Wendy

Journal 3

Cher journal,

Le temps ne m'a jamais parut aussi longs, jamais les journées n'ont été pour moi aussi insuportables. Je t'en avais déjà fait part: mon projet d'évasion. Hé bien sache qu'il est complétement tombé à l'eau. En effet, j'ai essayé de m'enfuir lorsque les infirmiers étaient occupés dans la grande salle pour différentes festivités, si tout du moins l'on pouvait réellement appeller festivités une soirée animée par un lecteur. Je suis sortie en toute discrétion, et j'ai marché à travers le dédale de couloirs qui, semblable à un labyrinthe, m'a menée de droite à gauche sans jamais en trouver la sortie. Madame Perkins, elle, m'a trouvée sans grande difficulté, elle n'était que plus joyeuse d'enfin pouvoir m'administrer une réelle punition qui était d'une sévérité extrême.

Je prends certes le temps de t'écrire, cependant, je ne vais vraiment pas bien! Enfermée! Elle m'a enfermée dans une pièce dans laquelle pas une seule lumière ne filtrait, dans laquelle je restait seule toute la journée, attendant impatiemment que l'on m'apporte mon repas. Mon unique repas de la journée qui se composait essentiellement de pain racie et d'une eau croupie. Quelques fois il était accompagné d'un petit bol d'une soupe épaisse et granuleuse qui était tout bonnement inmangeable mais qui tenait fortement l'estomac et me permettait de tenir un peu plus longtemps. Le temps s'écoulait d'une façon imperceptible, je ne faisais nullement la différence entre le jour et la nuit. Au bout d'un certain temps, j'aurais dit que cela faisait bien une semaine que j'étais coincée dans cette geôle lorsque je commençais à entendre des murmures. Tout d'abord ils furent discrets et restèrent à leur position de murmures. Mais plus j'attendais, effrayée, plus les murmures devinrent des voix qui me hantaient sans répis. Je tentai de me boucher les oreilles, mais les paroles résonnaient dans la pièce exigüe, tant et si bien que je finis par douter. Ces voix étaient-elles seulement dans ma tête?