Chapitre 30

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Lentement, ils se remirent de leur étreinte passionnée. Lovée contre lui, Emma tremblait d'impatience de savoir s'il était comblé, si elle ne l'avait pas déçu. De son côté, elle n'avait jamais ressenti ça, elle se répétait depuis une heure à quel point elle était chanceuse et se promit de se battre pour qu'il puisse un jour lui dire qu'il l'aime passionnément.

Son ventre se noua soudain.

— À quoi tu penses ? Demanda-t-elle timidement.

— À ce qu'aurait été ma vie si tu ne m'avais pas avoué ta grossesse.

Elle leva sa tête pour le regarder. Il avait les yeux plongés sur le plafond, le regard fermé.

— J'aurai sans doute passé ma vie à me chercher un but à atteindre pour combler le vide. Murmura-t-il d'une voix presque éteinte.

Elle aussi se demandait à quoi aurait pu ressembler sa vie. Cette simple pensée lui tira le cœur, et la fit sangloter.

— Tu aurais peut-être trouvé une femme bien.

Emma ne savait pas pourquoi elle avait dit ça et il lui fit remarquer d'un regard glacial.

— Tu es ma femme.

Elle se perdit un instant, troublée par son usage de possessivité à l'affirmer.

Il prit sa main, appuya son pouce sur ses phalanges, pour regarder son alliance pensivement.

— Je n'aurai sans doute pas trouvé mieux que toi pour la raison suivante : Je vis dans un monde superficiel.

— Tu m'as pourtant dit l'autre jour qu'il n'y avait qu'un monde.

Il vrilla son regard dans le sien.

— J'ai menti pour te conquérir de la plus terrible des manières.

Emma secoua de la tête en souriant puis reposa sa tête contre son torse.

— Parfois j'aimerais être un monsieur tout le monde sans richesse, vivant dans une maison de campagne loin de tout.

— Tu peux toujours arrêter de travailler et devenir pauvre. Proposa Emma.

Il éclata d'un rire guttural et sa tête se mit à rebondir sur son torse musclé. Elle rougit, mal à l'aise et resta ainsi, sans bouger.

— Emma la seule chose qui pourrait m'arriver si je deviens pauvre, c'est de partager mon jet privé ou mon hélicoptère avec ma mère.

Emma rit doucement à son tour.

— Mon dieu ! Quelle tragédie ! S'écria-t-elle en prenant un ton théâtral.

Il caressa ses cheveux en cherchant son regard. Emma se redressa sur le coude pour qu'il puisse la contempler.

— Notre nuit de noces était vraiment belle il mio cuore. Murmura-t-il d'une voix suave.

Emma était peut-être limitée en italien mais connaissait cette signification. Son cœur se mit à battre rapidement.

— L'idée d'avoir fait les choses à l'envers me rend fou !

Elle l'observa d'un œil méfiant.

— Je t'ai mise enceinte avant même de te connaître, nous sommes maintenant mariés et nous venons de faire l'amour, Dios mio ! Tu m'as soumis à des événements tout aussi exquis que troublant.

— La clinique t'a soumis à ses événements. Rectifia Emma en perdant son envie de sourire. Il se redressa et lui empoigna le menton.

— Cette petite parenthèse n'était pas une accusation Emma, mais plutôt un compliment.

Il avait le don de lire aussi facilement dans ses pensées et cela en devenait presque gênant. Tout ce qu'elle s'évertuait à dissimuler se lisait sur son visage comme un livre ouvert.

— Sache qu'à notre première rencontre, je t'ai trouvé horrible, je t'ai traité de monstre et d'arrogant, puis ensuite....sympathique...dans ton genre.

Ses sourcils dessinèrent des virgules.

— Sympathique dans mon genre hein ? Répéta-t-il en souriant diaboliquement.

Emma hésita à s'enfoncer dans son explication.

— Oui est ensuite je t'ai apprécié.

À ses souvenirs lointains Azzario n'avait pas le souvenir qu'une femme lui ait déjà dit ça, mais plutôt un étalage de grand discours susceptibles de les aider à parvenir à leur fin.

En clair, Azzario eut le droit à une bonne douche froide de la part de sa belle anglaise. Une douche qui lui fit du bien.

— Cela me va droit au cœur madame Dantes maintenant, il est temps de te rallonger.

Elle se laissa faire et s'allongea lentement, cheveux ébouriffés, auréolant son visage.

Il posa sa main sur son ventre puis l'embrassa sur le sommet de la bosse et ramena les draps sur elle.

— Tu as faim ?

Elle ferma les yeux, son front était encore humide. Bercée par ses caresses sur son front, elle ne répondit pas.

— Cara ?

Au prix d'un effort, elle ouvrit les yeux. Elle était fatiguée, complètement épuisée.

— Non, j'ai bien mangé tout à l'heure. Murmura-t-elle en refermant les yeux.

À travers ses longs cils fermés, Azzario ne put que se satisfaire de cette belle image qui lui ravivait le cœur, longtemps éteint.

Sans plus attendre, elle s'endormit une main sur le ventre. Il baissa les yeux sur ce dernier, assailli par des émotions extrêmes.

Il le caressa.

Il l'observa pendant de longues minutes. Il se leva du lit. Debout au pied du lit, il contempla sa femme, enroulée dans les draps. Son sang se mit à bouillir dans ses veines. Sa beauté était à couper le souffle. Il serra les mâchoires quand le souvenir de leur première rencontre flotta dans son esprit. Il s'en voulait amèrement d'avoir réagi ainsi. Il se revoyait saisir violemment son bras sans délicatesse alors qu'elle portait ses enfants. Il l'avait accusé, menacé...

Il baissa la tête tristement.

Il voulait réparer son erreur.

Lui montrer à quel point il était sincère et que malgré son passé, il ressentait des sentiments nouveaux jamais jusque-là ressentis.

L'Héritier secret D'azzario Dantes Tome 1 ( Saga des frères Dantes )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant