Les cris du bébé déchirèrent le silence qui régnait dans la petite pièce, uniquement éclairée par la lueur tremblante d'une faible bougie.
« Chut, chut... ! murmura une voix douce comme la soie, sortant d'un coin reculé. »
Dans un bruissement d'étoffe, une silhouette svelte se découpa à la lueur de la bougie. Elle prit le petit bébé dans ses bras et commença à le bercer, doucement, en fredonnant une berceuse.
Les pleurs ne cessèrent d'abord pas, puis diminuèrent, et diminuèrent encore jusqu'à ne devenir qu'un léger soupir.
La mère regarda tendrement son enfant, qui dormait à présent contre elle. La petite fille avait fermé ses yeux, insouciante du monde cruel qui l'entourait.
La mère pinça les lèvres et prit quelques secondes supplémentaire pour observer sa fille endormie.
Un léger duvet blond sur la tête, une peau légèrement rosée, et, au-delà des paupières fermées, des yeux d'un bleu océan profond : voilà comment la décrire en une volée de mots.
Une porte s'ouvrit en grinçant dans la pièce adjacente, et la mère déposa à contre-cœur la prunelle de ses yeux dans un nid douillet de couvertures. Elle sortit de la pièce en silence et rejoignis le salon.
Un homme, grand, aux épaules carrées et à une musculature généreuse, referma doucement la porte.
« Elle dort ? chuchota-t-il.
- Oui..., murmura la mère. »
L'homme, le père, se tourna vers sa femme doucement, et l'invita à s'asseoir sur le canapé creusé dans la roche des murs de la maison entièrement troglodyte. Elle savait qu'il voyait très bien ses traits tirés et ses cernes, même si elle avait essayé de les dissimuler. En vain.
Elle s'assit, et son mari prit place près d'elle. Elle sentit les bras de son mari passer autour de ses épaules et la presser contre lui. La mère ferma les yeux un court instant et profita de ce moment de réconfort. L'air était chargé de tristesse et de mélancolie.
Cela finirait par s'arranger, tout deux le savaient, mais cela pouvait tout aussi bien empirer.
« Elle ne se doute de rien, croassa l'homme de sa voix rauque chargée d'émotions.
- Non..., souffla la mère en secouant la tête.
- Elle grandira dans un monde si sombre...
- Cela vaut mieux que la lumière, dit la mère d'une voix tendue par l'émotion.
- Elle devra bien découvrir le monde, affirma le père avec douceur.
- C'est trop dangereux, là-haut. »
Elle regarda la flamme de la bougie, danser dans l'air au doux rythme de leurs souffles qui tournoyaient dans l'air. La femme posa sa tête contre l'épaule de son mari et ferma les yeux.
« Je t'aime, finit-elle par chuchoter dans la quasi-obscurité. »
Il y avait tellement de choses à dire. Mais les mots restaient bloqués dans sa gorge.
« Un jour, je ne serais peut-être plus là, ajoute l'homme hésitant.
- Faux. Tu seras toujours là. »
Elle plaça la main de son mari sur son cœur.

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Hawk
Science FictionNous sommes en 2052. Le monde est ravagé par une maladie mortelle, qui transforme les personnes touchées en "zombies" : les Infectés. Toute le pays est ravagé. L'ordre militaire règne, et seules les villes les plus importantes de la patrie sont prés...