La sphère d'Ordolann

XI - Poliia

Dans le monde céleste, tout était calme, jamais un dérapage. Pas même une querelle. Les dieux passaient leur temps à se prélasser dans leur villa. Certain se rendaient parfois visite, mais aucun des dieux ne s'amusaient vraiment. Lorsque Poliia demandait une assemblée, les divinités se traînaient les pieds jusqu'à la rotonde principale.

Haut bâtiment d'une bonne centaine de mètres de haut, c'était la plus imposante avec le temple du dieu fondateur. Située sur le haut d'une colline, l'édifice ne semblait pas s'arrêter à ses cent mètres, mais bien continuer. Poliia mentait à ses partisans car c'était seulement une illusion destinée à caché les plans supérieurs. Son père et elle discutaient souvent en son sommet.

Ce jour là, Poliia décida de mettre au défi Halek, le dieu de la guerre, et son fils par extension. Contrairement à la majorité des divinités, Halek passait son temps à se battre contre ses serviteurs. Heureusement pour eux, ces puissantes créatures ne ressentaient aucune douleur vu qu'elle n'avait pas d'âme. Créées simplement pour distraire leurs maîtres, elles ne plaignaient jamais, obéissant aux ordres. Les seules récompenses qu'elles avaient de temps à autres étaient de petits gâteau long, fin et sec. Beaucoup de divinités pensaient que c'étaient de simples gâteau, pourtant, ses longs biscuits avaient été créés par Poliia elle même. À chaque fois qu'elle en faisait apparaitre, elle les mouillaient dans l'eau blanche de son domaine.
Poliia arriva dans le domaine de son fils. Normalement, elle aurait dû envoyé un serviteur pour signaler sa présence. Mais ce n'était pas qu'une simple divinité, elle était le chef du panthéon. Elle s'aventura doucement sur le chemin pavé de grosses pierres qui menaient à son fils.
Chaque pierre représentait un souvenir. Souvenir pouvant provenir de n'importe où, celui d'une divinité ou d'un simple mortel.
Elle marchait la tête baissé sur les pavés. Tout à coup, elle se retrouva sur les fesses. En relevant la tête, elle aperçu la mine horrifié d'un serviteur.

- Je... Je suis désolé, grande maîtresse, parvint à articulé l'être de lumière.

Ne prêtant pas attention à ses excuses, Poliia se redressa en continuant de le scruter. Sa peau était aussi blanche que les murs de son temple. Ses cheveux presque translucides tombaient dans le haut de son dos. Sa tunique courte attaché par une ceinture où pendait une épée laissait entrvoir ses jambes musclés.

- J'accepterai mon sort, poursuivit l'escrimeur.

- Quel est ton nom, se surprit à demander Poliia.

- Serviteur.

- Je ne te demande pas ton titre, mais ton nom.

- Je n'en ai pas, grande déesse.

- Dans mon domaine, mes serviteurs ont tous des noms, s'étonna Poliia.

- Peut être que mon maître n'a pas voulu me donner, dit innocemment l'homme. Dieu Halek ne m'as fait apparaître seulement pour se battre avec moi. Il ne juge sûrement pas inutile de donner un nom à son sale serviteur.

Il y avait dans le ton de sa voix une pointe de regret. Poliia décida donc d'aller chercher l'information toute seule. Grâce à ses pouvoirs, elle s'insinua dans son esprit. Si son fils lui avait donné un nom elle le trouverai facilement.
Ce qu'elle trouva la troubla légèrement. La déesse trouva d'abord son nom, puis se laissa divagué dans l'esprit pur de ce serviteur.
La majeure partit de son temps, Fawzi, puisqu'il se nommait comme ça, s'échappait du domaine de son maître pour se changer d'air. Il s'arrêtait souvent sur son domaine à elle. "Surement pour espionner mes servantes" plaisanta Poliia pour elle même. En fouillant un peu plus dans le souvenir, elle se rendit compte que c'était elle qui occupait tout le souvenir. Poliia se raidit et mit fin à la transmission.

- Depuis quand ? demanda soudain la déesse.

- Presque 5 ans, avoua à demi mot Fawzi.

Le jeune homme tremblait. Poliia le trouva presque mignon en le regardant. La tête basse, les mains jointes et ce regard gêné qui regardait ses pieds. La déesse prit son menton et le souleva doucement.