MMZ | « Sayōnara » [Réecriture en cours]

02

Ilyana

Debout, de dos à cette infinité d'immeubles, je regarde la voiture familiale s'éloigner lentement vers l'horizon.
Comme si je faisais face à un nouveau défis, je me retourne d'un pas déterminé face à ces nombreux bâtiments aux couleurs déteintes. 

La tête droite, je marche d'un pas légèrement affaiblis en direction d'un des immeubles.
De nombreux rires d'enfants résonnent entre les bâtiments. Leurs rires donnent l'impression qu'ils rebondissent contre les murs avant de venir se loger dans mes oreilles.
Un peu plus loin, un bruit diffus de moteur ronronnant se fait entendre. Puis, des voix de femmes viennent également rejoindre ce drôle d'orchestre.
Mais pourtant, parmi tous ces instruments différents un petit groupe d'entre eux semble avoir un peu plus d'influence. 

Un groupe d'individus se dessine devant l'immeuble. Plus j'avance, plus il devient de plus en plus facile de distinguer les silhouettes.
Leur voix, leur rire, leur cris prennent part à l'orchestre comme si ils faisaient un solo.
Les autres instruments semblent commencer un decrescendo et ne laisser qu'eux. 

Ces sons prennent tant de hauteur qu'ils me font  à nouveau ressentir ce sentiment d'infériorité que j'avais ressenti il y a bien des années en venant pour la première fois ici. Ces sons, dominent le lieu, ils resonnent comme si ils étaient invincibles et lorsqu'ils disparaissent c'est pour réapparaitre tout aussi tôt. 

Sept garçons constituent le groupe : certains sont assis et d'autres debout. Certains fument et d'autres non. Quelques-uns semblent se chamailler de façon enfantine, tandis que d'autres sont calmes. Mais l'air imposant qu'ils dégagent me laisse sans voix. Leurs rires semblent dominer ce lieu, ils couvrent tous les autres sons audibles.
On aurait presque l'impression qu'ils sont en capacité de nous percer les tympans.

Arrivée face à eux, je me stop d'un pas net. Immobile face à ces hommes, je cherche du regard quelqu'un s'intéressant à minimum à ma présence, en vain : c'est comme si je n'existais pas. Timidement je décide de prendre la parole en regardant dans le vide puisqu'aucun regard ne semble vouloir me servir de refuge.

« __ Moi : Excusez-moi, connaissez-vous Rayan H   ? »

C'est comme si nous étions dans deux mondes parallèles, que je pouvais les voir mais qu'eux non.
Ma voix n'a pas réussi à percer cette bulle les entourant. 

« __ Moi : Excusez-moi ! connaissez-vous Rayan H ? Dis-je nettement plus fort »

Sept regards rivés sur moi. Un sentiment de vulnérabilité prend peu à peu possession de mon corps.
Ils étaient tous silencieux, immobiles et me fixaient tous sans me lâcher du regard. Soudainement, le silence se brisa. Tous rigolèrent avant que l'un d'entre eux ne prenne la parole. Leurs rires n'étaient pas moqueurs, ils étaient chaleureux.

« __ X : Ouais, pourquoi la miss ? Répondit l'un des jeunes hommes

__ Moi : J'ai posé une question. Dis-je en regardant avec une pointe de défi ce même jeune homme 

__ X : Ilyana ?

__ Moi : Rayan. Dis-je en souriant de toutes mes dents »

J'avais reconnu le rire et le sourire de mon cousin. 
Rayan se leva de la marche sur laquelle il était assis et me pris dans ses bras. La dernière fois qu'il m'avait pris dans ses bras je devais faire une dizaine de centimètres de plus que lui, mais sans étonnement aujourd'hui il me dépasse de deux têtes. 

« __ Rayan : T'as changé Ilyana ! T'es archi belle, si t'étais pas ma cousine je-  »

L'un des jeunes hommes se leva brusquement ce qui coupa mon cousin légèrement plus vieux que moi dans sa phrase. 
Légèrement plus grand que Rayan, il salua tout le groupe avant de partir, sans même me prêter attention. J'avais encore une fois l'impression d'être invisible. 
Sa présence imposante était comme intrigante. Il paraissait totalement indifférent à ce qui l'entourait mais en même temps il ne le paraissait pas totalement. C'était comme si, il se considérait entièrement libre de se soucier uniquement de ce qu'il voulait et que le reste n'avait pas d'importance. 
Subjuguée par sa façon inexplicable de se comporter je l'ai regardé disparaitre à l'horizon en en oubliant même d'écouter mon cousin.

« __ Rayan : On va voir ma mère ? »

Après avoir dit aurevoir au groupe d'hommes avec un simple mot, je suivais mon cousin jusqu'à son appartement.
Le quatrième palier franchit, nous nous arrêtions tous deux devant une grande porte rouge avant  s'engouffrer dans un petit appartement plongé dans la lumière. 

Une douce odeur florale parvient à mes narines. Silencieusement je me dirige dans le salon où résonne mêlé au doux rire de ma tante le son de la télévision.  
Du coin de la porte je regarde innocemment  le visage de ma tante légèrement plus ridé qu'il y a quelques années.
Cette dernière me regarde le sourire au lèvre tout en se levant pour venir me serrer dans ses petits bras tout juste plus long que les miens. 

« __ Tante Amina : Tu as changé ma fille.

__ Moi : Pourquoi tu dis ça ?

__ Tante Amina: Regardes-toi ! Regarde cette belle femme que tu es devenue. Dit-elle en me souriant de toutes ses dents

...

__ Tante Amina : D'ailleurs Ilyana, je ne t'ai pas demandé ce que tu fais ici.

__ Moi : Maman ne te l'as pas dit ? L'interrogeais-je

__ Tante Amina : Non non non Dit-elle en fronçant légèrement les sourcils Je t'écoute.

__ Moi : On emménage ici.

__ Tante Amina : Comment ça vous emménagez ici ? Vous venez habiter ici ? C'est quoi cette histoire ? Et moi je ne suis pas au courant ? Rayan passe moi le téléphone que j'appelle la femme qui me sert de soeur. 

...

__ Tante Amina : Et sinon tes études Ilyana, ça se passe bien ?

__ Moi : Oui, très bien Dis-je en souriant 

__ Tante Amina : Belle et intelligente. Quand est-ce que tu vas commencer à penser au mariage ? Si tu veux que je trouve un mari, dis le moi je connais beaucoup de jeunes hommes corrects. Qui sait peut-être que je serais bientôt invitée au mariage de mademoiselle Ilyana E.

__ Moi : On verra bien Dis-je en lui souriant »

© Ephemeraal_

To be continued [...]
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