Ilyana
Il n'était pas seul, ils étaient deux. Deux jeunes hommes de l'autre côté du cadrant étaient face à moi. La voix de mon cousin me disant de les laisser entrer résonna dans l'immeuble. Un faux sourire se logea sur mon visage lorsqu'ils rentrèrent. Le temps avait l'air d'avoir remonté. J'avais l'impression de me retrouver une dizaine d'années en arrière. La seule chose qui avait changé c'est que je ne connaissais pas ces deux hommes.
Un silence pesant règne dans l'appartement. Les quelques chuchotements de mon cousin à l'égard de mon frère aîné sont les seuls bruits audibles.
Ma lucidité n'est que de courte durée. Sans même que je m'en rende compte, mon esprit divague totalement jusqu'à en s'en perdre.« __ Dounia : Vous n'avez même pas échangé un mot Mohamed et Ilyana. »
Mon cœur saute un battement à l'entente de son prénom. Timidement je redresse la tête, et pose mon regard sur lui pour la énième fois de la journée. Je l'ai reconnu dès que je l'ai vu. Je l'ai reconnu mais ce n'est plus le même homme, alors il m'est étranger. Trop de printemps sont passés, il s'est égaré.
Son regard est vide. Il s'est vidé depuis bien des années. Je le savais et pourtant je n'ai rien fait.
J'en viens même à me demander si mon âme ne dansait pas son ballet non accompagnée.« __ X : Ilyana. Laisse t-il s'échapper doucement de ses lèvres »
Peut-être ne m'avait-il pas reconnu ? Ce pourrait expliquer le fait que j'ai eue l'impression de ne pas exister lorsque je l'ai croisé.
Désorientée par la situation je laissai quelques mots d'excuse s'échapper de ma bouche avant de partir de l'appartement. Mon excuse n'était pas entièrement fausse, mais elle n'était pas entièrement vraie non plus.
J'étais fatiguée. Pas au sens premier du terme, mais j'étais fatiguée et j'avais besoin de me réfugier pour ne pas céder à la fatigue. Peut-être que ça aussi il avait oublié.
Mariée à la nuit, je m'enfonçais dans l'obscurité. Mais sa main gagnerait et arriverait à m'attraper.« __ Mohamed : Ilyana attends s'il te plait. Dit-il en attrapant mon bras »
Sa main avait gagné. Elle avait réussi à m'attraper. Sa main chaude me tenait comme cette fois là, et encore une fois elle ne voulait pas me lâcher.
Aucun son ne sortait de ma bouche. Ma vue commençait à se brouiller, et les larmes s'en échappaient.
La distance était rompue. Il m'enlaçait à m'en étouffer. Il me laissait pleurer sans chercher à me réconforter. Il savait. Il savait que le sentir à mes côtés pouvait suffire à m'apaiser.
Nos deux corps semblaient avoir attendus ça depuis ces nombreuses années. Et ils n'étaient pas prêt de se séparer.
Mohamed
Six ans plus tôt
La fumée s'échappait d'entre mes lèvres. Elle brouillait la réalité quelques instants avant de totalement se volatiliser.
Assis sur l'une des marches d'escaliers je regardais les quelques passant se hâter. Il devait être une heure de l'après-midi : les enfants retournaient à l'école, les parents travailler mais moi je n'avais pas bougé.
Nous étions à la veille des vacances d'été et j'attendais la fin de la journée avec impatience. C'était un jour quelconque, mais j'avais comme le pressentiment que quelque chose allait tout changer.[...]
« __ Amine : Argh faut que je rentre dans deux heures__ Moi : Ah ouais déjà ? C'est quelle heure ?
__ Amine : Dix sept heures
__ Moi : Déjà ? C'est passé vite aujourd'hui. C'est quand il arrive Rayan ?
__ Amine : Comment ça qu'il arrive ?
__ Moi : Ben ouais il a dit qu'il devait sortir aujourd'hui
__ Amine : J'étais pas au courant »
J'allais continuer à parler mais en réalité je n'avais plus grand chose à dire. Le pied tapant au sol, je récitais dans ma tête un de mes couplets. Un couplet qui en réalité m'apporterait beaucoup de succès et ça je l'ignorais.
« __ Amine : Il est là le petit Rayan et bien accompagné visiblement Dit-il en rigolant »
La fumée avait cette fois-ci laissé sa place à deux silhouettes. Bras entrelacés, elles avançaient vers nous et plus les elles avançaient plus je la voyais.
« __ Rayan : Salut les zoneurs
__ Amine : Salut le charmeur, tu présentes pas ? Dit-il souriant comme un imbécile
__ Jeune fille : Ilyana, enchantée Dit-elle en lui souriant à son tour
__ Rayan : C'est ma cousine
__ Amine : Amine enchanté Dit-il en me donnant un léger coup de coude »
A cet instant précis aucun mots ne sortirent de ma bouche. Alors je suis resté immobile face à elle, sans en décrocher ne serait-ce qu'un seul. Avec elle les mots n'étaient pas nécessaires et ça je l'avais compris dès les premiers instants.
La vie semblait lui sourire. Et lorsqu'elle me souriait la vie semblait me sourire à moi aussi.
Elle était arrivée comme un beau jour de printemps : un jour doux et rayonnant. Un jour où les bourgeons naissent. Un jour où une nouvelle once d'espoir nait.Ilyana
Nos corps s'étaient séparés et il s'était envolé. Il ne s'était pas retourné pour me saluer, il s'était contenté d'avancer dans l'obscurité.
Perturbée par les évènements je décidai de remonter chez mon cousin. Une demi-heure devait être passée, mais le temps m'avait donné l'impression de s'être arrêté.
En reprenant place dans le canapé, mes yeux se fixèrent sur le deuxième jeune homme, sur lequel je ne m'étais pas attardée.« __ Moi : Amine ! Dis-je en souriant de toute mes dents
__ Amine : Je commençais à me dire que tu m'avais oublié
__ Moi : Je suis juste un peu fatiguée
__ Amine : Ouais ouais c'est ce qu'on dit
__ Moi : Me crois pas si tu veux
__ Amine : D'ailleurs Ilyana, avant t'étais moche dans la tess et aujourd'hui ah bah ouais tu l'es toujours
__ Moi : Toujours aussi drôle ton humour a failli me manquer Dis-je ironiquement
__ Amine : Je sais, on me le répète tous les jours. C'est ça la vie d'artiste.
__ Moi : Artiste ? Le jour où tu deviendras connu, autrement dit jamais, on en reparlera de ta soi-disant vie d'artiste. Maintenant les rêves ça reste la nuit mon petit Amine Dis-je en accompagné d'un clin d'œil »
© Ephemeraal_
To be continued [...]
____________________À très bientôt, pour la suite
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MMZ | « Sayōnara » [Réecriture en cours]
FanfictionMillions d'ennemis, millions d'ennuis errent plus que tout dans ce lieu que je n'ose qualifier comme maudis. Années après années, défilent les mêmes images devant mes yeux rougis tandis que comme subjugué par nos souvenirs, je me remémore ces mom...