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Ilyana

Sereinement, je me dirige vers la cage d'escalier. A ma droite, du haut de ses 1m80 et des poussières, Rayan me regarde avec des yeux rieurs. Son regard n'a pas changé. Lorsque ses yeux sont posés sur nous, nous serions presque prêt à céder à chacun de ses caprices.
J'avais comme l'impression que cet homme était capable de nous donner le sourire avec un simple coup d'œil.
Nous disons souvent que le regard est le reflet de notre âme. Alors son âme devait faire partie de ces belles fleurs que nous voyons au printemps. Ces fleurs qui ne deviennent pas amer au fil du temps, celles qui se contentent de disparaitre en laissant tomber -innocemment- leurs quelques pétales. 

Régnant dans le silence de l'immeuble, sa voix ferme se faisait une place haut placé. Entourant toutes les oreilles prêtent à la laisser passer. Elle nous charmait et il était presque impossible de s'en détacher.
Il m'avait manqué. Nous ne nous étions pas vu depuis une dizaine d'années, et pourtant c'est comme si rien n'avait changé. 
Confidente de ses paroles, je me rendais compte que certains printemps pouvaient rester beaux durant une grande partie de leur saison. J'espérais de tout cœur que ce printemps ne ferait pas l'erreur de survoler l'été. Et de se retrouver plonger dans cette saison où les racines de ses fleurs commençaient à être rongées. 

Arrivés en bas des escaliers, Rayan me regarde la main tendue vers moi. Instinctivement, je pose la mienne dans la sienne et tente de continue à avancer. Mais au lieu d'emboiter mon pas, il reste immobile et se met à rigoler.

« __ Moi : Qu'est-ce qu'il y a ? Dis-je interrogative face à son rire 

__ Rayan : Pourquoi tu me donnes ta main toi ?

__ Moi : Bah tu me tends la tienne 

__ Rayan : Pour que tu me donnes les clés de ton appartement mongole Dit il accompagné d'un sourire amusé

__ Moi : Si tu le dis pas en même temps, je suis pas devin  »

Tout en gardant ce sourire scotché sur son visage, Rayan ne me lâche pas du regard. D'une expression faussement énervée je dépose brutalement les clés de dans sa main. Avant d'ouvrir avec poigne,  la lourde porte menant à l'extérieur du bâtiment.

En sortant de l'immeuble une violente brise heurta mon visage.
Durant un court instant j'ai comme eut l'impression que ce vent glacé possédait une main me serrant le bras. Le serrant tellement fort qu'elle laissait penser ne plus vouloir s'en détacher.  Mais une douleur naissante me laissa comprendre qu'il ne s'agissait non pas d'une main fictive mais d'une main bien réelle. Celle d'un homme. Cet homme. Celui qui m'avait tant intrigué.
Muette, les yeux plongés dans son regard ébène, je laissais mon âme s'échapper. Je la regardais avancer vers la sienne. Elles menaient un ballet interminable : tournant l'une autour de l'autre sans jamais se toucher. Nos regards, eux, ne se lâchaient plus. 
De retour à la réalité, mon regard encore plongé dans le sien ne perdit pas une seconde pour  s'échapper. Mes yeux étaient à présent occupés à scruter un par un les détails de ce visage. Ce visage que je connaissais pourtant bien fût un temps. 

« __ Rayan : Oh Ilyana !

__ Moi : Quoi ? Dis-je en me retournant 

MMZ | « Sayōnara » [Réecriture en cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant