Coming Out TOME 2

Chapitre 3

  Mon cœur bat avec difficulté, c'est à peine si j'arrive à respirer. Je me sens si mal, je suis brisé et c'est une des sensations des plus horribles que je n'ai jamais ressenti, c'est comme si il n'y avait plus rien à l'intérieur, juste une énorme sensation triste et morne.

C'est donc ça avoir le cœur brisé ? On piétine ton âme, ton bonheur, ainsi que tous les espoirs qui commençaient à naitre doucement, ça fait mal, très mal.

L'impression que le temps s'arrête et m'emmène au plus profond des ténèbres s'empare de moi, et je n'arrive pas à lutter contre. C'est comme nager à contrecourant, je m'épuise alors que je sais pertinemment que je vais me noyer.

Alors que je sors de la chambre de Luke en regardant le sol fixement, je sens la main de Troye se poser sur mon épaule.

- Alors ?

- Il m'a demandé de partir.

C'est suffisant comme réponse.

Je me dégage doucement de son contact et pars en direction de la sortie, il faut que je sorte d'ici, je n'arrive plus à respirer, j'étouffe.

Franchement la vie est une chienne.

J'ai tellement souffert à montrer qui j'étais, à forcer celui que j'aimais à le montrer à son tour, pour que nous puissions enfin être heureux, mais il a suffi d'un connard pour que tout soit effacé, pour repartir de zéro. Sauf que je ne veux pas repartir de zéro, je veux Luke, je veux notre relation là où nous l'avions laissé avant l'accident. Je ne peux pas supporter ses regards haineux et sentir mes sentiments battre au fond de mon corps alors que je ne peux point les exprimer comme je le souhaite. Non je ne veux pas revivre tout ça.

Une fois chez moi, j'enlève mon manteau et mes chaussures d'un mouvement las et fatigué puis j'entre dans ma chambre et m'allonge dans mon lit, le regard rivé vers mon plafond. La pièce est sombre à cause de mes volets fermés, et j'arrive à peine à percevoir la pièce dans sa totalité.

Je ressens la même chose que ce que je vois. Une chambre silencieuse, plongée dans l'obscurité et comme figée dans le temps.

Je ne sais pas combien de temps je suis resté les yeux fixés dans le vide, peut-être des minutes ou bien des heures, je n'en sais rien, mais j'ai fini par m'endormir, et ce n'est qu'à ce moment-là que j'ai cessé de souffrir.

Les jours suivant n'ont pas été meilleurs, je ne me suis même pas rendu en cours. Je me suis fait passer pour malade, et Abby m'a envoyé tous les cours par mail. Elle a voulu me les amener chez moi, mais je n'ai ouvert à personne, je voulais seulement être seul.

Troye à essayer de me joindre à plusieurs reprise, mais j'ai finalement éteins mon téléphone, désirant ne pas être dérangé.

Je n'ai pas prononcé le moindre mot durant ces jours, c'est comme si parler allait me ramener à la réalité et franchement c'est la dernière chose que je voulais.

J'ai très peu mangé, l'appétit ayant quitté mon corps pour plusieurs jours, je le crains. Mais peu importe, à vrai dire plus rien importe. Je n'ai plus envie d'apporter d'importance à quoi que ce soit, il en va de ma santé mental.

C'est donc pour cela que je suis encore allongé sur mon lit, ne sachant pas exactement quand je serais de nouveau sur pied.

Alors que je traîne des pieds jusqu'à ma cuisine j'entends quelqu'un frapper à ma porte. Je m'immobilise, tous mes amis savent que je ne réponds plus, ça ne doit pas être quelqu'un d'important.