Jour 97

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Assise sur mon lit, j'avais eu une nuit fortement agitée car je redoutais ce que j'allais vivre pour ce que Madame Shane avait visiblement considéré comme une insurrection. En même temps, l'on pouvait compter sur le docteur Griffins pour être créatif. A chaque fois que j'entendais des bruits de pas dans le couloir adjacent ma cellule, je ne pouvais empêcher mon coeur de s'emballer de crainte que ce ne soit pour me demander de rejoindre le Docteur Griffins.

Finalement l'inévitable arriva, ma porte s'ouvrit dans un grincement impitoyable pour des oreilles normalement consituées, un homme d'une quarantaine d'années se tenait dans l'embrasure et me lança avec nonchalance:

-Le docteur Griffins souhaite te voir.

Je le suivis sans broncher, résolue à essayer de ne pas me laisser intimider par un viel homme grisonnant. Ce dernier m'attendait, patiemment assis à son bureau. Il me demanda avec une gentillesse que je savais à présent feinte, de m'asseoir et me demanda sans tourner autour du pot:

-Que sais-tu exactement d'Annie?

Je souris face à cette question qui aurait pu paraître innocente, mais je savais qu'elle aurait un impact important sur mon jugement.

-Je sais tout ce qu'il y a à savoir.

Il haussa un de ses sourcils gris.

-C'est-à-dire?

Je le regardai dans les yeux, le défiant presque du regard. Je ne savais d'où me venait cette impétuosité nouvelle, mais j'en craignais les conséquences.

-C'est-à-dire que je sais ce que vous lui avez fait subir et je sais donc quel monstre vous êtes derrière vos airs de gentilhomme!

Son regard devint glacial.

-Sais-tu seulement pour quelle raison je me suis trouvé contraint de faire ce que j'ai fait?

J'eus un rire ironique.

-Contraint? Vous aviez plein d'autres options, mais vous avez décidé de torturer une jeune fille pleine d'avenir et pas plus folle que vous! Comment qualifieriez-vous vos actes?

Il se mit à rire, mais pas un rire très agréable à entendre, un rire qui me faisait vraiment très peur.

-Mes actes? Mes actes sont valables et personne n'a aucune preuve de ce que tu avances! Tu as dit qu'elle n'était pas plus folle que moi? Mais la seule folle dans cette pièce c'est toi! Tu connais tout? C'est ce que nous allons voir. Je vais appliquer ma méthode curative sur toi Wendy, d'ici quelques temps tu auras enfin oublier toute cette folie et cette histoire éxubérante!

Il s'approcha lentement de moi, j'eus beau essayé de fuir, il m'attrapa durement par le bras et me traîna de force jusqu'à son "atelier". Mes coups et mes cris ne servirent pas à grand chose, il me poussa avec force contre le mur qui eut le mérite de m'assomer. C'est de cet état qu'il profita pour m'asseoir contre mon grès sur la chaise métallique qui trônait dans la pièce et m'attacher en serrant des lanières de cuirs au niveau de mes poignets et de mes chevilles.

Lorsque je repris tous mes esprits, il s'avançait vers moi avec un couteau qui me semblait un peu trop aiguisé à mon goût. Il le posa sur l'arrière de mon poignet et commença à entailler lentement ma chair, laissant le filet de sang couler sur le sol. Il recommença sur mes jambes, je me débatais à cause de la douleur, en vain. Il s'approcha de mes bras et posa la lame sur le creux de mon coude. Je bougeai pour me débattre, mais cela n'eut pour effet que d'enfoncer plus profondément la lame que ce qu'il voulait faire. Il jura mais ne s'arrêta pas pour autant, l'odeur et l'aspect du sang l'ennivrant complètement. Mes cris déchiraient le silence qui pesait sans la petite salle, mon sang emplissait l'air de son odeur âcre et son goût coulait dans ma bouche, car il avait entaillé ma joue droite et une partie de mon front.

Lorsqu'il eut finit son labeur, un rire effrayant franchit ses lèvres et il sortit sans me dire un mot. Mon vêtement était taché de sang et de larmes, ma peau était rayée de marbrures rouges qui me faisaient souffrir. Le sol était couvert de mon sang qui continuait de s'écoulait, un peu trop rapidement à mon goût. A chaque goutte qui retombait sur le sol froid j'avais l'impression de partir et de sombrer un peu plus dasn l'inconscient.

Mes pensées allèrent tout d'abord à mes parents, je leur en avait jusque là voulu de m'avoir abandonnée sous le joug d'êtres aussi horribles, mais je ne pouvais leur en vouloir longtemps, en effet je les aimais malgrè tout et alors que je voyais mes jours s'estomper devant mes yeux je décidais de leur pardonner. Mon pardon fut la dernière chose à laquelle je pensais, avant de partir.

WendyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant