CHAPITRE DEUX.

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«Réveille toi. Ashton réveille toi!!! Allez Ashy. REVEILLE TOI J'AI DIT.»
Mon corps se redresse un minimum et par réflexe j'ouvre la bouche pour respirer fortement, et bruyamment. Mes mains sont attachées aux barreaux d'un lit blanc, je suis dans une grande blouse blanche et bleu, je suis donc à l'hôpital. Qu'est ce que je fais encore là moi? Pourquoi m'ont-ils attaché? Je ne suis pas un fou furieux! J'ai mal au crâne, mes poignets me brûlent à cause du frottement avec les tissus et j'ai mal à mes deux cuisses. Qu'ai-je encore fait? La porte de la chambre s'ouvre et un homme en blouse blanche rentre accompagné de ma mère. L'homme, qui est mon neurologue, pause une boîte orangée pleine de pilules blanches. Mais... Je la connais cette boîte, c'est celle qu'il y avait dans mon manteau, ce sont les médicaments que je dois prendre le midi à la cantine. Le médecin me regarde sévèrement avant de me dire:
-Ashton, ça fait combien de temps que tu ne prends pas tes neuroleptiques le midi à la cantine?
«Dis lui que c'est une erreur. Ashy, tu sais à quel point ils sont méchants les docteurs. C'est eux qui nous font mal.»
-Je les prends.
-Ne te moque pas de moi Ashton, cette boîte date de juin! C'est l'une des boîtes que je t'ai donné personnellement la dernière fois qu'on s'est vu pour un bilan. La boîte a trois mois et elle est quasi plein, elle devrait être à la poubelle depuis longtemps, me gronde-t-il.
-Mais... Mais c'est du grand n'importe quoi! Détachez moi! Je ne suis pas une bête doc vous ne m'attachez pas!! hurlai-je.
«C'est bien Ashton. Continue de t'énerver contre lui.»
-Baisse d'un ton avec moi jeune homme!! Ça fait cinq fois que nous fait des crises très aiguës depuis le mois de juillet, tu crois que nous allons laisser faire ça? Ton comportement devient agressif à la limite dangereux quand tu es en crise. Nous ne pouvons pas te laisser comme ça, tu pourrais blesser quelqu'un.
-Blesser quelqu'un, rigolais-je. Vous prenez pour qui là? Arrêtez un peu et détachez moi! Maman dis leur!!
-Ashton, tu dois rester un peu en hospitalisation..
-Pourquoi? Habituellement quand je fais des crises, je rentre le lendemain. Et on est le lendemain d'hier!!
Et c'est vrai. Je suis venu plus d'une fois pour des crises très aiguës et ils m'ont toujours laissé partir le lendemain midi. J'essaye de retirer le bout de tissu qui détient ma main gauche mais celui-ci est beaucoup trop serré, je suis sur que ça coupe la circulation sanguine. Je regarde durement ma mère puis le docteur et je me débats un peu plus fort.
«Ashy. Ils sont tellement méchants avec toi, tu le vois? J'ai raison, ta mère ne t'aime pas, tu avais bien raison à tes treize ans de t'éloigner d'elle. C'était la meilleure chose que tu as pu faire avant mon arrivé. Continue Ashton. Tu y es presque.»
-Ashton arrête tout de suite!! Tu dois apprendre à te contrôler pour que la crise ne prenne pas le dessus, prononce le neurologue.
-Je veux sortir!! Laissez moi tranquille!!
-J'ai besoin d'un quart de tranquillisant avec une seringue. Mon jeune schizophrène âgé de seize ans refait une crise, dit le médecin dans un interphone.
«Ashton tu ne fais pas de crise. Tu n'en as jamais fait, il ment encore. Ashton écoute moi... Fait un effort pour moi, je sais que tu m'aimes. »
-SORS DE MA TÊTE, hurlais-je encore.
J'en ai marre de l'entendre, je n'arrive toujours pas à la faire partir. Elle me contrôle et je n'aime pas ça. Je deviens vraiment fou, les autres lycéens ont raison de se moquer de moi et de me traiter de fou : ce n'est que la vérité. Je devrais faire ce qu'elle me dit selon certaines choses comme m'enfoncer la lame le plus loin possible pour mourir. Mourir... Elle ne sera sans doute plus là quand je mourrais. Je n'arrive pas à contrôler mes mouvements, je crois même que j'ai tapé un infirmier sans le faire exprès. Elle contrôle tout mon corps entier, elle a tort quand elle dit que c'est le bien. Elle est le mal en lui même.
«Comment tu oses critiquer la femme de ta vie? Tu m'aimes et tu me critiques? Ashton tu n'es qu'un moins que rien alors. TU NE SERS A RIEN. UN HOMME DIGNE DE CE NOM AIMERAIT SA COPINE PLUS FORT QUE TOUT AU MONDE. IL NE LA JUGERAIT PAS DERRIERE SON DOS COMME TU L'AS FAIT ASHTON. C'EST MAL, TRES MAL. TU MERITES D'ETRE PUNI CAR TU AS FAIT DU MAL A MOI, TA COPINE.»
-TU N'ES PAS MA COPINE, JE NE T'AIME PAS! Criais-je pour lui répondre.
-Injectez lui le tranquillisant, il ne se contrôle plus, entendis-je dire mon neurologue.
Les différentes voix deviennent de plus en plus rares, je n'entends plus rien et je crois que mes yeux se sont fermés car c'est le noir complet..
«C'était mal Ashy. Très mal.»

Schizophrène | A.IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant