27.Ce n'est qu'un au revoir

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 -Papa ?

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-Papa ?

Stiles entra dans la cuisine, les bras maladroitement croisés contre son torse. Le shérif était dos à lui, en train de faire la vaisselle. Il se retourna vers son fils en évitant soigneusement de croiser son regard. Stiles comprit bientôt pourquoi: son père pleurait.

-Papa...commença le garçon.

-C'est inutile, Stiles, l'interrompit le policier. J'ai entendu...J'ai tout entendu. Et j'imagine que tu ne viens pas me demander mon accord.

-Non, en effet...

L'adolescent s'était plus d'une fois imaginé avoir cette conversation avec son père au cours de la dernière heure, mais jamais leur discussion ne prenait cette tournure dans ses pensées. Jamais il ne lui avait été aussi difficile de parler, de prononcer ces quelques mots pourtant si simples à débiter lorsque la personne que l'on aimait le plus au monde n'était pas en train de pleurer par notre faute et que notre passé, notre présent et notre futur n'étaient pas joués par ces stupides paroles. «Je pars et je ne sais pas quand ou même si on va un jour se revoir. Ce n'est pas que j'en ai envie, crois-moi, mais c'est mon devoir». C'était pourtant si facile lorsqu'on récitait tout cela dans sa tête ! Toutefois, Stiles se trouva incapable de dire ce qu'il avait préparé pour annoncer son départ à son paternel.

-Tu sais que je t'aime, hein ?

Ces mots furent les seuls qui purent franchir la barrière des lèvres du garçon. Sa tête ne voulait peut-être plus le servir convenablement, mais son cœur effectuait toujours son travail à la perfection. Il n'avait plus qu'à le laisser parler à sa place.

Le shérif se jeta dans ses bras, l'enlaçant comme s'il eut eu peur que son fils ne disparaisse. Ou plutôt, comme s'il n'eut pas voulu que son fils disparaisse. Le policier laissa couler librement ses larmes, mais Stiles ne pleura pas. Il se contenta de s'agripper à son père, d'apprécier une dernière fois la sécurité que lui procuraient ses accolades paternelles.

-Bien sûr que je le sais, Stiles, répondit enfin le policier d'une voix chancelante.

-Parfait. Ne l'oublie jamais, au cas où...

Le garçon ne termina pas sa phrase. Ce n'était pas nécessaire. Aucune parole n'était nécessaire.

-Promet-moi seulement une chose, murmura son père en resserrant encore plus son étreinte. Promet-moi que tu reviendras.

Les yeux de Stiles, qui étaient jusqu'alors restés à peu près secs, se remplirent de larmes. Il ne pouvait pas promettre ça. Pas alors que cette prophétie planait au-dessus de sa tête. Pas alors qu'il ne savait même pas ce qui l'attendait en dehors de Beacon Hills. Mais quel fils indigne ferait-il en refusant de rassurer son père à cause d'un simple mot ! Le shérif ne voulait pas qu'on lui dise la vérité, il voulait seulement qu'on lui dise ce qu'il voulait entendre.

-Je te le promets, papa.

***

Stiles et Sam attendaient déjà sous le perron de la maison des Stilinski lorsque Dean stationna l'impala dans l'allée de la demeure. Il sortit du véhicule, le sourire aux lèvres, puis se dirigea vers ses deux frères cadets. Si on lui avait dit, quelques jours plus tôt, que Stiles Stilinski allait accepter de venir s'installer au Bunker de son plein gré, le chasseur aurait très certainement rit au nez de celui ou celle qui aurait prononcé de telles absurdités. Mais voilà que l'impossible se produisait et que ce frère dont les Winchester ignoraient encore l'existence il y avait moins de deux semaines de cela quittait famille et amis pour devenir un chasseur. Pour devenir un Winchester.

-Alors, comment se sont passés les adieux ? Demanda le jeune homme en rejoignant sa fratrie. Pas trop larmoyants ?

-J'ai seulement prévenu mon père, répondit Stiles d'un ton étrangement calme. Il est pas d'accord à proprement dit, mais il est réaliste. Il sait que c'est la chose à faire.

-Et tes amis ? Comment est-ce que tu crois que ta belle Lydia réagira si elle apprend ton départ par quelqu'un d'autre ?

-Ils l'apprendront par moi, seulement ce sera une fois que j'aurai quitté la ville. Ils ne comprendront pas à quel point mon départ est nécessaire. Ils voudront trouver une autre solution, un moyen de me sauver. C'est ce qu'ils font toujours. Ça ne fera que les mettre encore plus en danger, alors ils doivent en savoir le moins possible.

Dean ne discuta pas. En fait, il était même totalement en accord avec le plan de Stiles, mais pour différentes raisons que l'adolescent. Le plus tôt les trois frères quitteraient cette satanée ville, mieux le chasseur se porterait.

-Où sont tes affaires ? Se contenta-t-il plutôt de demander.

-Déjà dans la voiture, répondit simplement le jeune Stilinski en désignant d'un coup de menton une vieille Jeep qui attendait patiemment devant la maison.

-Quoi ? S'insurgea Dean tandis que ses yeux s'agrandissaient sous le coup de la surprise. Il est pas question qu'on traîne deux voitures ! C'est deux fois plus de risques, de problèmes...

-Est-ce que j'ai oublié d'émettre mes conditions, tout à l'heure ? Lança Stiles d'un ton mortellement ironique en se relevant, histoire de se mettre à la hauteur de son frère aîné. Je ne laisserai pas ma Jeep derrière, vous m'entendez ? Peu importe quelle prophétie stupide ou quelle apocalypse nous menace, elle vient avec nous, un point c'est tout !

Sur ces mots, et sans laisser aux Winchester le temps de répliquer, Stiles se dirigea vers la Jeep. Sam, qui n'avait pas bougé depuis l'arrivée de Dean, se releva à son tour pour se poser aux côtés de son grand frère, un sourire au coin des lèvres.

-Il ne te fait pas penser à quelqu'un, ce gamin, en ce moment ? Rigola le cadet Winchester. Parce que moi il me semble avoir déjà vu cette scène au moins un million de fois.

-Hilarant, Sam, railla l'aîné en levant les yeux au ciel.

-C'est peut-être mieux comme ça, après tout. On arrache ce gamin à tout ce qu'il n'a jamais connu, alors il a bien le droit de garder sa voiture.

-Ouais, mais n'empêche que j'espérais pouvoir l'avoir à l'œil pendant le trajet. Il a passé à travers l'enfer et j'ai peur qu'il...

-Qu'il craque ? C'est un Winchester, Dean. Il est fait fort. Même s'il craque, il se relèvera.

Sam observa Stiles, assis derrière le volant de sa Jeep, qui s'évertuait à faire démarrer le moteur de son véhicule, qui avait tout l'air de faire des siennes. Dean prit une grande inspiration et, sans accorder un regard de plus à son cadet, s'élança vers le 4x4.

-T'as besoin d'aide, petit ?

***

Stiles jeta à peine un regard derrière lui en quittant Beacon Hills. Ce n'était pas comme s'il n'allait plus jamais y mettre les pieds...non ? Non. Juste à l'instant où le garçon traversait les limites de la ville, il se fit une promesse. Il allait revenir, peu importe ce qu'il lui en coûterait. Il reverrait son père, Scott, Lydia...oui, il allait les revoir. C'était obligé.

Pour éviter que la nostalgie ne l'envahisse, l'adolescent riva son regard devant lui. L'impala vrombissait chaleureusement et Sam et Dean, sur la banquette avant du véhicule, semblaient absorbés par une conversation particulièrement animée.

Stiles secoua la tête, un mince sourire aux lèvres. Pourquoi songer au passé alors que son futur l'attendait au détour de cette route ? Un futur qui ne s'annonçait pas rose, certes, mais au moins il en avait un. C'était déjà quelque chose pour un jeune homme comme lui, qui avait bien failli se faire tuer au moins deux fois en une semaine.

Oui, il allait être heureux. Suffisait seulement qu'il s'y fasse. Après tout, ce n'était pas comme si le bonheur lui était souvent tombé dessus au cours des dernières années.

***

Ave ! Comment avez-vous trouvé ce chapitre ? Vous attendez-vous à quelque chose en particulier pour la suite ? Quel est votre personnage préféré, pour l'instant ?

Mille mercis à vous tous !!!!

Joe.


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