29.Douce illusion

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 Stiles raccrocha le téléphone sous le regard moqueur de Dean, qui préparait des sandwichs sur la table de la cuisine

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Stiles raccrocha le téléphone sous le regard moqueur de Dean, qui préparait des sandwichs sur la table de la cuisine.

-Pourquoi est-ce que tu n'invites pas ta petite copine à venir passer les vacances au Bunker ? Demanda l'aîné Winchester, un sourire coquin cloué aux lèvres. On a plein de chambres de libres. À moins, bien sûr, que vous ne vouliez partager la même...

-Tu sais que même si tu me fais cette blague dix-mille fois, elle ne deviendra pas meilleure ? Souffla l'adolescent en s'asseyant devant son grand frère. Je te le répète: Lydia n'est pas ma petite amie.

-Tu téléphone plus souvent à cette fille qu'à ton père et à Scott combinés, alors n'essaie pas de me faire croire que tu n'es pas raide dingue de ta belle rouquine !

-Mais je suis raide dingue d'elle ! Depuis la petite école, même ! Seulement habituellement, tu vois, quand deux personnes s'unissent pour former un couple, c'est parce qu'elles ressentent toutes les deux des sentiments pour l'autre. L'amour à sens unique, ça ne fait pas de très beaux enfants.

-Oh, bordel ! Lança Dean en croquant dans son sandwich. Est-ce que tu te crois vraiment quand tu dis ça ? Tu penses réellement qu'elle ne ressent rien pour toi ?

Le chasseur mit son repas de côté pour river ses vertes prunelles dans celles de son cadet avec le plus grand sérieux du monde.

-Tu es en train de parler avec un homme qui a plus de vingt ans d'expérience avec les femmes, vieux, et crois-moi, ta Lydia est folle de toi. Vous êtes seulement tous les deux trop idiots pour vous en rendre compte.

-Ferme-là, tu veux ?

Le chasseur prit une autre bouchée de son sandwich, un sourire vainqueur au coin des lèvres.

-Je vais te rappeler cette conversation le jour de votre mariage, petit frère, et à ce moment-là tu ne pourras pas dire autre chose que: «Tu avais raison, Dean. Tu es tellement le meilleur grand-frère que la Terre n'ait jamais porté !»

-Ferme-là ! Répéta Stiles, qui se retenait visiblement de sourire.

-J'espère que tu feras un discours en mon honneur, continua Dean en faisant outre de l'ordre de son cadet. Je l'aurai bien mérité.

Stiles se préparait sans aucun doute à répliquer, mais juste au moment où il ouvrait la bouche, il se figea, puis tendit l'oreille.

-Tu ne trouves pas que Sam est sous la douche depuis un peu trop longtemps ?

Dean fronça les sourcils en tendant l'oreille à son tour. Rien. Le jeune homme se leva furtivement en posant son sandwich dans son assiette, puis s'empara de son revolver, qui attendait jusqu'alors sur le coin de la table.

-Ce n'est sûrement rien, lança-t-il en posant le pied hors de la cuisine. Il a dû s'endormir après être sorti de la douche. Attend-moi ici, je reviens.

Le chasseur se dirigea vers le couloir des chambres et cogna à celle de son frère. Aucune réponse. Il ouvrit la porte et passa la tête dans l'embrasure. La chambre était vide.

-Sam ! Appela-t-il en prenant la direction de la salle de bain. Sam, tu es là ?

Toujours aucune réponse. L'aîné Winchester tenta de tourner la poignée, mais trouva la porte verrouillée.

-Sam ! Cria-t-il en se déchaînant sur celle-ci, soudain pris de panique. Sam, répond-moi !

Le jeune homme s'apprêtait à défoncer la porte lorsqu'une main se posa sur son épaule. Une main douce, familière... maternelle.

«Ne fait pas ça, mon ange. C'est inutile.»

Dean se figea, le cœur battant la chamade. C'était impossible. Il devait rêver. Il tourna lentement la tête pour faire face au nouvel arrivant, puis senti ses jambes se dérober sous lui. Ses mains vinrent rencontrer le mur le plus proche, sur lequel il dût s'appuyer pour ne pas perdre pied.

-Maman ?

Oui, c'était elle. Le chasseur ne pouvait en douter. Elle était telle que dans ses souvenirs, avec ses longs cheveux blonds, ses grands yeux brillants d'amour et son magnifique sourire. C'était elle. Elle était vraiment là.

«Je n'ai jamais voulu cette vie pour toi, Dean, souffla-t-elle en s'approchant un peu plus de son fils aîné. La vie de chasseur, le poids de toutes ces responsabilités...J'ai tout fait pour t'éloigner de ce monde.»

-Je sais, maman. Je sais tout.

Mary Winchester vint poser une main rassurante sur la joue de son premier-né, qui se détendit aussitôt. Il était en sécurité, maintenant. Maintenant que sa mère était là, à ses côtés.

«J'aurais voulu te voir grandir, mon trésor, continuait la femme, les larmes aux yeux. J'aurais voulu te préparer tes déjeuners à tous les matins, puis te conduire à l'école. J'aurais voulu rencontrer tes amis, ta petite copine. J'aurais voulu que tu fasses partie de l'équipe de football de l'école. Qui sait, on t'aurait peut-être même nommé capitaine ! J'aurais voulu te voir faire le métier de tes rêves, fonder une famille. Tu aurais fait un très bon père, Dean. Tu le sais, ça ?»

Le chasseur sentit à son tour les larmes lui monter aux yeux et un sanglot lui noua la gorge. Si sa mère était vraiment là, devant lui, pourquoi la faisait-il pleurer ?

«Es-tu heureux, Dean ? Demanda Mary d'une voix chancelante, sans prendre la peine de se distancer de son fils. Aimes-tu ta vie ?»

-...Non., parvint-il à articuler. Non, je...je déteste cette vie. Je ne peux plus la supporter.

«Alors pourquoi te bats-tu, mon chéri ? Qu'y gagnes-tu, à l'exception de la mort et de la désolation ?»

Cette fois, Dean resta muet. Il avait toujours vu sa mère comme porteuse d'espoir, de persévérance, et pourtant elle lui demandait, à l'instant même, de lâcher les armes et d'abandonner ? Cela ne pouvait signifier qu'une chose: il était en train de se faire flouer. Cette chose qui se tenait devant lui n'était pas sa mère.

Le chasseur se jeta une fois de plus sur la porte de la salle de bain en criant le nom de son frère, soudain pris d'une effroyable panique. Si lui voyait sa mère, qui est-ce que Sam devait affronter ?

-Sam ! Sam, répond-moi ! Déverrouille au moins la porte, fais-moi un signe !

«Laisse Sam confronter ses propres démons, Dean, lança Mary d'une voix si maternelle que le jeune homme fut pris de l'envie de lui tomber dans les bras. Occupe-toi plutôt des tiens.

-Sors de ma tête ! S'étrangla le chasseur en ramenant ses mains sur ses tempes. Tu n'es pas elle ! Sors de ma tête !

Les mains toujours plaquées sur la tête, Dean envoya valser son épaule contre la porte verrouillée, qui céda finalement au troisième essai.

Sam était là, recroquevillé sur le sol froid de la salle de bain, pris de sanglots incontrôlables. Dean pouvait l'entendre murmurer entre deux spasmes: «Je ne savais pas, Jess. Je m'en veux. Je m'en veux tellement...» Juste au moment où l'aîné Winchester mettait le pied dans la pièce, prêt à secourir son petit frère, une main se posa sur son épaule.

«Je suis ta conscience, Dean. Je ne pourrai jamais sortir de ta tête.»

***

Ave ! Comment avez-vous trouvé ce chapitre ? Que pensez-vous de l'affrontement entre Dean et Mary ? Pourquoi les Winchester ont-ils de visions ? Stiles est-il le prochain ? Qui est-ce qu'il pourrait voir, si c'est le cas ?

Mille merci à vous tous, et plus particulièrement à tous ceux qui prennent le temps de m'écrire de beaux commentaire et de me donner leurs impressions. C'est vraiment super gentil de votre part !!

Joe.


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