Absentia [Terraink]

II. Le Tourment

J'ouvre les yeux je suis allongé sur le trottoir. Une foule m'encercle. Il y a quelqu'un qui me parle. Il est accroupi à côté de moi. Je vois ses lèvres bouger mais je ne l'entends pas. Je n'entends rien. Juste un sifflement qui résonne dans ma tête et me bousille les tympans.Je ne sens ni mes bras ni mes jambes.
Le jeune homme continue de me parler. Sa tête me dit quelque chose mais je suis incapable de me souvenir du lieu dans lequel je l'ai rencontré. Il a des yeux incroyablement bleus. Ils me semblent familiers. Ce sont eux qui me font penser que je le connais.

Le sifflement commence à s'apaiser. J'entends vaguement des voix.Certains crient, d'autres chuchotent. J'arrive à bouger mon bras pour mettre ma main sur mon front. Tout ce vacarme me donne une migraine infernale.
Le mec crie de me laisser de l'air et de se reculer. Ils obéissent. Certains partent.
Je sens mes paupières se fermer lentement...

23 mars 2016

...

Froid.Le lit dans lequel je me trouve est glacé. Un vent frais me caresse le visage qui, lui est bouillant. Je ne sens toujours plus mes membres. J'ouvre lentement les yeux. Je suis allongé dans un lit d'hôpital. Personne n'est à mes côtés.
J'essaie de me redresser mais c'est impossible. Mes mains sont attachées aux barreaux du lit. Putain mais c'est quoi ce bordel !

La porte s'ouvre. Une infirmière entre. Elle me regarde et s'approche de moi après avoir fermé la porte.

-Itturalde Thomas ?
- Hmmm...ouais...
- Hé bien ! On vous laisse sortir d'ici et on vous récupère dans cet état ! Si nous avions su nous vous aurions gardé.
- ...On se connaît ?
-Non mais je sais que vous étiez dans un autre service de cet hôpital! Le service ...

La porte s'ouvre brutalement. Un jeune homme en blouse blanche entre l'air paniqué.

-Il est réveillé ?!

L'infirmière se retourne vers lui, il s'avance dans la pièce. Je le reconnais.C'est le mec qui était accroupi à côté de moi. Celui qui a des yeux bleus.

-Oui. Depuis peu je crois.
- Monsieur ça va ?

Ils'adresse à moi avec un petit sourire. Il compatit pour moi je crois. J'ai une jambe cassée. La gauche. J'ai mal partout, mon corps doit être couvert de bleus.

-À votre avis ? J'ai l'air d'aller bien ? Puis pourquoi vous m'avez attaché comme une bête !!
- Ho... oui pardon... excusez moi...je... On va vous détacher...

Ils'approche de moi et me détache puis se recule.

-C'est vous qui m'avez amené ici ?
- Oui j'étais là lors de l'accident... C'est moi qui ait appelé les urgences... J'ai aussi eu le temps de vous rattraper pour limiter les dégâts...
- Je crois que je vous dois la vie alors.

Je souffle ces paroles l'air mécontent. À vrai dire j'aurais préféré crever plutôt que d'être dans cet état. J'étais déjà un mort-vivant. Là c'est encore pire. Je vais galérer à marcher avec cette jambe de merde.

-C'est mon travail...

La jeune infirmière lui demande de partir. Elle passe une dizaine de minutes à me poser des questions sur mon état, ma vie...

Elle revient plus tard et m'annonce que quand je pourrai rentrer chez moi je vais avoir besoin d'un assistant. Il va venir m'aider à me nourrir, me déplacer, ranger. Il sera présent tous les jours.
J'ai pas envie d'être un boulet. Je veux pas que quelqu'un me suive partout et me retire le peu de vie privée auquel j'ai le droit.Peut-être que je ne fous rien d'intéressant chez moi mais ça ils n'ont pas à le savoir.

...

Il est 19 heures. Je me fais chier. À la télé il n'y a rien. Que de la merde. En plus je commence à avoir le ventre qui gargouille.
La porte s'ouvre, une infirmière s'avance avec un plateau.
Un bol de soupe dont la consistance est étrange, une tartine et des cachets.C'est quoi cette merde ?
- Heuh c'est quoi ce truc là ?
- De la soupe..?
- Nan les cachets !
- C'est vos cachets de d'habitude Monsieur. C'est marqué sur votre dossier !
- Mon dossier ?
- Oui !