CHAPITRE HUIT.

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Anna me fait peur. Tous les jours, elle me fait peur. Pourquoi ce mec m'a-t-il empêché de sauter? Je pourrais très bien recommencer maintenant? Il n'est plus là et personne d'autre n'est là à m'observer. Je passe à côté d'Anna et je me remets à ma place initiale. J'inspire un bon coup et prie. Prie pour que ma famille aille bien par la suite et je pris pour que Anna n'embête plus personne après moi.
«Ne fais pas ça Ashton. Je te l'interdis.» me dit-elle avant que je saute. J'entends quelqu'un hurlait mon nom. Je sens le contact violent de mon corps avec l'eau. Ne sachant nager, je ne me débats contre mon corps qui coule. Petit à petit, je perds connaissance. C'est ça la mort? Ce sentiment de liberté, de légèreté. Est-ce comme cela que l'on meurt? Je ressens une affreuse douleur à niveau de mes poumons. L'eau rentre dans mes alvéoles pulmonaires. Ça fait très mal. Instinctivement mon corps se défend contre l'eau qui rentre dans mes poumons. Je pense à ma sœur, Lauren, qu'est-ce qu'elle peut être chiante. Elle ramène toujours sa fraise, elle ne sait pas se mêler de ses affaires. Il faut toujours qu'elle s'occupe de moi comme si j'étais son petit frère ou son fils. Mais au
fond... je crois que je l'aime quand même. Quand à Harry, il est encore trop petit pour comprendre ce que je peux avoir mais il peut se montrer adorable. J'ai un peu apprécié lorsque j'ai joué au football avec lui, la dernière. J'aime ma mère. Elle est adorable avec moi, je ne pense pas que je puisse oublier. Puis.. ce fut le trou noir.

+

-Ashton! Mon dieu, tu m'as fait peur. Respire, respire bien...

J'ouvre lentement les yeux, je les referme rapidement puis les ouvre à nouveau. Je suis secoué dans tous les sens. J'ouvre à nouveau mes yeux et vois le visage de Michael. Il s'allonge sur moi et me serre dans ses bras. Je crache plusieurs fois de l'eau avant de reprendre réellement conscience.

-Tu m'as fait tellement peur, tu es idiot Ashton! Heureusement que je t'ai suivi.

Je grogne. Je me redresse, je me mets debout et regarde Michael. Il a les joues trempés, on est entouré de plusieurs personnes, dont ma mère qui surgit de nulle part.

-Ashton Fletcher Irwin!!

Elle me prend dans ses bras et me serre le plus fort qu'elle peut. Si elle continue comme cela, je vais mourir étouffer. Elle prend mon visage entre ses mains et l'examine sous tous le angles. J'ai mal aux poumons, j'ai la tête qui tourne. Mais... Je ne suis pas mort? Je me rends compte que Michael m'a sauvé la vie et je lui en veux. Je voulais mourir. Je voulais que personne ne me sauve. Je me sens mal d'un seul coup. J'ai affreusement mal à la poitrine. J'aperçois Anna devant moi, elle a les yeux noirs. Ils n'étaient pas bleus? Elle s'approche de moi et me tape sur le torse, là où j'ai mal. Sa main passe à travers mon corps. Je deviens fou. Je suis fou. Je regarde autour de moi. Personne n'a l'air de voir quelque chose d'étrange. OK, je suis fou. Je suis fou. Je deviens fou.

«FERME LA ASHTON.»

Je sursaute. J'ai mal aux oreilles, elle a crié trop fort.

-Viens Ashton, on va aller voir tes médecins. Ils nous attendent.

Je regarde ma mère qui me sourit tristement. Je la suis avec Anna derrière moi. Sa main a disparu. Je monte dans la voiture de ma mère et vois Lauren et Harry à l'arrière. Ma sœur cadette me dévisage alors que mon petit frère me tend son morceau de chocolat. Il comprend vraiment rien celui-là. L'une des portières de la voiture s'ouvre et Lauren se place au milieu des trois places. Michael s'assoit à côté d'elle et lui souriant un petit peu. Il me regarde longtemps avec insistance avant de détourner le regard vers son téléphone. Je me retourne pour regarder la route. J'appuie ma tête contre la vitre et ne dis rien. On en a pour un moment de route. Le cabinet se trouve à une heure de chez moi donc de là où on est parti, on peut y ajouter une demi-heure. Ma mère me tend mes écouteurs ainsi que mon MP3 en me souriant, tout en gardant son regard rivé sur la route. Je mets mes écouteurs et écoute ma musique. Je change plusieurs fois de chansons avant de choisir du Green Day. Le trajet s'est passé plutôt vite. Je descends le dernier de la voiture et suis ma mère à l'intérieur du centre. Elle va à l'accueil pour signaler notre arrivé et nous attendons un petit moment dans la salle d'attente. La porte s'ouvre et mon neurologue apparaît avec mon dossier en main.

Schizophrène | A.IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant