Le silence dans mon coeur [En Cours]

Souvenirs Partie 2

J'avais environ douze ans quand cette fois-ci je rencontra Arma. Cette fille était... comment dire ? une explosion de joie,  de lumière. Cette fille avait des étoiles dans les yeux que je ne voyais plus dans les miens, si elles avaient seulement brillé une fois. 

C'était un jour de pluie. Je regardais par ma fenêtre les gouttes tomber répétitivement, et glisser le long de la vitre. Le grand chêne devant moi balançait ses branches au rythme du vent. Le ciel gris et ses éclairs me plombaient le moral. Le matin même, les infirmières m'avaient fait subir une nouvelle batterie de tests pour essayer de faire revenir ma chère mémoire. Je ne le savais pas encore, mais les minutes suivantes allaient changer le cours de ma vie.

Quand j'entendis les cris dans le couloir, je ne chercha pas à comprendre. J'entendais trop de voix dans ma tête pour prêter attention à celles-ci. Sauf qu'Arma (car c'était elle qui faisait autant de boucan), n'avait pas l'intention de me laisser déprimer seule.

Encore aujourd'hui, je me demande comment elle avait su pour moi. Tout ce qu'elle m'a dit, c'est que les infirmières parlaient de moi dans le couloir en disant "pauvre ange, au bout de deux ans, personne n'est venu pour elle" et que l'autre avait répondu perfidement "on se demande bien pourquoi... elle a peut-être l'air d'un ange avec ses cheveux blonds, mais méfie-toi. Le jour de son arrivée, on aurait dit qu'elle était folle à lier. Et c'est peut-être le cas malgré ce que dit le docteur". Elle avait donc décidé de me rendre visite pour voir qui était donc cette ange dont tout le service parlait en terme si élogieux.

Elle avait claqué la porte en criant et s'était réfugiée sous mon lit.

"- Ne dis à personne que je suis là, a-t-elle eu le temps de chuchoter avant que deux infirmières débarquent.

- Bonjour Kayli (je hais le prénom qu'elles m'ont donné, seulement parce que je le hurlais durant mon sommeil), aurais-tu vu une jeune fille brune d'environ 15 ans passer par là ?"

Je pencha ma tête sur le côté, laissant mes cheveux balayaient mon visage. J'avais comme un souvenir d'une personne qui m'aurait dit un jour "tes yeux sont ta plus grande faiblesse, ils montrent ce que tu es et la vérité." Je cacha donc mes yeux sous ma chevelure en espérant être discrète.

"- Non il n'y a personne. Personne ne vient jamais me voir."

Les infirmières pâlirent, balbutièrent quelques mots du genre ah, heu, oui, c'est possible avant de partir très vite. L'inconnue bondit alors et s'assit en face de moi.

" - Salut toi. Tu ressembles vraiment à une poupée dis donc. T'es toute pâle, t'as de grands yeux mamamia. Ils sont sublimes. Et tes cheveux, oh b*****...

- Heuuu... 

Je commençais à paniquer tout légèrement. Avais-je bien fait de laisser cette fille entrer dans ma chambre?

- Oups pardon, je ne me suis pas présentée. Je m'appelle Arma, j'ai normalement 15 ans, une amnésie sûrement volontaire, a priori orpheline (parce que personne n'a bougé ses fesses pour me chercher depuis que je suis ici), j'aime le chocolat chaud, Victor Hugo, saouler les gens mais j'aime pas regarder la pluie comme une idiote. Et toi ?

- Heuu....

- Oui ?

- Je suis amnésique.

- Et alors ? t'es ici depuis deux ans je crois, t'a bien eu le temps de mettre à jour tes goûts ?

- Non.

- Ben pourquoi ?

- Je suis dangereuse.

- C'est ça oui, pas plus dangereuse que ces gouttes que tu mates depuis chais pas combien de temps. Allez bouge tes fesses, on va reprendre ta vie en main. Te fous pas en l'air, t'as que douze ans, princesse."

Et c'est ainsi que j'eu la chance d'être renommée  Princesse (trop mimi) et que j'appris que j'aimais lire plus que tout au monde. Surtout des livres de tragédies grecques que je dévorais par centaines.

(Chocolat chaud avec guimauves colorées que m'appris à faire Arma la semaine suivante.)