L'Héritier secret D'azzario Dantes Tome 1 ( Saga des frères Dantes )

Chapitre 9

Emma fixa attentivement son reflet avant que Sergio tourne le siège pour qu'elle ne puisse plus le voir.

— Laisse-moi faire mia bella !

Elle l'avait appelé à l'aide au dernier moment, quand la panique s'était mise à l'envahir après avoir jeté un coup d'œil désespéré dans sa penderie.

— Merci infiniment de m'aider Sergio.

Le photographe termina la dernière natte et la fit passer au-dessus de sa tête afin de finir la couronne.

— C'est un plaisir pour moi de m'occuper d'une jeune femme qui sait me respecter.

Emma fronça des sourcils.

— Pourquoi ? Les mannequins sont-elles toutes odieuses ?

— Tu n'as pas idée ! S'écria-t-il en mettant l'épingle.

Emma rit et lissa la belle robe blanche nerveusement. Elle était si belle qu'elle avait peur de l'abîmer.

— Où as-tu trouvé cette robe Sergio ?

— Dans ma collection secrète, c'est l'une de mes préférées, elle te va à merveille, on dirait un ange...

Emma sourit avant de lui étirer une grimace.

— Je ressemble à un bébé baleine...et ce n'est que le début.

Sergio leva les yeux au ciel avant de venir la maquiller.

— Ferme les yeux mia bella !

Emma s'exécuta et garda le silence.

C'est la première fois que l'on s'occupait d'elle, et c'était très agréable. Elle n'avait pas eu la chance d'avoir une mère pour faire ce genre de chose qui normalement devait être un moment de complicité.

Elle décida d'interrompre ses tristes pensées, avant que des larmes ne détruisent le travail de Sergio.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle le vit prendre une poudre blanche légèrement pailletée.

— Sergio ? Tu sais sur le carton d'invitation, il y avait marqué un bal de Noël, pas un bal masqué ou costumé.

Sergio sourit et lui appliqua la poudre soigneusement.

— Je ne veux pas maquiller de trop tes beaux yeux, je veux les faire ressortir à ma manière et puis c'est Noël.

Emma le laissa faire et apprécia sa façon de la chouchouter.

— Et voilà ! Tu peux regarder.

Elle se leva pour aller jusqu'au miroir.

Elle poussa un souffle de stupéfaction mêlée à de l'émotion quand elle croisa son reflet.

Ses lèvres étaient rehaussées d'une belle couleur rouge corail, ses longs cils semblaient plus soyeux.

— Mon dieu j'ai l'impression que ce n'est pas moi. Murmura-t-elle d'une voix tremblante.

Sergio, qui se trouvait derrière elle, posa ses mains sur ses épaules.

— Je t'assure que c'est toi Emma.

Elle toucha du bout des doigts les paillettes puis referma ses mains contre son ventre, devant la panique croissante qui s'emparait d'elle.

— Et si jamais ils sont tous habillés normalement ?

Sergio éclata de rire.

— Je suis allé à leur bal l'année dernière, crois-moi Emma, ils sont tous tirés à quatre épingles. Lui dit-il en enfilant sa veste noire. Et puis je suis là, je ne te laisse pas toute seule.

Réconfortée à cette idée, Emma lui sourit en lissa la robe.

— En plus, cela va me permettre de pouvoir être vu, maintenant que j'ai enfin pu adresser la parole à monsieur Dantes, tu n'imagines pas à quel point c'est frustrant de connaître quelqu'un qui ne te connaît pas à son tour.

Il marqua une pause pour enfiler son nœud papillon.

— Cet homme est si froid, mais peut-on lui en vouloir après ce qu'il a traversé.

Emma se rapprocha de lui, non loin d'être insensible au sujet.

— Que lui est-il arrivé ?

Ce dernier lui lança un regard hésitant.

— Je t'en prie Sergio dis-moi ! Il me regarde avec tant de haine, pourquoi ? Je ne dirais rien je te le promets ! Supplia-t-elle en faisant une moue qu'elle espérait convaincante.

Il soupira, vaincu.

— Il y a de ça des années, il s'est marié, un véritable fiasco, sa fiancée lui a fait croire qu'elle était enceinte et trois semaines après le mariage, elle lui a dit qu'elle s'était trompée.

Emma porta une main à ses lèvres. Seigneur !

— Mais ce n'est pas tout, reprit-il en secouant de la tête. Après ça, quelques années plus tard, il a rencontré une autre femme et cette dernière était enceinte, mais d'après ce que m'a dit Sharon, il n'a pas accueilli sa grossesse d'un bon œil, il était suspicieux, il refusait de l'approcher et devine quoi ?

Emma sentit son sang se glacer.

— Cet enfant n'était pas de lui.

— Oh mon dieu ! Murmura-t-elle dans un sanglot étouffé.

Emma avait les jambes qui flageolaient, maintenant elle comprenait pourquoi cet homme la regardait avec tant de haine et de tristesse. Elle avait l'impression d'être dans un véritable cauchemar.

— Sais-tu ce que ça donne un truc pareil sur un homme déjà animé par une certaine colère ?

— Ou...oui j'imagine...

— Le pauvre, quand il est sorti de la clinique, il a déclaré aux journalistes qu'une malédiction pesait sur sa famille, il est devenu fou, il a frappé l'un d'entre eux.

La gorge sèche, Emma n'arrivait plus à avaler.

— Il a ensuite sombré dans une dépression, certains disaient qu'il avait tenté de se suicider.

Elle baissa les yeux et poussa une faible inspiration pour s'éviter de pleurer.

— Il a fini par revenir du devant de la scène bien plus impitoyable qu'il ne l'était avant.

Sergio replaça une mèche de chef d'œuvre tristement.

— Tu sais Emma, les gens riches ont dès fois bien plus de problèmes que l'on pense, la dynastie Dantes et dans une passe difficile, il ne faut pas lui en vouloir mon ange.

Emma déglutit lentement pour faire passer son chagrin sur le point de devenir perceptible...

Il posa sa main sur son ventre et retrouva son sourire.

— Le fait de te voir enceinte lui rappelle seulement ce qu'il aurait pu avoir, en aucun cas tu dois te sentir coupable.

Emma porta sa main à son front.

Au contraire, elle se sentait coupable, assaillie par la peur et le désespoir.

— Je ne suis plus certaine de vouloir y aller Sergio.

Il prit un air catégorique.

— Oh si tu viens ! Aller ! Il faut y aller maintenant !