Chapitre 30
(Elsie's POV)
Le matin arriva beaucoup trop vite à mon goût, le soleil me brûla les yeux lorsque je regardai par la fenêtre. Je gémis et tournai précipitamment la tête. Ma nuit blanche, ou presque blanche (ma nuit grise, est-ce que ça se dit?), me rattrapait ce matin, me rappelant mon besoin de dormir. Mes yeux me tiraient de fatigue et je savais que je devais avoir des cernes énormes. Je n'étais dans cette catégorie de gens qui n'ont jamais l'air fatigués. Pourtant, même si je m'étais mentalement préparée, me regarder dans le miroir me fit grimacer d'horreur. C'était bien pire que ce que je croyais. Mes cheveux auraient pu servir de nid pour oiseaux, mes cernes étaient immenses et mauve-noir, comme un oeil au beurre noir, ma peau était assez pâle, faisant ressortir encore plus les cernes et je pouvais voir quelques veines bleutées sur mes tempes. Je soupirai. Ce gâchis allait nécessiter des tonnes d'heures et de maquillage (mais pas trop, quand même, pour ne pas ressembler à un clown), surtout pour cacher ces cernes noires.
Je pris une profonde inspiration pour me donner du courage et pris ma trousse de maquillage. Je fouillai rapidement à l'intérieur pour en ressortir tout ce dont j'avais besoin. Je cachai mes cernes avec assez de dextérité (l'habitude, sans doute), mis un peu de fard à joue et de rouge à lèvres discret pour donner un peu de couleur à mon visage trop pâle, mis un trait fin d'eye-liner et un peu de mascara pour faire comme si j'avais bien dormi et je fus satisfaite. J'étais à peu près présentable, pas comme le zombie que j'étais il y a quelques minutes. Je me souris à travers le miroir, m'attachai les cheveux en une longue queue de cheval lisse et retournai m'habiller. Je mis des skinnys rouges sang, une chandail blanc, simple, mon manteau de cuir, mes gants de moto et mes bottines lacées. Juste comme j'allais partir, je remontai dans ma chambre, pris une paire de lunettes de soleil. Pratique si je ne voulais pas devenir aveugle. Je redescendis, plaquai un bisou sonore sur a joue de Kath et de Jay et partis à toute vitesse.
Bonnie m'avait donné rendez-vous au "centre-ville". Si on peut appeller ça un centre-ville. Plutôt un centre-village, ouais. Étrangement, cela ne me dérangeait pas autant que lors de mon arrivée. Je commençais à m'habituer au calme de ce village. J'aperçut la petite tête flamboyante de Bonnie au loin. Dès qu'elle entendit le grondement de ma moto, elle fixa ses yeux sur moi. Elle avait des yeux magnifiques, verts clairs, bordés de cils longs et épais. Lorsque j'arrivai à sa hauteur, je sautai à terre, en éteignant mon moteur.
-Tu sais que tu devrais mettre un casque, El? me demanda ironiquement Bonnie, sachant très bien que je ne le ferais pas.
-Je sais, ricanais-je.
Elle m'offrit un grand sourire, mais il y avait quelque chose de bizarre dans ses yeux. De la tristesse, je crois. Oui, on aurait dit que le sourire ne se rendait pas jusqu'à ses yeux.
-Tout va bien, Bonnie? demandai-je un peu inquiète.
-Ouais, ouais, tout va bien, me répondit-elle, mais j'avais plus l'impression qu'elle tentait de se convaincre elle-même plutôt que moi.
-Tu sais que tu peux tout me dire, lui dis-je gentiment.
-Tout va bien, répéta-t-ellle.
Le fait qu'elle ne me fasse pas confiance m'attrista plus que je le pensais. JE voyais parfaitement qu'elle n'allait pas bien, alors pourquoi me mentait-elle? Je soupirai. Elle me le dira lorsqu'elle se sentira prête.
-Parfait. Alors puisque c'est vous, ma très chère, qui connaissez toutes les boutiques les plus class, c'est vous qui allez me diriger.
-Mais bien sûre, ma tendre amie, j'en serai ravie! rigola Bonnie.
Je ris avec elle, heureuse de lui avoir changé les idées. Je lui pris le bras et commença à marcher dans une direction quelconque. Aussitôt, elle me tira le bras à me l'arracher. Comment pouvait-elle avoir autant de force? Elle était minuscule!
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Souffle d'Hiver - Tome 1 {Terminé}
RomanceTout d'abord, je croyais que mon destin, ma vie au grand complet, était déjà toute tracée. J'allais déménager, traquer et tuer. Et ce sera comme ça pour les prochaines années de ma courte vie. Car c'est bien connu, les Chasseurs de Vampires ne viv...