Chapitre 2

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Le lendemain matin, le soleil avait laisser sa place à de plus gros nuages gris. Il régnait partout en ville une atmosphère étrange. Le vent était froid et fouettait contre les fenêtres.
David se trouvait dans un coin extérieur, proche du lycée. Il tirait nonchalamment sur une cigarette qu'il venait de roulée. Ses yeux semblaient plus pâles, plus gris que d'ordinaire. Sûrement à cause du manque de luminosité.  Il portait un jean délavé gris foncé et une chemise blanche dont il avait retroussé les manches à la va vite.
Plus loin, un groupe des filles les plus populaires allait accueillir Mao. Elles lui présentèrent toutes les infrastructures du lycée et lui firent aussi la promotion de leurs club de maquillage. Mao les écouta distraitement et son regard se porta sur un garçon, seul, aux cheveux blond.
-<Qui est-ce ?> Leurs demanda-t-elle.
-<Personne. Crois moi si tu veux avoir une vie dans ce lycée il vaut mieux que tu ne lui parle pas.>
-<Et pourquoi cela?> Fit Mao.
Mais il n'y eut aucune réponse. En même temps, y avait il vraiment une,de réponse ?
A l'heure du repas de midi, Mao suivit ses nouvelles camarades dans le self jusqu'à ce qu'elle aperçu le garçon qui n'était personne. De la place venait de se libéré juste à côté de lui. Sans rien dire, la nouvelle se dissocia du groupe des filles et avança jusqu'à David.
-<Je peux m'assoir?> Lui demanda -t-elle.
Très surpris que quelqu'un puisse s'adresser à lui, David ne compris pas tout de suite que cette question lui était en fait adressé. Mais il finit par relever la tête lorsqu'elle renouvela sa question. Il devait sûrement s'agir de la nouvelle, sinon pourquoi viendrait-elle?
-<Tu ne devais pas faire ça. Les autres ne t'on-t-elle pas mise en garde?> Dit David.
Mao s'invita alors à la table du garçon et lui répondit:
-<A ce stade là, ce n'est plus de la mise en garde c'est de l' interdiction.>
David baissa alors les yeux. Il ne comprenait toujours pas.
-< Mais elles n'ont pas su me répondre pourquoi.>
-<Quel dommage. Si elles te le disent un jour envoie moi un message.>Dit-il entre ses dents qu'il gardait serrées.
Mao comprit alors assez rapidement de quoi été victime David. C'était assez facile pour elle de le comprendre, puisqu'elle avait aussi été rejetée dans son ancien lycée. Mais jamais à ce point. Bizarrement, le fait de trouver enfin quelqu'un qui lui ressembler et qui pouvait comprendre le phénomène d'effacement perpétuel, lui procura une immense sensation de soulagement et de bien être. Elle n'était donc plus seule. Elle le regarda et lui sourit. Un sourire franc qui rendit David lui aussi heureux que quelqu'un le remarqua enfin.
Le silence tomba entre eux. Mais il n'y avait jamais eut besoin de mot pour qu'ils puissent se comprendre.
-<Veux-tu vraiment prendre cette responsabilité d'être seule contre le reste du monde?> Lui demanda David.
-<On n'est pas seul. On est ensemble.>

De là commença la déchéance de Mao, et une plus grande pour David. Les autres élèves avaient trouvé insupportable le fait que quelqu'un puisse un jour préférerDavid à la vie en société. A un tel point que désormais ils les voyaient partiellement mais surtout ils essayaient de leurs pourrir la vie. Souvent, ils renversaient leurs plateaux sur David et Mao au self, ou bien ils badigeonnaient leurs casiers avec de la peinture. Dernièrement, ils avaient commencé à les insulter, ce qui fut le plus insupportable pour David. Lui qui avait passer plus de trois ans à ne parler à personne, il découvrait désormais le poids et l'impact des mots. Jamais il n'avait pensé qu'une parole puisse être aussi blessante qu'un poing dans le visage. Heureusement, Mao était là pour lui montrer comment il devait réagir. C'est à dire, faire profil bas, ne rien changer. Mais la patience de David avait ses limites. Et chaque jour cette patience était mise à rude épreuve et devenait plus fragile.
Quelque chose se préparait dans l'inconscient de David...

Frères d'accidentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant