Pendant ce discours, Emma s'était levé la gorge serrée d'émotions qu'il puisse humilier cette femme pour elle. Car profondément attristée, Emma s'était sentie exclue quand elle avait découvert qu'elle n'avait ni verre, ni assiette. Mais il y avait pire...cette confiance aveugle qu'elle avait offert à Rosella. Convaincue de sa sincérité, Emma avait cru pouvoir avoir une mère sur qui compter. Elle s'était lamentablement trompée. Les larmes aux yeux, elle s'efforça de les retenir quand son regard pénétrant lui ordonna de les ravaler.
— Très beau discours Azzario. Lança Alfredo.
— Merci, déclara-t-il brièvement sans la quitter des yeux.
Il l'embrassa avec une douceur déconcertante.
Emma s'était rassise, et son cœur n'avait jamais battu aussi fort.
— Je t'ai pris du saumon, cara, goutte.
Emma
Il était clair qu'il ne voulait pas approfondir ce qu'il venait de se passer.
Elle goûta au saumon, mais elle manquait d'appétit. Son seul désire était de partir d'ici au plus vite, se retrouver uniquement avec ses enfants et Azzario.
Ses sentiments étaient trop forts, presque incontrôlables. Elle était éperdument amoureuse de cet homme, et tôt ou tard, il faudra qu'elle se lance et qu'elle lui dise...
À la fin du déjeuner, Emma dut s'éclipser dans l'une des salles de bains pour changer Enzo. Ce dernier lui souriait, lui offrant son plus beau sourire. Elle crut un instant y voir le même que son père quand il lui souriait, une lueur d'animosité dans le regard.
Leur silence, lui donna la possibilité d'entendre des femmes rentrer. Emma se trouvait derrière les portes battantes, elle savait que les talons aiguilles qui tintaient sur le sol et leur rirent aigu allaient lui donner un petit aperçut du reste de ces femmes.
Elle reconnut facilement les voix des deux femmes qui l'avaient félicité avec un sourire hypocrite aux lèvres.
Elle serra Enzo étroitement contre elle et s'approcha des portes pour écouter leur conversation malveillante.
— Pauvre Sharon ! L'humiliation d'Azzario était si brutale !
— Le pire, c'est qu'il a l'air d'y tenir à cette fille ! Lança l'autre irritée.
— Moi je ne donne pas cher à ce mariage, deux ans peut-être, plus si elle ferme les yeux sur ses infidélités.
Emma resta de marbre face à cette petite remarque blessante.
— Il a l'air amoureux pourtant.
— Tu crois ? Lui amoureux ? Laisse-moi rire ! Il va la quitter avant même qu'elle ne comprenne ce qui lui arrive.
Emma ne désirait pas en entendre plus, elle se redressa et poussa les portes battantes, Enzo contre son corps. Le menton relevé, elle s'approcha et aurait presque pu rien devant leurs mines déconfites. Elle tendit sa main vers l'une d'entre elles et cette dernière, prise d'un automatisme non contrôlé, leva la sienne. Emma y déposa la couche sale d'Enzo.
— Vous voulez bien la jeter pour moi, je ne sais pas où se trouve la poubelle ?
Emma lui adressa un sourire crispé et sortit de la salle de bains, d'un pas lent, sans se presser. Cela lui avait fait un bien fou. Quand elle revint vers l'entrée, elle y trouva un Azzario alarmé, qui se précipita vers elle.
— Tu étais longue, tout va bien ?
— Oui, simplement Enzo était vraiment, vraiment très sale...
Il fronça des sourcils, incrédule.
— Allons-y maintenant, j'aimerais rentrer s'il te plaît.
Il acquiesça, et ils se dirigèrent hors de cette maison qu'elle ne désirait plus jamais revoir. Pendant le trajet, elle s'était mise à repenser aux paroles blessantes de ces femmes. Bizarrement aucune ne l'avait trop atteinte. Elle finissait par même s'en lasser. Elle ne désirait même plus pleurer. Ils rentrèrent et la fin de la journée était passée trop vite. Pour cause ? Ils avaient passé la majeure partie de la journée à admirer leurs faux jumeaux, avec amour. Quand la nuit arriva, ils s'étaient enlacés l'un l'autre, son corps contre le siens lui insuffla un regain d'énergie. Tout le contraire d'Azzario qui en avait perdu une bonne partie de la nuit quand Enzo pleura encore et encore, incitant sa sœur à pleurer.
— Dis-moi ce que tu veux Enzo ? Quoi ça ? Demanda Azzario en agitant le hochet sans succès.
Son fils, les cheveux ébouriffés, lui lança un regard accusateur et il crut pendant un instant se voir en train de foudroyer ses adversaires des yeux.
— Dios mio j'espère que je ne regarde pas ta maman comme ça. Marmonna Azzario en prenant son fils pour le bercer.
Emma revint à lui, avec Nina qui elle s'était calmée.
— Il a peut-être faim ? Hasarda-t-il en essayant de faire cesser ses cris.
L'expression d'Emma devint sérieuse, comme Calliope quand elle l'avait retrouvé par terre le genou en sang après une chute dont il se souvenait encore. Elle toucha son front.
— Il est chaud, où est le thermomètre ? Demanda-t-elle en reposant Nina dans son berceau.
— Dans le tiroir...
Sa femme prit la situation en main et il avait besoin d'elle, plus que tout.
— Il a un peu de fièvre, je vais essayer de la calmer, donne-le-moi.
Elle fit descendre sa bretelle et prit leur fils pour aller se mettre sur la chaise à bascule. Enzo refusa son sein une bonne dizaine de fois avant de le téter et enfin, il se calma.
— Il faut que j'appelle un pédiatre ? S'inquiéta Azzario en glissant sa main sur sa petite tête.
— Non, n'aie crainte ça va se calmer, si demain ça recommence j'appellerais. Pour l'instant, il a l'air de se calmer.
Ebloui par sa façon de faire et de dire les choses, Azzario prit sa main et la serra pour qu'elle rencontre son regard.
— Tu es une merveilleuse mère.
Elle sourit et se pencha pour l'embrasser sur la joue.
— Tellement merveilleuse que je reprends le relai va te coucher, je vais rester avec lui jusqu'à ce qu'il s'endorme.
Il l'observa avec adoration et plissa des yeux en souriant.
— Tu es sûre ?
— Certaine...
Azzario baissa le regard sur son fils et abdiqua, sans manquer d'effleurer le galbe de son sein pour la voir fermer les yeux, loin d'être insensible. Il posa un baiser sur le sommet de sa tête et rejoignit le lit, sans fermer les portes coulissant. Il désirait s'endormir avec ce tableau à couper le souffle.
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L'Héritier secret D'azzario Dantes Tome 1 ( Saga des frères Dantes )
Любовные романыAbandonnée bébé devant un orphelinat, n'ayant jamais connu le bonheur d'avoir des parents et une vraie famille, Emma n'a qu'un seul rêve, avoir sa propre famille. Décidée, elle choisit donc l'option la plus évidente à ses yeux et a recours à une ins...