Épilogue

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 2 ans plus tard

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2 ans plus tard

-Tu veux une bière ?

-Seulement si t'en prends une, Jordy !

Assis là, sur le canapé qui meublait l'appartement de Jordan et Benoît Parrish, Dean ne pouvait s'empêcher de sourire en réalisant à quel point la situation était ironique. Lui qui vouait auparavant une haine et un dégoût sans borne aux chiens de l'Enfer se trouvait maintenant à percevoir l'un d'entre eux comme son meilleur ami.

Jordan lui avait depuis quelques mois déjà donné un double de la clef de sa demeure, lui rappelant ainsi que s'il cherchait un endroit où loger après l'une de ses chasses, sa porte était toujours ouverte.

Au final, la clef s'était montrée plus qu'utile. Avec les démons qui avaient déserté la Terre et les monstres qui se faisaient de moins en moins nombreux, les frères Winchester avaient enfin eu droit à une trêve. Stiles n'avait pas tardé à s'installer à Beacon Hills pour finir ses études secondaires auprès de ses amis et de Lydia, de laquelle il n'avait jamais été aussi proche. Sam l'avait rapidement imité en prétextant vouloir garder un œil sur leur petit frère. Il s'était même trouvé un travail à la bibliothèque de l'école -avec l'aide du shérif, bien entendu, qui s'était fait un devoir de brûler les antécédents criminels et de créer une nouvelle identité au cadet Winchester.

Dean, quant à lui, n'avait pas pu se poser. Pas définitivement, du moins. Il épluchait quotidiennement les journaux, farfouillait sur internet, puis prenait le volant de son Impala 67 dès qu'un article lui paraissait un peu louche. On lui avait souvent demandé pourquoi il s'obstinait à continuer à chasser, ce à quoi il répondait toujours: «Ça fait partie de moi. C'est ce qui me défini. Tourner le dos à la chasse, ce serait comme me tourner le dos à moi-même.»

N'empêche qu'il passait le plus clair de son temps à Beacon Hills. Jordan se doutait que c'était pour veiller sur ses frères, comme il l'avait toujours fait.

Dès qu'il débarquait en ville, l'aîné Winchester  rendait visite au policier. Parrish n'était même plus surpris, désormais, de le trouver assis sur le canapé lorsqu'il revenait du travail, en train d'écouter un vieux film Western ou un match de boxe.

-Alors, comme était la chasse ? Demanda le policier en tendant une bière à son ami avant de prendre place à ses côtés.

-Complètement inutile. C'était une fausse piste. Une bande de gamins qui s'amusait à effrayer le voisinage.

-J'ai entendu dire que Stiles et Lydia comptaient aller s'installer à Washington à la fin de leur secondaire ? Lança le policier en savourant une gorgée de sa bière. Ça te fait pas trop peur de voir ton petit frère voler de ses propres ailes ?

-Je te mentirais si je te disais que j'ai pas tout fait pour l'en dissuader, mais tu connais Stiles. Quand il a une idée derrière la tête, c'est impossible de l'en déroger. Il est bien décidé à devenir enquêteur au FBI.

-C'est quand même ironique, non ? Sourit Jordan en tournant les yeux vers son ami. Qui aurait cru qu'un Winchester puisse un jour devenir flic ?

-Pas moi, en tout cas. Je les porte en horreur, ces stupides policiers.

Parrish sourit davantage à la remarque du chasseur. Dean connaissait bien le poste qu'occupait le chien de l'Enfer dans la communauté, mais ça ne l'avait jamais empêché -au contraire !- de parler contre les forces de l'ordre.

-Mais Stiles est assez vieux pour s'occuper de lui-même, continua le chasseur. Je suis sûr qu'il va se plaire, à Washington. Y'a plein de bibliothèques et de musées hyper emmerdants, là-bas. Tout pour qu'il soit heureux !

-Alors t'as pas l'intention de le suivre ?

Dean parut réfléchir pendant quelques secondes, mais quand il répondit à la question de l'adjoint, son ton était assuré.

-Non. Il est capable de se défendre seul, le gamin. Et puis, s'il y a vraiment un problème, il a toujours Lydia pour couvrir ses arrières.

Jordan pouffa à l'allusion de son ami. Il était vrai que la rouquine pouvait être sacrément effrayante quand elle le voulait.

-Et Ben, lui ? Comment il va ? l'interrogea l'aîné Winchester après un moment de silence.

-Il a reprit du poil de la bête ! Et il adore l'université. Les filles, les fêtes, la boisson...il est redevenu le bon vieux Ben.

-Et il a reparlé à tes parents ?

-Non. Mais je ne peux pas vraiment le réprimander, je ne leur ai pas donné de nouvelles non plus depuis que je connais la vérité.

Dean but une gorgée de sa bière, pensif. Il laissa passer un autre silence serein avant d'émettre ce qu'il avait à dire.

-Notre père nous a caché un frère pendant 17 ans. Même après sa mort, il a continué de nous dissimuler des informations ou des parties de sa vie. Tu sais de quoi je me suis rendu compte, le jour où on a appris l'existence de Stiles ? J'ai réalisé qu'en fait, je ne le connaissais pas, que je ne l'avais jamais connu.

Parrish fronça les sourcils, perplexe.

-Où est-ce que tu veux en venir ?

-J'ai longtemps cru que je n'avais que Sam et lui, comme famille, mais je me trompais. Et ça, tu vois, ça me fais vraiment chier.

-Qu'est-ce que tu veux, Dean ? Sourit le policier. T'es pas toujours aussi rapide que tu le prétends sur la détente.

Le chasseur haussa les sourcils d'un air vexé.

-Comment ça je suis pas rapide sur la détente ? Essaie de trouver quelqu'un de plus rapide que moi, pour voir ! Et donne-moi la télécommande, tu veux ? C'est de la merde, ton émission !

Fin


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