CHAPITRE QUARANTE ET UN.

139 18 0
                                    


En ce début de mois de mai, je me réveille aux côtés de Mackenna. Je souris en la voyant encore endormie. Elle est si belle même quand elle dort... Je m'approche d'elle et commence à parsemer son visage de baisers. Je la vois sourire discrètement et elle marmonne:
-C'est bientôt mon anniversaire.
-Ah ouais? Murmurai-je contre son cou.
-Dans cinq jours, soupire-t-elle.
Je marmonne contre sa peau et me redresse pour pouvoir la regarder.
-Je vais devoir rentrer chez moi, dis-je en jouant avec ses cheveux. Ma mère ne va pas être contente sinon...
Mackenna se redresse, ses cheveux se révèlent être complètement emmêlés, elle sort du lit et enfile l'un de mes maillots. Elle ouvre son armoire, je la regarde choisir ses vêtements avant de sortir de la chambre. Je la suis et lui demande où va-t-elle et pour quoi faire.
-Je vais prendre une douche.
Elle ouvre la porte de sa salle de bain, je la vois disparaître dans la pièce avant de revenir s'appuyer contre la porte. Elle me sourit montrant ses dents parfaitement alignées et me propose:
-Tu veux me rejoindre? Avant que mon père ne rentre... On a le temps de prendre une douche.
Je souris et mon sourire se transforme en rire. Je retourne dans sa chambre où je prends mes dernières affaires propres dans mon sac et me dirige vers la salle de bain. Je ferme la porte à clé derrière moi. J'entends l'eau coulée, j'en déduis qu'elle est déjà sous l'eau alors je la rejoins rapidement. L'eau mouille rapidement la totalité de mes cheveux les rendant beaucoup plus longs. Mackenna rit et dégage mon visage des quelques cheveux qui me cachent la vue.
-Il faudrait songer à les couper un petit peu, tu ne penses pas?
Je rétorque immédiatement que je ne couperai pas mes cheveux même pour elle, j'aime mes cheveux ainsi. C'est vrai qu'ils sont un peu longs, mouillés ils m'arrivent presque aux épaules, mais je ne les couperai pas pour autant. Elle me sourit et murmure:
-Tu as raison, ne coupe pas tes cheveux. Tu es magnifique comme cela, le plus beau des garçons.
Je ricane et secoue la tête.
-Ne dis pas n'importe quoi.
-Le plus beau je dis, ajoute-t-elle avant de m'embrasser sous l'eau.

+


-Alors ce week-end?
Je me tourne vers ma mère et lui souris discrètement alors que je vide mon sac.
-C'était bien.
-Qu'est-ce que vous avez fait de votre journée, hier?
J'entre-ouvre la bouche mais la referme aussitôt et me dépêche de finir de ranger mes affaires. J'entends ma mère rire discrètement avant de s'asseoir sur mon lit. Elle m'incite à m'installer à ses côtés,ce que je fais un peu à contre cœur, et elle passe un bras autour de mes épaules.
-Alors, qu'est-ce que vous avez fait? Demande-t-elle à nouveau.
Je soupire, mal à l'aise, et grogne:
-Maman, tu es obligé de poser la question...
Elle rit encore et me sert contre elle.
-Je te taquine un peu, je n'ai pas besoin de savoir, cela ne me regarde pas.
Elle sourit et ajoute:
-Sauf si vous avez fumé ou bu, dit-elle d'un ton qui se veut autoritaire. Par contre, là ça me regarde.
-Nous n'avons pas fumé et encore moins bu Maman...
Elle sourit encore.
-Tu grandis tellement, soupire-t-elle en passant une main dans mes cheveux. Tu deviens un vrai homme.
-Maman! C'est gênant, grognai-je.
-Mais non... Ou bien, tu préfère parler de ce genre de choses avec Vincent peut-êt...
-NON! Criai-je. Encore moins!
-Je sais, rit-elle. Enfin Ashton, je veux juste m'assurer que tu ne mettes pas ta copine enceinte.
Je marmonne, mécontent d'avoir cette conversation avec ma mère, mais réponds tout de même.
-Comment tu l'as su?
-Tu sens la fille, non à vrai dire, tu empestes la fille, corrige-t-elle.
Je soupire et m'allonge sur le dos.
-Maman?
-Oui?
-Qu'est-ce que l'on peut offrir à une fille? Demandai-je.
-Un tas de choses, tout dépend pour quelle occasion c'est. Pourquoi?
-Dans cinq jours c'est l'anniversaire de Mackenna.
-Ah, et tu aimerais lui offrir quelque chose, suppose ma mère.
-Oui.
-Mais tu ne sais pas quoi acheter.
-Oui, répondis-je encore.
Ma mère s'allonge, à son tour, sur mon lit. Elle semble heureuse de partager une conversation avec moi, ce qui sûrement la première que cela arrive, alors elle entame une série de questions et de conseils.
-Sais-tu ce qu'elle aime en particuliers? Les produits de beauté: maquillage, parfums, vernis? Ou les bijoux, colliers, bracelets, montres ou encore bagues?
-Je n'en ai aucune idée, soupirai-je.
-Elle écoute un style de musique spécial? Elle aimerait découvrir quelque chose de spécial?
-Je ne sais pas...
-Tu n'as aucune idée de ce qu'elle pourrait aimer? Demande-t-elle à nouveau.
-Non, en fait... je ne la connais pas vraiment.
C'est la vérité. Je ne connais pas tant que ça Mackenna. Je ne sais pas sa couleur préférée, son chanteur ou groupe préféré, son film préféré ou encore, ne serait-ce que, sa matière préférée au lycée. Je ne sais rien de ses goûts alors je ne sais pas ce que je pourrais lui offrir.
-Tu sais, tu n'es pas obligée de lui acheter quelque chose de génial, de cher. Tu peux simplement lui faire une petite surprise, lui organiser une soirée ou un après-midi. Souvent les choses les plus simples sont celles qui font le plus plaisir, me conseille ma mère.
-Vraiment?
-Oui, bien sûr. Tu sais, peu importe ce que tu lui offriras, elle sera heureuse car ça viendra du cœur et ça ne pourra que lui faire plaisir.
-D'accord.
-Tu pourras aller faire un tour au centre commercial avec ta sœur si tu veux, elle sera heureuse de t'aider pour ça. En plus, elle connaît certainement, beaucoup plus que moi, ce qui est à la mode que ce soit au niveau vestimentaire ou musical.
Je hoche la tête et remercie ma mère. Elle m'embrasse le front et sort de ma chambre me laissant seul.
«Un cadeau d'anniversaire.» Elle explose de rire. «Mais qu'est-ce que tu peux être stupide. Tu n'auras, peut-être, même pas le temps de lui offrir.»

Schizophrène | A.IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant