PDV Élizabeth
Ça y est, après trois semaines de torture, le jour du bal est finalement arrivé à nos portes. Dans exactement 24 heures, ma mère et Kaïla n'auront plus aucune raison de m'harceler avec la soirée au palais et je vais enfin pouvoir reprendre ma routine platonique que je me plais à vivre depuis maintenant un an.
Je ne suis pas la plus enchanté par la soirée que je m'apprête à vivre, mais j'ai décidé, en me couchant hier soir, de ne pas laisser mon envie inexistante de me rendre à cette fête gâcher ma journée en compagnie de ma mère et Kaïla.
Nous sommes un jeudi, drôle de journée pour organiser un bal, mais j'imagine que la famille royale a le droit de faire ce qu'elle veut, sans prendre en compte les conventions sociales.
Heureusement pour Kaïla et moi, le jeudi, on ne travaille pas. Notre journée entière peut être dédiée à notre préparation pour le bal.
Après ma grâce matinée bien méritée, je me lève et me dirige directement chez ma mère sans même prendre le temps de me doucher ou de manger. Je marche pendant une dizaine de minutes avant de voir apparaitre la porte verte de l'entrée de mon ancienne maison.
Chaque fois que j'y retourne, une foule de souvenir de mon frère me viennent à l'esprit et je dois faire un effort pour ne pas me laisser emporter par la nostalgie.
Je ne prends pas la peine de frapper à la porte et entre en annonçant ma présence une fois à l'intérieur. Ma mère me crie de la rejoindre dans la cuisine, ce que je fais en suivant l'odeur alléchante des croissants tout frais sortis du four.
Sur le comptoir, une assiette remplie de fruit, un verre de jus d'orange et un croissant m'attendent patiemment. Je crois que j'ai bien fait de ne pas prendre le temps de déjeuner avant de venir ici en fin de compte. Je mange tout en discutant un peu avec ma maman. Je termine ma dernière bouchée et j'entends la porte d'entrée claquer au même moment, suivi de la voix de ma meilleure amie. Elle nous rejoint dans la cuisine et vole une fraise sur le plan de travail de ma mère.
-Alors, elle dit la bouche pleine, on s'y met ?!
Ma mère ne se fait pas prier et elles partent toutes les deux en vitesse dans sa chambre, je prends un morceau d'ananas au vol avant de les suivre un peu plus lentement.
Lorsque j'arrive dans la magnifique chambre bleue et blanche de ma génitrice, les deux hystériques ont disparu et je les entends rire dans la salle de bain adjacente.
-Première étape, nous annonce joyeusement ma mère, vos ongles.
Une moue dégoutée prend place sur mon visage à l'entente de ce mot. Je réfléchis à ce que je suis prête à tolérer sur mes doigts avant d'en venir à la conclusion que ma mère va devoir se faire inventive pour j'accepte ce qu'elle va me proposer. Le bal commence à 19 h et il n'est que 10 h du matin, je sens que cette journée va être longue.
Je plonge mes mains dans les bassines que me pointe ma mère, bien installé dans la chaise de cuisine qu'elle nous a apporté. Bon, il y a plus pénible comme torture, c'est officiel.
Une fois le trempage terminé, ma mère entreprend de limer nos ongles et de repousser nos cuticules. Ça ne dure pas longtemps et elle s'aventure à la recherche de ses vernis tout de suite après.
Elle revient avec quelques couleurs en main. Elle commence par Kaïla et sans même lui demander son avis, entreprend de couvrir le bout de ses doigts de rouge écarlate comme sa robe. Elle le mélange à certains endroits avec du blanc apposant une petite pierre sur chaque tourbillon qu'elle crée. Elle termine avec un vernis transparent et admire son résultat qui est plutôt réussi au final.
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Le temps qu'il faut
Teen FictionL'idée même de se rendre à un bal semblait tout à fait stupide aux yeux de la jeune fille. Pourquoi aller perdre son temps à danser toute la soirée, dans l'espoir complètement vain de se marier avec un prince beaucoup trop prétentieux? Étrangement...