17 avril
"Tu pourrais rester au lieu de partir comme un voleur."
Je me suis retourné vers Diane. Elle était adossée à l'encadrement de la porte de sa chambre, et je pouvais apercevoir son lit défait.
"J'ai déjà dû te supplier de rester dormir hier soir" a-t-elle continué. "Aujourd'hui tu n'as pas d'excuse, nous sommes dimanche et on ne fait rien, le dimanche."
J'ai esquissé un sourire et ai continué de lacer mes baskets. Je n'avais pas prévenu Sara et elle devait déjà être morte d'inquiétude.
"Je dois rentrer chez moi, Diane..."
"Pour faire quoi ? Tu ne vas pas bosser tout de même, demain tu ne travailles pas. C'est les vacances de Pâques."
J'ai redressé la tête vers elle. Même simplement vêtue d'un short et d'un t-shirt trop grand, les cheveux en bataille et les yeux encore à demi-clos, Diane restait magnifique à mes yeux.
"J'avais complètement oublié."
"La faute aux mojitos" a décrété Diane en riant.
J'ai roulé des yeux et terminé de m'habiller.
"Alors tu t'en vas vraiment ?" a fait Paula, avachie dans le canapé, un bol de céréales à la main.
"C'est bon, vous n'allez pas le retenir prisonnier ici, laissez-le tranquille" a lancé Olivier depuis la table de la cuisine, derrière son fidèle ordinateur.
Je leur ai souri. Depuis la fameuse soirée risotto et les quelques fois où j'avais ramené Diane chez elle après ses journées de travail - soit tous les vendredis soirs - ses colocataires avaient l'air de m'apprécier. J'avais juste vu quelques fois Noé, le dernier membre de la colocation, mais il passait le plus clair de son temps chez sa copine et ne venait qu'en rares occasions - dont la soirée risotto où je l'avais rencontré (comme quoi ce risotto était une véritable légende culinaire).
"Côme," m'a rappelé Diane, "sérieusement, regarde dehors ! Ce n'est pas un temps à rester au lit toute la journée ?"
"Si, bien sûr."
"Alors pourquoi pas au lit avec moi ?"
J'ai soupiré.
"Diane, tu sais très bien que j'aimerais beaucoup rester avec toi, mais je n'ai pas le choix."
"On a toujours le choix."
Cette phrase a flotté dans les airs pendant quelques instants. On a toujours le choix. Oui, peut-être après tout. J'avais le choix de rester là avec Diane autant que de rejoindre Sara. Personne ne pouvait m'empêcher ou m'obliger de voir ni l'une ni l'autre. C'était à moi et à moi seul de décider.
J'ai planté mon regard dans l'océan qu'était celui de Diane. Oui, c'était à moi de choisir. Et je la choisissais, elle.
"OK, c'est bon, je reste."
"Yes !" s'est exclamée Paula.
Elle a décampé du canapé et a rejoint Olivier dans la cuisine, qui a soupiré. Elle a tendu la main comme si elle lui demandait de l'argent, et mes soupçons se sont confirmés.
"Aboule le fric" a-t-elle dit en riant. "C'est comme ça qu'on dit chez vous."
Olivier a sorti un billet de dix euros d'un porte-monnaie dans sa poche de pantalon. J'ai froncé les sourcils, perplexe, alors que Diane a éclaté de rire.
"J'avais parié avec Olivier que tu resterais ici" m'a expliqué Paula, avant de fourrer le billet dans une poche de son pyjama.
Je n'ai pas eu le temps de répondre quoi que ce soit que Diane m'a entrainé avec elle dans sa chambre.
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Diane
RomanceDès que Côme, un jeune homme fraichement entré dans la vie adulte, a croisé le regard de Diane, il en est tombé sous le charme. Et pour cause : Diane est une personne tout particulièrement extraordinaire et incroyablement exceptionnelle, autant sur...