15. Digne d'un Winchester

2.1K 159 42
                                    

Tout ça aurait été tellement plus facile si Dean avait été capable d'affronter ses sentiments

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Tout ça aurait été tellement plus facile si Dean avait été capable d'affronter ses sentiments. Comme Sam. Oui, il enviait Sam et son calme insupportable. Comment faisait-il pour jongler avec tout ce qui leur arrivait ?

Le chasseur appréhendait sa rencontre officielle avec Stiles avant même de mettre le pied dans la chambre du garçon. Il remercia d'ailleurs mentalement le shérif, qui s'était arrêté devant le département de l'aile qui prenait soin du jeune Stilinski pour discuter avec une infirmière, retardant donc d'un instant  cet inévitable et angoissant moment.

-Melissa ! cria le policier pour attirer l'attention d'une infirmière. Vous avez reçu des résultats ? Comment il va ?

La femme, qui donnait aux alentours de quarante ans, sourit à l'approche de l'agent. Elle ignora complètement la présence des frères Winchester et étreignit amicalement le shérif, comme propulsée par le soulagement. Ces deux-là étaient visiblement soudés par bien plus qu'une amitié de longue date.

-Il souffre un peu de déshydratation et d'hypothermie, mais tout va bien. J'ai dû me battre avec lui pour qu'il reste au lit.

-Et il a fini par te donner raison ? Comment t'as fait ?

La prénommée Melissa sourit, manifestement fière d'elle.

-Tu verras bien !

Et l'infirmière s'éloigna sous le regard intrigué des trois hommes. Sans rien ajouter, le shérif guida les deux frères à travers les sinueux corridors de l'hôpital. Il s'arrêta finalement devant une porte entrouverte, pris une grande inspiration et jeta un bref coup d'œil aux Winchester. L'heure de la vérité avait sonné.

Le policier poussa la porte et entra dans la pièce, suivi de près par les chasseurs. Stiles était bien couché dans son lit, mais c'était indubitablement contre son gré, comme le prouvait son poignet menotté au montant de sa couchette.

-Les menottes étaient vraiment pas nécessaires, sérieux, souffla l'adolescent en tentant de se libérer de ses liens.

Dean ne put réprimer un sourire. Il n'y avait qu'un Winchester pour se retrouver dans une pareille situation.

Le shérif ne souriait pas, lui. Il fixait son fils, les sourcils froncés et les yeux brillants d'inquiétude.

Il était vrai que Stiles paraissait assez amoché avec son coquard, sa lèvre fendue et ses ecchymoses. Ses cheveux étaient en bataille et de gros cernes pendaient sous ses yeux. Ses yeux profondément tristes. Dean croisa son regard et son ventre se noua instantanément. Ce garçon et lui étaient semblables, il le comprit à cet instant. Malgré son jeune âge, Stiles Stilinski n'était plus un enfant. Le chasseur savait ce que c'était.

-Il faut...Il faut que je t'avoue un truc, Stiles, murmura son père. Un truc important.

Les prunelles sombres de l'adolescent s'étaient rivées sur les frères Winchester mais, étrangement, il ne semblait pas se poser de questions quant à l'identité des deux hommes. Non, tout ce que l'on pouvait y percevoir était le même type de peur et d'appréhension que ce qui faisait battre à tout rompre le cœur de Dean.

-Ta...Ta mère voulait attendre que tu sois plus vieux pour te l'annoncer, continuait le shérif, qui gardait les yeux résolument fixés sur le plancher. Et puis elle est...enfin...je n'ai pas eu le courage de te l'avouer seul.

-Je sais.

La réponse de Stiles fut brève, mais pourtant si significative. Sa voix avait pris une intonation grave et sévère, une ombre avait obscurci ses traits. Il savait.

-Enfin, je crois que je sais. Cette...femme, elle disait des trucs...des trucs qui n'avaient aucun sens. Mais comme les trucs qui n'ont aucun sens prennent toujours vie dans cette stupide ville...

Le shérif se passa la main dans les cheveux en soupirant. Dean n'aurait pas pu en jurer, mais il lui sembla qu'il s'agissait plus d'un soupir de soulagement que de consternation.

-Qu'est-ce qu'elle a dit ?

Stiles s'essuya les yeux de sa main valide. Il tentait du mieux qu'il pouvait de garder son regard fixé sur son père, mais ses pupilles dérivaient inévitablement sur Sam et Dean. Il les étudiait, il n'y avait pas à en douter. Restait plus qu'à savoir ce que ses analyses concluaient.

-Tu vas m'enlever ces menottes, si je te le dis ?

Le shérif sourit tristement.

-Je te connais bien trop pour jouer à ça avec toi. Il faut que tu te reposes, Stiles.

Le garçon posa lourdement la tête sur son oreiller et ferma les yeux, vaincu.

-Ses hommes et elle...Ils m'appelaient Winchester.

Encore une fois, les iris couleur chocolat de l'adolescent se rivèrent dans les prunelles vert pomme de Dean, qui ne put faire autrement que de détourner le regard. Tout était de sa faute, il en était déjà conscient. Il n'avait pas besoin qu'on le lui rappelle.

-Et tu sais qui sont ces hommes ? continua le shérif, qui interrogeait toujours Stiles, en pointant les chasseurs du menton.

Le garçon secoua la tête, mais la lueur qui illuminait son regard le contredisait. Il y avait une différence entre ignorer et nier. Différence que tous les Winchester paraissaient avoir de la difficulté à bien distinguer.

-Ce sont tes frères.

Stiles baissa la tête, mais ne parut étrangement pas si étonné et bouleversé par la nouvelle que l'on aurait pu le croire. Il n'y eut pas de cris déchirants, pas de larmes. Seulement un adolescent qui apprenait à faire face à ses pires démons.

-Tu peux m'expliquer ?

Des perles de sueur recouvraient le front du shérif alors qu'il s'asseyait aux côtés de son fils. Il posa sa main sur la sienne, puis expira un grand coup.

-Je ne suis pas ton père.

Le silence tomba dans la chambre, enveloppant d'un profond mal-être tous ses occupants. Stiles ne réagit pas plus à l'entente de ces aveux qu'un peu plus tôt. Il se contenta uniquement de répondre d'une voix grave et sincère:

-On s'en fout.

Le shérif dut comprendre le sens de la remarque de son fils, car il se jeta dans ses bras, soulagé.

-Je vais tout t'expliquer, fils. Je te le promets.

-J'aimerais bien répondre correctement à cette accolade paternelle, mais je suis encore menotté à mon lit. Alors ce serait vraiment bien si tu pouvais me détacher, maintenant, hein ?

***

Ave ! Comment avez-vous trouvé ce chapitre ? Il est assez particulier, selon moi, parce que même si l'on reste dans la tête de Dean, il ne dit pas un mot de tout le chapitre ! Il est un peu court, je l'avoue, mais c'est qu'il y a beaucoup plus de dialogue qu'à l'habitude :P Trouvez-vous que le Stiles de l'histoire est assez fidèle à celui de la série ? Et sa relation avec son père ? Qu'avez-vous pensé de sa réaction en apprenant la nouvelle ?

Je ne veux pas vous en dire trop sur la suite, mais sachez seulement que c'est loin d'être fini ;)

Mille milliards de mercis,

Joe.

Secret de familleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant