Coma volontaire (mais qui est le c** responsable... ??)

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Bonjour, je me présente. Euuu en fait non, on va zapper le passage présentation. Ne vous énervez pas, j'ai un alibi. Je suis amnésique de naissance. Je dis de naissance parce que je  connais pas ma vie. Ma vie entière. Tout ce que je sais, c'est ce que j'ai découvert dans cet hôpital pourri pour dégénérés comme moi. Excusez le terme, mais c'est le bon. Une personne qu'on découvre évanouie, sans papiers ni rien, qui connait pas même son prénom.

Du coup je suis obligée  de me fier à l'avis de mes camarades de folie. Selon Arma (une des premières dégénérées), j'ai environ 14 ans, 1m65, 47kg, des cheveux blonds platine et des yeux bleus aussi clairs qu'un ciel de printemps. Vous l'avez compris, je suis l'archétype de la blonde qui ressemble à une poupée. Avec le gentil caractère en moins. Et selon Alexander, je suis l'amnésique la plus canon du service.

Arma, c'est ma meilleure amie, en tout cas depuis mon réveil. C'est elle qui m'a appris comment ne pas péter un câble et relativiser. Selon elle, l'amnésie est une bénédiction.

"- Imagines si tu étais une vraie conne avant ! Perdre la mémoire, c'est une chance de tout recommencer à zéro."

Selon moi, elle se rappelle de quelques conneries qu'elle a faites, mais elle refuse d'en parler. Pourtant, elle sait que je répéterai rien, et à qui d'abord ? Elle, Alexander et Jona sont mes seuls amis. Jona est muette, et Alexander est trop hanté par son passé qui lui revient en flash pour s'en préoccuper.

Pour pas vous perdre, je vais vous présenter mes (rares) amis.

Ma chère Arma : petite, brune, avec des yeux marrons (elle elle dit chocolat chaud), peau bronzée (comment c'est possible dans un hôpital ?), aime le chocolat (vous vous en doutez) et lire. Elle a du dévorer tous les livres que lui apportent les infirmières. Sa citation préférée ? "La vie n'est qu'une longue perte de tout ce qu'on aime" de Victor Hugo. Selon moi, ces citations morbides lui sont montées à la tête, et elle a essayé de perdre la vie. Faut croire qu'on a préféré lui retirer la mémoire. Quelle gentillesse de la part du destin, franchement.

Mais passons à Alexander : gay et fier de l'être. Grand brun aux yeux verts d'eau. Il aime dessiner, et tout particulièrement moi même. Je suis devenue son modèle préféré. Avant, c'était Arma.

Il a un grand projet, chaque mardi il me dessine devant la fenêtre de ma chambre, et comme ça je peux ensuite constater les changements.

Il est plutôt du genre grand silencieux, mais gentil. Il est arrivé quatre mois avant moi, et deux ans après Arma. Moi ça fait maintenant quatre ans que je moisis ici, alors imaginez pour mon amie, qui était là avant moi. Et elle est toujours pas folle. Si moi j'ai l'air d'avoir 14 ans, Arma en a 16, et Alexander 15. Mais tout ça n'est qu'approximatif, les médecins ne sont pas sûrs.

A mon arrivée ici, j'étais dans une petite chambre grise, avec pleins de tuyaux plantés dans les veines, je sais pas pourquoi, ça me rappelle toujours quelque chose, mais je ne sais pas quoi. En tout cas c'est resté ancré dans ma mémoire. Pour de bon ça.

Maintenant, je suis dans la chambre 214, voisine de droite d'Arma. Comme je suis ici en permanence (à mon grand désespoir), j'ai pu la redécorer. J'ai affiché des posters de paysages durement négociés avec l'infirmière, et des portraits de mes amis. Sur le mur de gauche j'ai installé une étagère, avec mes livres préférés. J'ai malheureusement pas pu repeindre les murs (on a pas droit à la peinture, c'et vrai, on pourrait avoir la bête idée de s'intoxiquer avec...)

M'enfin bon, même si mon environnement est totalement pourri, je survis. Pourtant, au départ, c'était tellement dur. 



Le silence dans mon coeur [En Cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant