alentour.

- Bordel... jura Newt.

Il releva les yeux vers Thomas et Gally qui le regardaiet.

- Qu'est-ce que vous avez à me fixer comme deux abrutis ? marmonna-t-il.

- On voulait juste t'aider, mec.

- Vous pouvez m'aider en disant à tous ceux qui sont chez moi de dégager, cracha Newt en assassinant Gally du regard.

Celui-ci leva les mains en l'air devant lui.

- Comme tu veux, je reviens dans cinq minutes. Mais en attendant, tu n'as pas intérêt à faire de mal à Thomas.

- Ouais, ouais.

Gally tourna les talons et disparu par la baie vitrée. Thomas soupira, s'attirant le regard noir de Newt.

- Au cas où tu serais attiré par Gally, je te le dis tout de suite : il est 100% hétéro.

Thomas se retint de lever les yeux au ciel.

- Je ne suis pas attiré par lui. Jamais de la vie, grommela-t-il.

- Je ne sais pas, tu es gay.

- Et alors ?! Toi aussi ! Ce n'est pas pour autant que je vais sauter sur tout ce qui bouge.

Newt se releva avec difficulté pour regagner l'intérieur de la maison où tout le monde était parti. Seule la musique résonnait encore. Thomas le suivit du regard.

De multiples frissons vinrent déformer la peau de ses bras quand il entendit la voix de Newt s'élever faiblement.

- Dommage... souffla-t-il.

Thomas déglutit avec lenteur.

Qu'est-ce que cela voulait dire... ?

***

Thomas, les yeux explosés et les gestes mal assurés à cause du manque de sommeil, noua le troisième sac poubelle et le posa à côté de la porte d'entrée. Il était huit heures. Thomas n'avait pas dormi de la nuit, ayant préféré tout nettoyer pour ne pas être pris de court au cas où son beau-père et sa mère rentreraient plus tôt.

L'adolescent poursuivit son rangement et une fois que tout fut bien, il alla chercher l'aspirateur. Mais au moment d'appuyer sur le bouton, il entendit un cri provenir de la chambre de Newt, et accessoirement la sienne.

Thomas sursauta. Quel drame allait le frapper cette fois-ci...