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15 mai

Diane était allongée, les yeux clos, la bouche entrouverte, le souffle régulier. La moitié de son visage était enfouie dans l'oreiller blanc qui  mettait en valeur ses cheveux blonds, disposés en auréole autour de sa tête. Oui, on aurait dit un ange, ainsi.

Je la regardais ainsi depuis une durée indéterminée, sourire aux lèvres. J'étais heureux de la retrouver. La veille, quand nous étions entrés dans l'appartement, ça avait fait plaisir à Olivier de me voir, mais pas à Paula. Elle avait été très distante et très froide, mais en réalité, je m'en fichais : j'avais Diane. Et ça valait tout l'or du monde.

Elle a commencé à remuer doucement, et la totalité de son visage a disparu dans l'oreiller, qu'elle a serré contre elle, en poussant un petit gémissement. Ça m'a fait sourire.

- Diane ? ai-je murmuré.

Elle a lentement tourné la tête et a entrouvert les yeux. A peine avais-je eu le temps de voir ses iris bleus qu'elle les a cachés à nouveau derrière ses paupières, et un sourire s'est peint sur ses lèvres.

- Bonjour, ai-je continué en levant le bras et en lui coinçant les cheveux qui se baladaient sur son visage derrière son oreille.

- Bonjour, a-t-elle marmonné.

J'ai ri et ai déposé un baiser sur ses lèvres. Elle s'est étirée de tout son long, comme le ferait les princesses dans les contes de fées, et s'est allongée sur le dos, les bras tendus au-dessus de la tête.

- Bien dormi ?

Elle a tourné la tête vers moi et a remarqué, bien que toujours souriante :

- Dois-je te rappeler que toi et moi, on recommence à zéro ?

J'ai haussé les épaules et me suis assis contre la tête de lit.

- Oui, aujourd'hui nous sommes le premier janvier ; et il faut que je t'avoue qu'hier, dès que je t'ai vue, j'ai demandé ton prénom à tout le monde pour savoir comment t'aborder.

Elle a froncé les sourcils. Elle ne me croyait sûrement pas.

- Au final, c'est toi qui es venue à moi. Ce n'est pas plus mal, regarde-nous.

- Côme...

Pourtant, elle n'a rien ajouté. Elle a simplement soupiré, s'est assise à son tour, en face de moi. Elle m'a observé pendant quelques secondes, puis a levé la main jusqu'à ma joue pour la caresser doucement.

- Mes parents viennent aujourd'hui, il va falloir que tu t'en ailles.

- On se reverra ?

Elle a esquissé un sourire. J'ai attrapé sa main et en ai embrassé la paume. Ses doigts se sont entremêlés aux miens.

- On pourrait sortir, un de ces jours, ai-je proposé. Aller voir une expo, ce genre de choses.

- Si tu parles de celle aux Beaux-Arts, je l'ai déjà vue.

- Dommage, c'était la seule que je connaissais.

Elle a pouffé et a lancé malicieusement :

- Tu sais, je ne vais pas aux musées avec mes plans culs.

DianeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant