Souffle d'Hiver - Tome 1 {Terminé}

Chapitre 23: Une Crise... Encore

Chapitre 23

(Elsie's POV)

-Espèce de salaud!

Tyler, complètement nu sur la pute, une blonde pulpeuse et magnifique, sursauta violemment. Je le vis tenter de se couvrir, lui et la fille.

-Bébé… Je... Je ne savais pas que t'étais là! me dit Tyler, comme si c'était la bonne excuse.

-T'es qu'un con. Je ne crois pas que ce soit utile de te dire que tout est fini entre nous, lui dis-je sarcastiquement pour éviter de pleurer devant lui et cette blonde.

-Non! Non, attends, ce n'est pas ce que tu crois! dit Tyler en se levant précipitamment envoyant que je partais.

-Quoi? J'espère que tu plaisante, n'est-ce pas? Je ne vois vraiment pas ce que tu pourrais inventer cette fois-ci pour te sortir de ce pétrin. Pour moi, c'est plutôt clair, c'est exactement ce que je crois. Tu baisais avec cette fille alors que tu sortais avec moi. Et ce n'est probablement pas la première fois! compris-je.

-Non, attends, j'étais saoul, je ne savais pas vraiment ce que je faisais!

-Salaud! L'alcool n'est pas une bonne excuse. Il n'y a pas de bonne excuse dans ces cas-là! hurlai-je, complètement hors de moi.

-Bébé, je t'aime, ne fais pas ça!

-Si tu m'aimais vraiment, tu n'aurais jamais pensé à me tromper. Et toi tu l'as fait plusieurs fois, c'est ça?

Il ne répondit pas. Ce fut une réponse bien suffisante pour moi. Je lui tournai le dos et tentai de m’éloigner dignement, ce qui ne fut pas facile. Mes larmes m'aveuglaient, la tristesse me faisait trébucher, les sanglots me secouaient la poitrine. J'avais l'impression que le monde s'écroulait autour de moi. Et moi, je restai debout, à regarder le désastre qu'étais devenu ma relation avec Tyler. Oui, il avait probablement couché avec plein d'autres filles pendant que l'on était supposément ensemble.

Cela me fit penser à une phrase que m’avait dite Jamie lorsque j’étais à l’hôpital.

« -Je ne vais te poser qu'une seule question et je veux que tu y répondes honnêtement. Toi, qui vas prendre soin de toi? Tes parents, qui ne sont venus qu'une seule fois voir leur fille à l'hôpital, juste le temps de voir si tu n'étais pas morte? Tyler, qui est présentement en train de baiser la torride petite infirmière rousse? Qui?

-Moi-même. Et ton accusation envers Tyler est vraiment déplacée, tu ne le connais pas.

-C'est vrai, je suis désolé, dit Jamie d'un air absolument pas désolé. »

Jamie savait! Il avait tenté de me le dire! Et pas qu’une fois. C’est lui qui m’avait incité à le suivre, il savait qu’il me trompait. Moi, tout ce que j’ai trouvé pour le remercier, c’est de lui cracher à la figure en lui disant que j’avais confiance en Tyler. Il devait me trouver bien naïve. Comment moi, une Chasseuse de Vampires émérites, n’avait même pas pu découvrir avant que mon propre petit-ami me trompait? Je rigolai toute seule, d’un rire qui m’effraya moi-même tant il sonnait brisé et désespéré. Tout ce que je voulais, c’était de me recroqueviller dans un coin de ma chambre et de pleurer pour l’éternité. Non, c’était faux, ce n’était pas tout ce que je voulais faire. J’avais aussi envie de péter sa gueule de connard à Tyler, puis péter celle de la trop belle femme qui occupait présentement le lit avec Tyler.

Ma respiration s’accéléra, et le monde tourna autour de moi. Je tentai de m’appuyer sur le mur le plus proche, mais il semblait constamment s’éloigner. Pourquoi faisait-il ça? Soudainement, il n’y eut plus de mur du tout, juste une étendue de blanc. Du blanc absolument partout. Le plafond du couloir. Pourquoi voyais-je le plafond? Peut-être que j’étais étendue par terre. Oui, c’est sûrement ça, j’étais couchée dans le milieu du couloir. Puis, lentement mais sûrement, le noir envahit le blanc, l’attaquant sauvagement. Je restai là, à simplement le regarder avec fascination. J’entendis une voix, une belle voix angoissée. Qui pouvait bien avoir peur pour moi? Même mes propres parents ne s’inquiétaient pas autant que le laissait entendre la douce et merveilleuse voix. Masculine et angélique. Triste et rassurante. Familière. Jamie.

                                                                            ***

Ce fut la douce pression sur ma main qui me réveilla. Je crois. J’ouvris difficilement les yeux et constatai qu’il faisait nuit, ou plutôt, il faisait sombre. Je jetai un coup d’œil à la personne et sourit lorsque je vis la masse hirsute de cheveux d’ébène. Sans vraiment savoir ce que je faisais, je passai ma main dans les mèches sombres, étonnée de voir à quel point elles étaient douces. Comme de la soie. Il releva la tête et lâcha un grand soupir de soulagement.

-Salut, Sissy, me dit Jamie avec un petit sourire au coin des lèvres. Un sourire triste.

-Salut, Jay. Pourquoi je suis à l’hôpital? Qu’est-ce qu’il s’est passé?

Au moment où je disais ces quelques mots, toute ma mémoire me revint et des larmes dévalèrent mes joues. Maintenant je pouvais pleurer, c’était Jamie, c’était quelqu’un en qui je faisais confiance. Le seul, probablement en qui je faisais réellement confiance.

Il me prit dans ses bras, tendrement, pour me rassurer. Ce qui marcha étrangement bien. Ses bras m’encerclaient complètement, ne m’apportant aucune chaleur, mais tout de même beaucoup de réconfort. Je lâchai un sanglot, le dernier.

-Tu savais, n’est-ce pas? lui demandai-je. Il sut aussitôt de quoi je parlais.

-J’ai essayé de te le dire, mais j’avais peur de ta réaction. La dernière fois que j’avais tenté de te le dire, tu m’as dit que je ne le connaissais pas, répondit Jamie d’un ton un peu suppliant.

-Je sais, je suis désolée, lui dis-je en reniflant. Tu avais raison. Je crois… Je crois que tu dois être la seule personne en qui j’ai totalement confiance.

-Et Bonnie? Et Cassandra? Et tes parents? demanda Jamie.

-Mes parents? Ils n’étaient même pas foutus de venir me voir une fois lorsque j’étais à l’hôpital, il n’y a pas si longtemps.

-Je suis désolé.

-Cass et Bonnie. Je leur fait confiance, mais ce n’est pas comme avec toi.

-Tant mieux.

Je souris et posa ma tête sur son torse, tentant d’entendre les battements de son cœur. Je devais être en bien piètre état, tout ce que j’entendais, c’était ce sifflement incessant dans mes oreilles qui surpassait tous les autres bruits. Même les paroles de Jay, je les entendais à peine. Il planta un baiser sonore sur le haut de mon crâne et je rigolai doucement, un pauvre petit son entre sanglot et rire. Je le sentis sourire.

-J’aime beaucoup mieux te voir rire que te voir pleurer. Il ne mérite pas toutes ces larmes. Ce n’est qu’un salaud qui t’as trompé. Montre lui que ce qu’il t’a fait ne t’a blessée et ce sera ta meilleure vengeance.

-Tu as raison. Il n’en vaut pas la peine. Mais il m’a blessé, réellement.

-Alors fait comme si il ne l’avait pas fait. Tout ira mieux. Il ne te faut que du temps, un peu de temps, et tout ira mieux.

-Je sais, lui dis-je. Je t’aime, Jay.

-Moi aussi, je t’aime Sissy, me répondit-il et j’eus le cœur plus léger.