Il est là. Je l'entends. Son rire. Un rire machiavélique et sadique. Il résonne. Je n'entends que ça. Il se rapproche. Je le sens, de me plus en plus prêt, de plus en plus proche. Son rire se rapproche, il est de plus en plus fort. Ça en devient presque un cri. Aigu. Prise de tête. Comme une chanson qui hante notre esprit jour et nuit.
J'en peux plus! Faite que ça s'arrête je vous en supplie ! Ce bruit me rend dingue! J'ai l'impression qu'on me martèle le crâne à coût de barre en fer. Ce son résonne dans ma tête et ne cesse de s'amplifier ! Ce rire démoniaque prend par de mon être et refuse de partir! Je suis comme habitée par une sensation qui me bouffe de l'intérieur.
Je suis en boule sur le sol, recroquevillée sur moi-même. Je ferme les yeux en priant pour que cela s'arrête ! Mais rien n'y fait.
Je crie ! Je hurle ! Stop! Je vous en supplie ! Il est là, tout près je le sens. Je sens sa respiration dans mon coup. Je suis tétanisée. Mes mains se plaquent sur mes oreilles en espérant que cela cesse! Mes sanglots se mêlent à son rire ne formant plus qu'un bruit assourdissant. Je pleure, mes larmes tombent sur le sol.
Puis plus rien. Le silence. Je n'entends plus que ma propre respiration. Après plusieurs minutes. Je tente de me lever. Chaque mouvement est un supplice et la douleur se répand en moi. Je me déplie et m'appuie sur mes bras pour me redresser. Je suis à dans une pièce sombre. Même complètement noir. Je suis entourée de quatre murs, noirs eux aussi. Mes yeux s'habituent peu à peu à la pénombre. Je commence à distinguer une porte dans le coin à droite de la pièce. J'avance. Et ouvre la porte. Je débouche sur un couloir aussi austère que la précédente. Et c'est là que ça recommence. Son rire, je l'entends de nouveau.
Alors prise d'un élan de panique, je réuni le peu de force qu'il me reste pour m'élancer dans le couloir à toute allure. Heureusement qu'il n'y a pas d'obstacles parce que je n'y vois strictement rien.
Je cours. À en perdre haleine. J'en peu plus, je suis épuisée. Je l'entends qui se rapproche peu à peu. Ses pas sont lourds et résonnent dans le couloir. Je le sens prêt de moi. Sa respiration est forte et saccadée. Je prie pour ne pas qu'il me rattrape.
Et c'est à ce moment là, lorsque je commence à ralentir à cause de la fatigue, que je sens une main de poser sur mon épaule. Je me retourne et le voit. Celui qui me suit depuis tout à l'heure et dont j'ignore l'identité. Son visage est caché par un tissu noir, comme tout le reste de sa tenu.
Sa main se presse sur mon épaule et j'ai de plus en plus mal. Je commence à crier de douleur. Je hurle! Et à mes cris se mêle une voix grave et angoissante.
-Em!
-Em!
La voix se radoucit et devient apaisante.
-Em réveille toi!
-Ah! Criai-je en me réveillant.
-Tu vas bien? Tu n'arrêtais pas de crier alors je suis venue te voir et tu étais en pleure.
-Oui, ça va mieux, merci. J'ai fait un cauchemar, c'est tout. Ne tant fait pas pour moi. Répondis-je à ma petite sur, touchée par sa gentillesse.
- Tu veux que je reste avec toi? Me demande-t-elle.
Je tire la couette et la prise dans mes bras comme signe de réponse. Elle s'allonge à mes côtés.
Après quelques minutes je reprends mes esprits et réussi à me calmer. Ma soeur, elle, s'est déjà rendormie dans mes bras. Je sens son coeur battre et sa respiration brisée le silence qui c'était installé.
Mais maintenant, j'ai peur de me rendormir. Peur de me retrouver de nouveau dans se cauchemar. Et cette fois, ne pas pouvoir en sortir.
Mais après quelques minutes de lutte, je cède sous le poids de la fatigue. Mes paupières se ferment peu à peu. Et je me laisse partir dans se monde d'inconscience et d'innocence.
La présence de ma May me rassure et je sais que quoi qu'il arrive, elle sera toujours la pour moi. Et moi pour elle.
Contrairement à ce que je pensais, je n'ai pas refait de cauchemar. J'ai voyagé tout au long de la nuit dans un monde de rêves et de paix. Ce qui prouve bien que ce n'était pas réel. Mais ce n'est qu'un détail.
Quand je me réveille lendemain matin, May dort paisiblement dans mes bras. Elle s'est repliée sur elle même et a remonté ses genoux jusqu'à sa poitrine. Délicatement, je tente de dégager mes bras tout en faisant attention de ne pas la réveiller.
Je me dégage de son étreinte et sors de mon lit. Je m'assois à mon bureau et allume mon ordinateur. Il est 9h30 et ce jour là, nous sommes samedi. Je consulte mon agenda et constate que j'ai quelque chose de prévu pour le lendemain.Rappel: Dimanche 24 janvier: à 10h00, enterrement d'Anna.
A oui, c'est vrai qu'une partie de moi aurait préféré oublier. J'avoue que je n'apprécie pas trop les enterrements. La plus tard du temps, les gens qui ne connaissent même pas la victime se permettent de faire un discours, racontant en long et en large les moments passés avec elle. Et si quelqu'un faisait ça à l'enterrement d'Anna, je ne le supporterai pas. Moi je la connais depuis toujours. Enfin connaissais. On a tout vécu ensemble. De la rentrée à la maternelle jusqu'à la rentrée en première. De notre première boom jusqu'à notre première soirée. De notre premier bisous jusqu'à notre première fois. De notre premier chagrin d'amour à notre premier coeur brisé. De notre premier sourire jusqu'à notre premier fou rire. De notre première bière jusqu'à notre première cuite. De notre première soirée pyjama jusqu'à notre première nuit blanche.
Tout ça, je l'ai vécu avec elle. On avait encore tellement de choses à voir, à découvrir. La vie n'était pas censé se finir aussi tôt pour Anna.

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Revenge
Misteri / ThrillerLa police avait retrouvé son corps dans une ruelle derrière la résidence. D'après les conclusions scientifiques, elle avait était poignardée à plusieurs reprises. Ils avaient fait ça en nombre. Mais peu importe qui ils étaient. Peu importe où ils é...