Chapitre 1: La robe parfaite

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PDV Élizabeth

Depuis maintenant trois jours, ma mère m'harcèle avec la même question. Elle rêverait tellement elle-même de se rendre au bal organisé au palais qu'elle est tout simplement incapable de comprendre que je n'en ai rien à faire de ce genre d'activité beaucoup trop cliché. Il n'y a pas moyen que j'aie envie d'enfiler une longue robe pleine de froufrou avec des talons de vingt bons centimètres, juste pour aller me parader devant la famille royale et le reste du pays, j'aime bien mieux rester chez moi, merci bien. On va se le dire franchement, t-shirt blanc, jean clair et converse me vont parfaitement pour toutes les occasions, être confortable, c'est la base.

En revanche, je ne peux pas dire que ma chère génitrice partage mon avis. Ces derniers jours, elle ne fait que me répéter que c'est l'expérience d'une vie et que je ne peux surtout pas passer à côté de ce genre d'opportunité qu'est selon elle, la visite du château. Tout ça, sans compter que j'ai également une chance de rencontrer le prince et même, par le plus grand des miracles, qu'il me choisisse pour l'épouser. Ouf, qu'est-ce que je de donnerait pas pour que ce soit elle qui ait mon âge en ce moment!

Une semaine passe et après m'être laissé casser les oreilles pendant autant de temps, je fini par céder. Cependant, je mets tout de même en place certaines limites que je suis décidé à ne pas franchir...

-Élizabeth, dépêche-toi, me crie ma mère alors qu'elle sort de la maison.

-T'inquiète j'arrive, je lui réponds sur les nerfs.

Je sors de ma chambre aux pas de course et vais rejoindre ma mère qui m'attend avec ma meilleure amie dans sa vieille matrix rouge. Je me retrouve maintenant en direction du centre d'achat avec deux folles hystériques qui rêvent ensembles de belles robes et de princes charmants.

-On va s'amuser comme des folles au bal, m'annonce Kaïla en voyant mon air boudeur.

Je ne la contredis pas, mais je ne pense pas plus la même chose qu'elle

-Tu peux bien arrêter de faire la tête, continue-t-elle. On ne t'emmène toujours pas sur ton lit de mort, c'est juste un peu de magasinage pour être certaine de briller dans deux semaines.

En tant que telle, je n'ai rien contre le fait de magasiner, j'aime bien déambuler dans les centres d'achats à la recherche de ma prochaine paire de chaussure. Ce qui m'agace, aujourd'hui précisément, c'est le fait de m'y rendre pratiquement contre mon gré pour acheter quelque chose que je ne souhaite pas réellement posséder.

-Laisse-moi bouder un peu, je râle, c'est tout ce qui me reste pour exprimer mon désaccord avec le fait de m'acheter une robe.

Elle lève les yeux au ciel et détourne son regard de ma personne pour reprendre sa conversation sur la tenue parfaite qu'elle avait déjà entamé avec ma mère. De mon côté, je regarde à travers la fenêtre, faisant abstraction de leur discussion et me concentre sur mes pensées.

Je me surprends à m'imaginer, debout dans la salle de bal, avec un accoutrement de tous les jours sur le dos et cette image me fait sourire.

Ma mère se gare et je prends sur moi pour offrir un sourire à mes deux accompagnatrices lorsque nous descendons de la voiture. Cette journée va être pénible.

En entrant dans l'espace commerciale, Kaïla nous guide directement vers une boutique qu'elle avait repéré plus tôt dans la semaine.

Je prends quelques secondes de mon précieux temps pour observer les robes affichées dans la vitrine du magasin. Je ne mentirai pas, elles ont un certain charme.

Nous entrons à l'intérieur et mes yeux sont accaparés de tous les côtés par les innombrables couleurs et paillettes qui se trouve autour de moi. Les folles qui sont avec moi ne perdent pas de temps et se jettent déjà à la conquête de la robe parfaite. Je me demande comment ça sera lorsqu'une de nous se mariera.

Je me décide à moi aussi sillonner les rayons, histoire de ne pas me retrouver à ressembler à une balle de disco à la soirée dansante. J'attarde mon regard sur certains de ces vêtements, mais aucun n'attire vraiment mon attention. Je ne perds pas pour autant espoir d'en trouver un que je ne me plaindrais pas trop de porter et qui serait un assez bon compromis pour ma mère et Kaïla.

Je les étudie, une par une, sans vraiment savoir ce que je cherche. Chaque robe possède un petit quelque chose qui la rend unique et je crois que c'est le détail qui me plait le plus jusqu'à maintenant lorsque je les regarde. J'arrive à la fin du rayon et c'est plus ou moins à ce moment-là que je la vois. Elle n'a rien d'extraordinaire et c'est exactement ce qui la rend potable à mes yeux.

Devant moi se tient un mannequin portant une jolie robe bleu royal. Elle est cousue de manière à serrer légèrement le buste jusqu'à la taille pour ensuite s'élargir rapidement jusqu'aux genoux. Autour de la taille se trouve une petite ceinture d'environ trois centimètres sertie d'un amas de petites pierres posées en guise de boucle. La ligne horizontale se trouvant tout en haut ne laisse aucune place pour une vision des ascensions féminines et ce, pour mon plus grand bonheur. Deux légères bretelles complètent le tout afin de donner à la robe un look simple mais chic. Décidément, cette robe est mieux que ce que j'aurais pu imaginer, je ne pourrai pas me plaindre de la porter.

-Je crois que tu as fait ton choix, me dit soudainement une jeune fille derrière moi.

Je me retourne et remarque qu'une employée de la boutique se tient maintenant à mes côtés. J'acquiesce à ses propos en reportant mon regard sur la robe. Elle sort un ruban à mesurer de sa poche et entreprend le calcul de la taille qu'il me faut. À peine quelques minutes plus tard, elle me tend la robe dans la grandeur appropriée.

J'hésite un peu avant de la prendre et de me diriger vers les cabines d'essayage. Je l'enfile le plus rapidement qu'il m'est possible de le faire avant de sortir pour voir le résultat dans le miroir.

Je dois l'avouer, c'est plutôt beau. Le bleu de la robe fait ressortir celui, plus clair, de mes yeux et mes longs cheveux blonds ondulent délicatement dans mon dos. Mes jambes, que je trouve d'ordinaire trop longues, semblent soudainement avoir pris la parfaite mesure en termes de finesse.

-Woah! Soupire Kaïla derrière moi. Tu es magnifique, elle ajoute les yeux pleins d'étoiles.

Ma mère apparait à son tour et j'observe la même expression sur son visage que sur celui de ma meilleure amie. Ravi de leur réaction, je retourne derrière le rideau et enlève le vêtement. Je le place dans les bras de ma maternelle dans l'espoir vain de quitter cette place sur le champ. Malheureusement pour moi, Kaïla n'a pas encore trouvé sa robe. Je m'assieds sur le premier banc que je trouve, bien décidé à ne pas me lever avant le départ.

Mes deux accompagnatrices repartent, quant à elles, à la recherche de perles rares et ce n'est que 45 minutes plus tard que je les vois réapparaitre devant moi. Quatre robes dans les mains, Kaïla part à la conquête de la cabine d'essayage. Elle en enfile une, puis deux, et je laisse le soin à ma mère de lui donner son opinion sur chacune d'entre elles. Lorsqu'elle ressort enfin, avec la troisième robe sur le dos, je vois son regard changer dans le miroir.

Cette fois, elle porte une robe rouge écarlate qui lui arrive à la cheville. Deux légères courbes marquent le haut de son buste et ses épaules sont dégagées laissant place à deux bretelles épaisses sur ses bras. Sa chevelure longue et raide, qu'elle avait attachée en chignon pour la journée pend désormais tout au long de sa colonne vertébrale. La partie inférieure du vêtement couvre ses jambes à la manière d'un rideau légèrement déployé. Il n'y a pas à dire, cette robe lui va à merveille.

-Je crois que j'ai trouvé, annonce joyeusement Kaïla.

On se dirige toutes les trois vers la caisse afin de payer nos achats et sortons du magasin.

Prochaine destination, chaussure. Nous entrons dans la première boutique de souliers que nous croisons et je me dirige sans tarder vers la section converse alors que Kaïla prend la direction des talons hauts. Je repère rapidement une paire basse blanche qui ne détonera pas avec ma robe et demande ma pointure au vendeur. Ça y ait, j'ai mes souliers et, je dois le dire, ils sont parfaitement à mon image.

Le temps qu'il fautOù les histoires vivent. Découvrez maintenant