17.La vie est belle

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 -Benoît Parrish

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-Benoît Parrish. Fils de Robert et Victoria Parrish. Frère de Jordan Parrish, soldat médaillé après ses missions en Afghanistan. Disparu depuis bientôt deux ans. Je crois que c'est lui !

Dean fit pivoter son ordinateur portable vers Sam, qui se concentrait jusqu'alors sur un article de journal. Ce dernier releva la tête, prit le temps de bien observer la fiche d'identification que son aîné avait subtilisé dans les archives du FBI, puis haussa les épaules.

-Je vois pas pourquoi tu t'intéresses à ce cas. Je croyais que tu détestais Jordan Parrish. T'as pas arrêter de le critiquer depuis qu'on a quitté Beacon Hills. Et puis, cette affaire n'est probablement même pas pour nous. Benoît Parrish avait 17 ans lorsqu'il a disparu. Tu sais combien de jeunes de 17 ans s'enfuient de chez eux pour s'émanciper de leurs parents ou seulement pour changer d'air ?

-Si c'est le cas, on aura qu'à lui botter le cul et lui demander d'appeler son frère. Sinon...Jordan Parrish est un chien de l'Enfer, je te rappelle ! Et il habite dans une ville infestée de créatures surnaturelles. Alors on devrait pas s'étonner si son petit frère est aussi mêlé à toute cette histoire. Et puis, même si Parrish est un vrai crétin, il m'a un peu sauvé la vie là-bas, à Beacon Hills. Je lui en doit une et j'aime mieux me débarrasser le plus rapidement possible d'une dette envers un chien de l'Enfer.

-Ouais, c'est ça, sourit Sam.

-Et puis...Et puis ça fait deux ans que ce gars n'a pas eu de nouvelles de son frère ! Tu t'imagines, toi, passer deux ans dans l'angoisse, sans savoir si je suis vivant ou non?

Le regard de Sam se perdit dans le vague et il secoua la tête.

-Justement. Même si Parrish est insupportable, je ne souhaite ce qu'il vit à personne. Personne.

Sur ce, l'aîné Winchester se leva, puis posa l'ordinateur portable sur la table, juste sous le nez de Sam.

-M. et Mme. Parrish habitent dans l'État juste à côté, dans l'Oregon. Jordan semblait les blâmer pour la disparition de son frère lorsque je lui ai parlé, hier. On va donc aller les interroger en premier. Ça te va ?

-Si ça peut nous faire oublier pendant un instant qu'on s'est fait rembarrer par notre propre frère, alors je suis partant.

-Très bien ! Dans ce cas, on part demain à l'aube.

***

Stiles descendit de sa voiture en se demandant plus que sérieusement ce qu'il faisait-là, devant la Beacon Hills High School, son sac à dos sur les épaules, prêt à aller s'ennuyer en cours comme un étudiant ordinaire. Il venait de passer trois jours enchaîné dans la cave d'une sorcière, bordel ! Qu'est-ce qu'il y avait de normal là-dedans ?

En même temps, il ne se souvenait pas de la dernière fois où il avait pu se considérer comme quelqu'un d'ordinaire. C'était bien avant le Nogitsune, et encore avant la transformation de Scott en loup-garou. Il avait toujours vécu en marge de la société, il avait toujours vu le monde d'un œil différent, plus objectif, plus détaché. C'était peut-être génétique. Après tout, il comptait maintenant dans sa famille des chasseurs de créatures surnaturelles. Ce ne pouvait pas être une coïncidence.

Stiles aurait voulu pouvoir blâmer quelqu'un. Quelqu'un d'autre que lui-même, bien entendu. Il aurait aimé pouvoir reprocher tous ses malheurs à son père, puis étouffer ses larmes dans son oreillers, le soir avant de s'endormir. Mais c'était impossible. Pourquoi ? Parce que, premièrement, Stiles Stilinski ne dormait plus depuis des mois. Et, deuxièmement, parce que, malgré tout le déni du monde, il avait deviné la vérité depuis longtemps. Il l'avait plus d'une fois vue à travers les yeux de son père, après la mort de sa mère, lorsque ce dernier avait un peu trop bu. Il l'avait réalisé après s'être tant de fois remis en question sur sa différence. Il avait si longtemps cherché des réponses. Et maintenant qu'elles le frappaient au visage, il ne se sentait pas en mesure d'accepter la vérité.

Ça ne changeait rien, au fond. Son père restait toujours le shérif Stilinski, même s'il n'était pas son véritable géniteur. Alors, si l'on oubliait que toute sa vie avait jusqu'alors été un mensonge et qu'il avait soudain l'impression de se retrouver dans un mauvais téléroman pour adolescents, il pouvait facilement passer à autre chose.

Le garçon passa les portes de l'école en pensant à Sam et Dean Winchester. Les deux hommes lui avaient paru sympathiques, aux premiers abords. Après quelques semaines, voire quelques jours d'adaptation, il aurait aisément pu accepter leurs nouvelles places dans sa vie. Pourtant, il leur avait demandé de partir et de l'oublier. Pourquoi ? Parce que le jeune homme s'était immédiatement senti en confiance en compagnie des Winchester. En sécurité. Et il avait déjà vécu assez de situations dramatiques pour savoir que le sentiment de sécurité n'est qu'une façade et qu'il est toujours suivi par la mort et la désolation. Il devait continuellement rester sur ses gardes, désormais. Il ne serait plus jamais en sécurité.

-Stiles?

L'adolescent se retourna dans un sursaut, puis soupira de soulagement en voyant Scott, Liam et Lydia marcher dans sa direction. Aucun d'entre eux ne savait pour son lien de parenté avec les Winchester, et c'était mieux ainsi. Car Stiles osait croire que ces deux hommes faisaient dorénavant partie de son passé, et qu'ils seraient plus faciles à oublier si l'on évitait de lui rappeler continuellement leur existence.

-Ils t'ont laissé sortir de l'hôpital ? s'étonna Liam.

-Ils avaient aucune raison de me garder. Je vais bien.

-Vraiment ? parut douter Scott, qui le scrutait avec attention.

Il était vrai que, avec son coquard, sa lèvre fendue et ses ecchymoses, Stiles ne semblait pas au top de sa forme. Mais quelque chose lui disait que ce n'était pas de son allure que Scott s'inquiétait, mais plutôt de son état mental. Le garçon ne répondit rien, ne se contentant que de détourner le regard. Geste qui pouvait peut-être sembler anodin, mais que son meilleur ami parut percevoir d'un autre œil.

-Et tu oses te pointer à l'école après ce que tu viens de vivre ?!

La voix de Lydia, que la colère faisait trembler, résonna à travers les corridors de l'école alors qu'elle se jetait dans les bras de Stiles. Elle était magnifique avec ses longs cheveux blond vénitien et ses grands yeux verts. Elle l'était encore plus lorsqu'elle prenait son ton autoritaire, alors que le garçon savait très bien qu'il s'agissait d'une façade. Elle était soulagée, il le voyait bien à la manière avec laquelle elle le serrait contre lui, comme si sa vie en dépendait.

-On a eu tellement peur...

Le jeune homme se demanda, l'espace d'un instant, si le «on» pouvait en fait dire «je». Lydia et lui s'étaient considérablement rapprochés depuis l'histoire du Nogitsune, mais le garçon avait l'esprit ailleurs depuis ce traumatisant épisode et il avait à peine prit le temps de penser à son béguin pour la rouquine. Maintenant, cependant, sa beauté lui sautait au visage, et il en vint même à oublier son père et les Winchester pendant un instant.

-Je pourrais bien vous promettre que je ne recommencerai plus jamais, mais j'ai cette affreuse tendance à me laisser capturer par des créatures surnaturelles. C'est fou, hein ?

Stiles comptait toujours sur une petite touche d'ironie pour détendre l'atmosphère. Malheureusement, cette tentative se solda par un cuisant échec. Lydia se décolla de lui, le regard fixé sur le sol, alors que les yeux de Scott viraient au rouge.

-Ne répète plus jamais ça, grogna-t-il. Je ne pourrai jamais me pardonner de t'avoir entraîné dans toute cette histoire.

«C'est pas ta faute», aurait eu envie de répondre Stiles. «J'ai pas de chance, c'est tout. Il faut croire que j'ai ça dans les veines.»

***

Ave ! Comment avez-vous trouvé ce chapitre ? Il est un peu plus concentré sur Stiles, j'espère que vous avez apprécié ! Seriez-vous pour un petit peu de Stydia ? L'histoire s'emboite-t-elle toujours bien avec la série ?

Mille mercis à vous tous,

Joe.

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