Chapitre 14

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— Et si je lui écrivais une jolie lettre ? Proposa-t-elle après avoir exposé de nombreuses autres possibilités.

Sergio cessa de nettoyer son appareil photo et leva un sourcil.

— Eh bien oui c'est une idée....

Emma arpentait son appartement depuis bientôt une bonne demi-heure.

— Tu ne m'aides pas beaucoup Sergio !

— Bien sûr que je t'aide mia bella, je t'ai donné de nombreux choix il y a deux jours.

Emma se passa les mains dans les cheveux et les ramena en arrière et se tint la nuque.

Elle était définitivement fichue, pensa-t-elle en regardant le paquet cadeau posé sur le meuble, dans lequel reposait un petit body magnifique.

— Et puis je ne suis pas fautive ! S'écria-t-elle au bord de l'explosion.

— Tu marques un point...

Elle poussa un rire nerveux en secouant énergiquement la tête.

— Je n'ai pas demandé à porter son enfant ! Je voulais seulement avoir un enfant ! Est-ce que tu saisis la différence ? Demanda-t-elle en regardant Sergio les joues brûlantes de colère.

— Oui, je saisis et puis c'est vrai que tu aurais pu garder le secret et ne jamais t'introduire chez lui.

— Exactement ! Affirma-t-elle en pointant son doigt vers lui pour appuyer son dire.

Puis elle se remit à marcher devant lui.

— J'aurai pu me taire et faire comme si de rien n'était, mais je suis une femme trop émotive ! Je prends les choses trop à cœur ! Si j'avais su, je serais restée tranquillement chez moi !

Elle serra les poings contre ses hanches.

— Oui, et quelques années plus tard, Azzario Dantes aurait sans doute voulu utiliser son échantillon sagement conservé, et quand il aurait découvert qu'il n'existe plus, il t'aurait sans doute traqué jusqu'à te retrouver.

Emma écarquilla les yeux.

— Imagine-toi deux secondes en train de jouer avec ton enfant et lui qu'il tambourine à ta porte et qu'il exige voir son unique enfant.

Emma eut la nausée rien qu'à l'idée que cela puisse se produire.

— Mon Dieu Sergio tu me fais peur !

— Mia bella calme-toi, j'essaye juste de te faire ouvrir tes beaux yeux bleus !

Elle se laissa tomber sur son canapé en touchant son ventre avec une grimace de souffrance.

— Pourquoi ne pas lui dire que tu souhaites apprendre à le connaître ? Demanda-t-il en posant son matériel professionnel sur sa table basse.

— Mais je...je ne comprends même pas pourquoi il s'imagine que je puisse l'épouser !

Sergio poussa un long soupir.

— Cet homme est trop intelligent et droit pour avoir dit ça sans réfléchir Emma, tu dois avoir quelque chose qu'il l'attire parce que crois-moi, beaucoup de candidates se bousculent pour devenir madame Dantes, de l'Italie en passant par New York. Il lui suffit d'ouvrir un catalogue et choisir, or c'est toi qu'il veut !

Elle se frotta les épaules en revoyant son beau visage se pencher vers elle, et la chaleur de son souffle contre son visage. Et cette main appuyée dans son dos, provoquant en elle, des petits frissons.

—Tu devrais lui dire que tu souhaites apprendre à le connaître et de là, à force d'être avec lui, tu finiras par lui avouer la vérité.

Il s'interrompit pour venir s'asseoir à côté d'elle.

— Et puis tu as tout de ton côté.

Elle fronça des sourcils.

— Comment ça ?

— Même si dans l'hypothèse qu'il pense que tu lui mens, le médecin, la disparition de son échantillon, votre rencontre devant sa propriété, tout coïncide. Il finira par se rendre compte que tu étais sincère et ça depuis le début.

Sergio avait raison, Emma ne pouvait pas le nier. Elle avait assez de preuves pour lui prouver qu'elle n'était pas une menteuse.

— Je veux ce qu'il y a de mieux pour mon bébé Sergio. Murmura-t-elle en essuyant une larme qui roulait sur sa joue.

— Je sais...

Emma leva les yeux sur le paquet cadeau et immédiatement son cœur se serra.

— Tu as raison, je devrais lui dire que je veux apprendre à le connaître, et ensuite voir où tout cela va mener.

Après tout que risquait-elle ?

Il n'était visiblement pas prêt de l'oublier.

N'avait-elle pas reçu une dizaine d'appels ses deux derniers jours ?

Quand elle avait entendu sa voix le lendemain de Noël, prise de panique, elle lui avait raccroché au nez. Puis il y avait eu une succession d'appels auxquels elle n'avait pas répondu.

Au bout de ses réflexions, le téléphone se mit à sonner.

Ils restèrent l'un l'autres immobiles, avant que Sergio ne l'encourage à décrocher.

Emma prit une immense respiration et décrocha.

— Allô ?

Elle espérait que ce ne soit pas lui.

— Mademoiselle Brok quelle agréable surprise de vous entendre...enfin ! Déclara-t-il sèchement avec une note moyennement étonnée.

Elle fut sur le point de dire quelque chose avant qu'il ne la coupe d'une respiration bruyante.

— J'étais à deux doigts de venir chez vous pour savoir si vous n'étiez pas morte.

— Vraiment ? C'est curieux que vous ne l'ayez pas fait plus tôt.

— J'ai dû partir en Russie pour affaire, je suis revenu dans la nuit, j'attendais de savoir si vous alliez répondre à ce coup de fil avant de prendre la décision de venir chez vous Emma. Explique-t-il de la même voix rêche.

Emma se racla la gorge en tournant sa tête en direction de Sergio qui faisait mine de nettoyer son appareil photo.

— Que voulez-vous monsieur Dantes ?

— Vous voir au plus vite, aujourd'hui si c'est possible.

Elle devait saisir cette opportunité pour lui parler, et mettre les choses aux clairs.

— Très bien, où voulez-vous que l'on se voie monsieur ?

Elle dut se contenter d'un silence pour toute réponse. Emma fronça des sourcils.

— Vous êtes toujours là ?

— Bien évidemment que je suis là ! Répondit ce dernier comme s'il venait de sortir d'une lourde torpeur. Venez à mon bureau, je vais vous donner l'adresse.

Emma marqua l'adresse d'une main tremblante puis raccrocha. Elle s'attarda un moment sur les souvenirs de cet homme et sur leur dernière conversation avant de trouver la force de se lever.

L'Héritier secret D'azzario Dantes Tome 1 ( Saga des frères Dantes )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant