CHAPITRE 11

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Les parcs sont des endroits pleins de vie. N'est-ce pas ironique de choisir ce lieu comme dernier rendez-vous dans ce cas là ? Peu importe. Tous les deux savouraient cet instant, le dernier ensemble.

« J'aimerai... Une dernière fois... »

Jaewon ne savait pas trop comment demander ça. A vrai dire il avait perdu cette habitude.

« Oui ? »

Elle, voyait parfaitement le regard de son patient posait sur sa main. Pouvait-elle encore dire de lui que c'était un patient ? Ne pouvait-elle pas simplement l'appeler Jaewon.

« Puis-je vous tenir la main ? »

Il y avait des règles à respecter. Ne pas sortir avec un patient. Ne pas avoir de gestes ou de questions déplacés à son égard. Toutefois, aucune règle n'existait en ce jour funèbre.

« Bien sûr. »

Les doigts de Jaewon venaient de s'entrelacer avec ceux de cette jeune femme. Inconsciemment, elle avait serré son étreinte sur la main du jeune homme. Elle ne voulait pas qu'il lui échappe.

« Le temps est magnifique. »

Parler d'un sujet banale pour ne pas penser à ce sujet funèbre.

« Sublime. »

Le changement de sujet était essentiel pour l'un contre pour l'autre. Chacun voulait oublier pendant quelques temps la future fin de ce moment.

« J'aime beaucoup la fin de l'hiver quand le printemps prend place. »

Il voulait que quelqu'un, qu'une dernière personne connaisse ses goût afin qu'on continue de penser à lui. Parler de la fin de l'hiver pour que cette saison soit synonyme de sa fin de vie.

« J'aime beaucoup ce moment là aussi. »

En vérité, elle ne savait plus vraiment ce qu'elle aimait. Sans doute tout, sans doute rien ou bien peut-être lui.

« Les plantes reprennent vie. »

Les plantes reprennent leur place sur terre tandis que la sienne n'existera plus.

« Les roses seront belles cette année. »

La tristesse pouvait s'entendre dans le timbre de sa voix. Les roses seraient terriblement belles, horriblement belles. Plus jamais elle ne verrait ses maudites fleurs de la même manière. Les roses ne seront plus synonyme d'amour mais bel et bien de mort.

« Vous êtes très belle. »

Cela faisait des jours qu'il souhaitait lui dire. Il ne pouvait pas partir sans vider son cœur.

« Merci. Vous êtes très beau vous aussi. »

Malgré la gêne, elle aussi souhaitait jouer la carte de la sincérité. Plus personne ne pouvait lui en empêcher.

« Souriez, s'il vous plaît. Ne pensez pas à l'avenir. Vivez l'instant présent. »

Comment la société peut tuer un tel homme ? Jamais elle n'avait vu un homme aussi intelligent, aussi attentionné mais si détruit et suicidaire. Malgré ses efforts son sourire était déformé par la tristesse. Comment éviter de penser à l'avenir ? Le vide de son avenir la rendait triste.

« Je vous aime bien. »

Un aveu qui le rendait plus léger, un sourire qui s'installait sur le visage de la jeune femme.

« J'aime votre sourire. »

Un sourire des plus sincère prenait place sur son visage.

« Seriez-vous en train de me draguer ? »

Le jeune homme se mit à rire face à cette question, suivit de près par sa psychologue.

« Peut-être. »

Elle aimait ça. Elle aimait terriblement ça. Elle aimait beaucoup trop ça. L'avenir revenait au galop.

« Vous me manquerez beaucoup, Jaewon. »

Il en était conscient mais sa décision était prise. Dans quelques heures à peine, sa vie s'arrêterait.

« Vous êtes une femme formidable, n'en doutez jamais MinJi. »

C'était la première et l'unique fois que son prénom était prononcé par cet homme. Face à elle, il caressa délicatement sa joue tout en regardant ses lèvres.

« Puis-je ? »

Il voulait que ce soit la dernière femme à l'embrasser, il voulait que ce soit la dernière femme, la femme d'une vie, la femme de sa vie.

« Oui. »


THE ENDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant