Jour 8

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Seule. Je me sentais extrêmement seule, certes Toby (et miss Telly) me tenait compagnie même si ses paroles restaient généralement une énigme pour moi, je le trouvais sympathique, étrange mais sympathique. Je n'avais pas eu d'occasion particulière de parler aux autres résidents. J'avais vu le Docteur Griffins chaque jours depuis... hé bien, depuis qu'il m'avait fait subir les électrochocs, cependant, il n'avait jamais recommencé, restant l'homme aimable que j'avais découvert au début de notre rencontre, tant et si bien que je finissais pas me demander s'il avait réellement testé sa médecine sur moi ou si cela n'avait été qu'un horrible cauchemar. Or, dans ce cas-là, je ne saurais expliquer pourquoi mon corps a eu tant de mal à se remettre d'une torture qui serait fictive, et pourquoi j'avais mis trois longs jours pour enfin pouvoir m'exprimer correctement.

Pendant ces trois jours, je m'étais rendue compte que garder le silence n'était pas une mauvaise chose, en effet en me taisant j'avais été plus à même d'écouter des conversations que je n'aurais pas dû ouïr. J'avais ainsi appris bien des choses, mais rien de vraiment utile pour sortir d'ici, cependant je ne désespérais pas, je sortirai de ce lieu sordide, quoi que cela doive me coûter.

Comme ma décision était prise, je ne comptais nullement attendre quelques jours de plus.

Je me levai du siège sur lequel j'étais assise et me dirigeai vers une des aides-soignantes qui était chargée de la surveillance de la salle. Je prétextai un besoin d'aller aux toilettes et elle me laissa sortir. Je déambulais dans les couloirs froids, passant devant des portes en fers ou entendant des cris d'hystéries. La peur commençait à s'emparer de moi, et j'avais de plus en plus de mal à contrôler ma respiration. Je tournai à droite, à gauche, je passai un embranchement de couloir, puis tournai de nouveau à gauche... Chaque couloirs se ressemblaient, et j'avais l'impression de tourner en rond. Soudain des bruits de pas brisèrent le silence assourdissant, suivis par une voix aigüe que je ne connaissais que trop bien:

-Wendy, je sais que tu es ici.

Madame Shane.

Cette femme ne me laisserait jamais tranquille, j'avais le sentiment qu'elle envahissait mon esprit à chaque fois que je la voyais. Je tournai rapidement sur ma gauche et continuai mon trajet en accélérant le pas, je ne voulais pas qu'elle me rattrape.

-Wendy, je te retrouverai quoi qu'il arrive, ce n'est pas en me fuyant que tu amélioreras ta situation.

J'arrivais devant un mur, je n'avais plus aucun moyen de m'échapper. Je fermais les yeux et attendis. Une main se saisit violemment de mon bras, Madame Shane me traîna jusque dans son bureau. Elle ouvrit un placard en bois et en sortit une grande verge, elle m'ordonna sans possibilité de négocier:

-Penchez vous Wendy!

Je fis ce qu'elle me demandait, elle remonta ma robe jusqu'à ma taille et commença à me frapper avec force.

1, 2, 3, ..., 10.

J'avais compté chacun des coups, il y en avait eu dix au total. Lorsqu'elle eut finit, elle me releva en repositionnant ma tenue et m'emmena dans une partie de l'asile que je ne connaissais pas: Les cachots. Elle me poussa dans une petite pièce où se tenait juste un pot de chambre pour faire mes besoins, avant de refermer la porte elle m'expliqua:

-Tu resteras ici le temps que je le déciderais, et pas une seconde de moins! La prochaine fois tu feras fit de tes envies de liberté!

Je me retrouvai dans le noir le plus complet, dans un silence qui bourdonnait à mes oreilles avec horreur. Je me mis à trembler et ne pus retenir mes larmes plus longtemps.

WendyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant