CHAPITRE QUARANTE-QUATRE.

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-Point de vue de Mackenna-

-Si je t'ai appelé c'est uniquement pour ta sœur, entendis-je. Ne crois pas que j'ai oublié ce que tu as fais.
-J'imagine bien.
-Tu es venu avec...?
-Michael, monsieur.
-Bien...mais je crois qu'elle a besoin de toi. Elle a toujours eu besoin de toi pour ce genre de choses et je ne sais pas quoi faire.
-Ça fait combien de temps qu'elle est comme ça?
-Trois jours. Elle n'est pas sortie de sa chambre depuis trois jours. Lorsque je suis rentré la maison était complètement désordonnée. Elle n'est pas vraiment pas bien...
-Je vais la voir.
J'entends l'escalier grincer et quelqu'un toquer à la porte de ma chambre. Dos à la porte, je l'entends s'ouvrir alors je remonte ma couverture jusqu'au bout de mon nez. Le matelas s'affaisse et quelqu'un s'allonge à mes côtés sous les draps. Un bras s'enroule autour de ma taille et me serre. Je reconnais son bras, je le reconnaîtrais même dans le noir. Sa main dégage quelques cheveux de mon visage avant qu'il ne murmure:
-Qu'est-ce qu'il s'est passé?
Ma gorge se serre à nouveau et j'ai de nouveau envie de pleurer.
-Mack...
Je retire son bras de ma taille et me tourne pour lui faire face. Ma vue se trouble à nouveau et les larmes coulent. Je sanglote.
-Il m'a quittée.
Cabe souffle et me serre dans ses bras. Mes pleurs deviennent de plus en plus forts et bruyants, et il me serre un peu plus.
-Pourquoi a-t-il fait ça? Demande-t-il.
Je me redresse un peu et tape sur son torse avec mon poing à plusieurs reprises.
-C'est– je tape une fois – à cause de – je tape à nouveau – toi et de – un nouveau coup – Lauren car vous lui avez – je tape un peu plus fort – dit qu'il finirait par – je tape sur son épaule– me blesser. Il vous a écoutés. Bande d'abrutis. – j'éclate à nouveau en sanglots – il a dit... dit qu'il ne voulait... pas me blesser et que c'était mieux... mieux pour moi. C'est complètement stupide! Il ne semblait pas comprendre que je... que je m'en fous qu'il soit... qu'il soit malade. Il ne voulait rien entendre et c'est à cause de vous!!
-Ce n'est pas de notre faute Mackenna, c'est lui qui a voulu ça. Il a pris sa décision, tu ne peux pas... tu ne peux rien faire.
-Il m'aime.
-Il ne t'aurait pas quitté s'il t'aimait vraiment, souffle Cabe.
-Il m'aime, il me l'a dit! M'écriai-je. Il a fait ça car... car il pense que c'est la meilleure chose pour moi alors..
-Et il a peut-être raison, me coupe-t-il.
Je dévisage mon frère et me dégage de son étreinte.
-Si tu es venu pour me dire ça, encore, tu peux partir. Je n'ai pas besoin que tu me dises que tu avais raison depuis le début.
-Je n'ai jamais dit que j'avais raison.
-Non mais c'est tout comme Cabe.
-Écoute Mack... Je sais que c'est difficile mais il faut peut-être mieux que ça se passe ainsi. Ashton a sûrement raison. Mackenna, vous n'auriez jamais eu une relation normale comme les autres. Tu devrais faire ce qu'il te dit, ça lui ferait plaisir il serait heureux de te voir heureuse...
-Tu es en train de dire que je devrai retourner au lycée et dire oui à l'un des gars qui ne cesse de me harceler pour que je sorte avec,tout ça pour... pour oublier ma relation avec Ashton? Pour oublier Ashton? Demandai-je furieuse en ravalant mes larmes.
-Euh...Oui, c'est un peu ça – non ne t'énerve pas Mack, je... – ce n'est pas... pas grand chose.
-Tes conseils sont minables, dis-je en me levant de mon lit. Ils sont vraiment minables. Je ne suis pas comme toi, je ne sors pas avec le premier venu. Je ne sors pas avec quelqu'un sans sentiments et je ne commencerai à pas le faire juste parce que tu juges bon que je le fasse! Je pensais que tu avais changé, tu es essayé de te rattraper auprès de moi mais t'es minable. Je ne pensais pas que tu n'aimais pas Ashton à ce point, au point que tu m'incites à la rendre....cocu.
-Mackenna, ce n'est pas ce que je voulais dire. Je veux juste que tu sois heureuse... Et ce n'est pas en... en attendant ainsi que tu le seras. Il faudra que tu tournes la page et...
-Et ce n'est pas au bout de trois jours que je la tournerai, le coupai-je.
J'ouvre la porte de ma chambre et l'incite à la quitter.
-Merci d'être venu, c'était réconfortant jusqu'à ce que... J'aime Ashton, Cabe, et lui aussi m'aime. Je ne m'arrêterai pas là parce qu'il a besoin de quelqu'un et qu'il n'a personne d'autre que moi. Je n'arrêterai jamais de l'aimer que tu le veuilles ou non.
-Mackenna, soupire-t-il.
-Sans moi il va se foutre en l'air. Il va détruire toute sa vie et tous ceux qui l'entourent. Je ne peux laisser faire ça même s'il m'a quittée.
Je le force à sortir de ma chambre et ferme lentement ma porte.
-Mackenna, il est malade il n'ira jamais bien. Tu devrais le savoir avec Maman...
-Justement! Criai-je. Je ne veux pas que notre histoire se finisse comme celle de Maman!! Je n'ai pas envie de revivre ce que l'on a vécu en Amérique.
Les larmes reviennent et je ne peux m'empêcher de pleurer en pensant à la mort de ma mère. Cabe s'approche à nouveau de moi et me prend une dernière fois dans ses bras.
-Je suis désolé, j'ai été bête de te dire tout ça. Excuse-moi Mack.
-J'ai besoin d'être seule, dis-je en m'éloignant de mon frère.
-Tu comptes revenir en cours? Me demande-t-il avant de descendre.
-Oui, Ashton y est allé?
-Hier après-midi.
Je hoche la tête et retourne dans ma chambre. Je m'écroule contre ma porte et m'assois contre celle-ci. Je replie mes genoux contre ma poitrine et cache mon visage dans mes bras.
Cabe n'a pas tort... Je ferai mieux de tourner la page et très rapidement mais je ne peux pas. Je sais que c'est ce que m'a demandé de faire Ashton mais je sais qu'au fond il ne voudrait pas ça parce qu'il m'aime. Oui, il m'aime. Il m'aime et c'est pour ça que je vais essayer de le récupérer. Je ne peux pas le laisser me glisser entre les doigts comme ça. Il ne peut pas me laisser comme ça... Il ne peut pas abandonner ainsi.

Schizophrène | A.IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant