9.L'alliance

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 -Comment peux-tu être si sûr que c'est dans cette maison qu'elle se cache?

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-Comment peux-tu être si sûr que c'est dans cette maison qu'elle se cache?

Dean pointait du bout du doigt une maison précise sur la carte virtuelle de la communauté. Le type de maison qu'il était impossible de se permettre si l'on gagnait moins de 200,000 $ par année. Elle était située quelque peu en retrait de la ville et n'était encerclée que par un terrain vague, ce qui signifiait que les propriétaires de la dite demeure ne risquaient pas d'être dérangés par des voisins indésirables.

-Oh! Je vois que nous sommes maintenant rendus assez proches pour nous tutoyer, monsieur l'adjoint, ironisa le chasseur face au scepticisme de Parrish. Pourquoi on irait pas prendre une bière après le travail pour fêter ça, hein? Qu'est-ce que t'en dit?

Alors que le policier levait les yeux au ciel en maudissant la présence du chasseur, Dean était réellement en train de se demander ce qu'il avait bien pu faire au karma pour développer une telle malchance. Peu importe ce qu'il faisait, il était toujours inévitablement incapable de protéger ses proches, qui finissaient trop souvent par périr par sa faute. Parce qu'il n'avait pas été là au bon moment pour sauver son père, Jo, Ellen, Bobby...Sam, qui était mort plus d'une fois juste sous ses yeux. Parce qu'il craignait ne pas être en mesure de sauver le jeune Stiles Stilinski, et que l'on risquait à tout moment de le retrouver sans vie s'il venait à commettre la moindre petite erreur.

Le comble dans tout cela n'était même pas cette trop lourde charge de culpabilité qui l'écrasait depuis des années, mais bien le fait d'être forcé de travailler avec un chien des Enfers, créature qu'il exécrait tant. Peu lui importait que l'homme à ses côtés n'ait rien du monstre qui l'avait traîné jusqu'en Enfer des années auparavant et que le jeune officier ne semblait même pas se douter que les limbes existaient vraiment. Le seul fait que l'on associe le jeune homme à ces horribles cerbères invisibles le poussait à détester encore plus l'adjoint du shérif.

-Je connais toutes les habitudes de cette femme, continua-t-il néanmoins d'un ton plus sérieux. Je l'ai chassée il y a de ça quelques années. Et, crois-moi, cette garce ne chie que dans des toilettes en or. Elle a un goût très prononcé pour tout ce qui touche au luxe. Suffit alors de trouver la plus belle baraque à vendre de la ville pour la localiser.

Le chasseur se remit sur ses pieds et enfila son manteau sous l'œil vigilant de Parrish.

-Qu'est-ce que tu fais?

Ce fut au tour de l'aîné Winchester de lever les yeux au ciel.

-Je vais chercher ce pauvre gamin, qu'est-ce que tu crois? Et tu ferais mieux de ne pas te mettre sur mon chemin, monsieur l'adjoint.

-J'espère que tu te rends compte que cette femme n'a pas seulement appelé sur le téléphone de Stiles pour vous rappeler vos bons moments au lit, espèce d'idiot, soupira le policier en bloquant par son corps le passage au chasseur. Elle veut que vous vous pointiez, ton frère et toi.

Pourquoi avait-on tant insisté pour laisser les deux hommes seuls pour cette tâche, déjà? Ne voyait-on pas facilement que tous deux s'insupportaient déjà jusqu'à la racine des cheveux? N'aurait-on pas pu le laisser travailler avec Sam, ou même avec ce loup-garou dépressif à l'air agressif que le shérif avait appelé Derek? Non, bien sûr que non, il devait faire équipe avec un chien des Enfers!

-C'est pourquoi j'y vais seul et que Sam ne vient pas. S'il doit arriver quelque chose, je serai le seul à en payer le prix.

-Tu sais pourquoi on travaille ensemble, toi et moi? souffla Parrish sans pour autant laisser la voie libre à son coéquipier de fortune. C'est parce que, de un, je ne te fais pas du tout confiance. De deux, parce que je sais que vous nous cachez des trucs, ton frère et toi, et que j'ai bien l'intention de deviner ce que c'est. Et de trois, parce que je voulais éviter que tu fasses une connerie comme celle que tu es sur le point de faire.

Sur ces mots, le policier tourna les talons et se dirigea vers la sortie du bâtiment, où Dean hésita à le suivre.

-Qu'est-ce que tu fais? demanda-t-il alors que Parrish disparaissait de son champ de vision.

-Je viens avec toi, espèce d'idiot!

***

-Est-ce qu'il y a un truc qu'il faut que je sache sur cette salope?

Dean et Parrish étaient tous deux bien installés dans l'Impala 67 chérie du chasseur. Le policier, une paire de jumelles à la main, observait l'immense propriété que le jeune Winchester avait visé un peu plus tôt, essayant de faire abstraction du silence tendu qui régnait dans l'habitacle.

-Mais je veux pas avoir de détails torrides sur votre rencontre, grimaça le jeune flic. Tu peux garder ça pour toi.

-C'est loin d'être ce que tu crois, soupira l'intéressé. Tu vois, cette femme est douée de certaines...capacités. C'est pas pour rien qu'on l'appelle l'Enjôleuse.

Le chasseur s'interrompit un instant pour tourner la tête vers le jeune homme assis à ses côtés. Comme ce dernier lui faisait impatiemment signe de continuer, il poursuivit.

-Disons qu'elle est capable de prendre la forme de...de tes désirs. Enfin...tu vois.

-Ç'a dû être facile pour toi, plaisanta Parrish en reportant son attention sur la maison. Il a suffit qu'elle prenne l'apparence d'une pute de bas étage et tu lui es tombé dans les bras, c'est ça?

-Ça marchait pas sur moi.

Les mots du chasseur sortirent lentement de sa bouche, d'un ton étrangement calme et serein, tandis qu'il plongeait dans la douloureuse tumulte de ses souvenirs. Il ne répondit même pas à l'insulte du policier, qui fronça les sourcils devant l'air égaré de son nouveau compatriote.

-Raconte-moi, l'incita l'agent en reprenant son sérieux. Aucun de nous ne rentrera dans cette baraque avant que je ne sache réellement à quoi m'attendre, alors raconte-moi.

-Quoi? Tu veux que je te parle de mon passé? Et quoi, après? Je n'aurai plus qu'à tomber dans tes bras et pleurer sur ton épaule!

-Non, tu trouveras quelqu'un d'autre pour te consoler. Tout ce que je veux savoir, c'est comment s'immuniser contre cette Enjôleuse.

-Ça doit dépendre des désirs de la victime. Celui dont elle a pris la forme, ce jour-là...c'était impossible. J'ai seulement été réaliste.

-Qu'est-ce que c'était?

Cette fois, ce n'était pas de la défiance ou de l'ironie qui perçait dans la voix de l'officier, mais plutôt une authentique curiosité. L'espace d'un instant, Dean fut tenté d'ouvrir son cœur à l'adjoint. Juste un instant. Quand s'était-il donc confié pour la dernière fois? À qui avait-il déjà pu parler des peurs, des souffrances et des appréhensions qui le poursuivaient depuis sa plus tendre enfance? À personne. Même pas à Sam. Non, Sam n'en savait rien. Et Sam ne devait rien savoir.

Mais c'était avant qu'il ne se rappelle qu'il était sur le point de raconter sa vie à un chien des Enfers.

-Qu'est-ce que ça peut de foutre? Allez, on y va! On a pas une seconde à perdre.

***

Ave ! Comment avez-vous trouvé ce chapitre ? Que dites-vous du duo Dean/Parrish ? Dites-moi ce que vous en pensez si l'envie vous prend ! J'aime toujours lire vos commentaires :P

Mille mercis à vous,

Joe.


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