Chapitre 7: Café pour trois

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PDV Élizabeth

Le coup des ballons d'eau des deux princesses a été un succès. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, la salle de balle était entièrement vide et, dans la frénésie de la sortie, l'annonce de la future épouse du prince n'a pas eu lieu. Tout le monde est rentré chez soi, une fin de soirée pas prévu dans la mémoire. Je dois le dire, je garde également un meilleur souvenir de cette soirée que ce que je m'attendais au départ.

Suite aux événements, le prince a fait une annonce au peuple concernant le déroulement de ses futures fiançailles, tout en s'excusant de la situation qui était, supposément, hors de son contrôle et complètement inacceptable. J'ai ris en entendant ça et Kaïla s'est posée un peu de questions, mais j'ai réussi à ne rien lui révéler.

Maintenant, je suis dans la voiture de ma mère, en direction de la maison. Ma mère se demande encore comment c'est possible que je ne sois pas mouillée comme les autres et je me tue à lui répéter que j'ai passé la majorité de ma soirée dans les jardins, à l'abri des ballons d'eau.

Kaïla, de son côté, semble légèrement triste que sa nuit se soit écourté de la sorte, mais elle a un sourire fendu jusqu'aux oreilles lorsqu'elle nous raconte ce qu'elle a fait au bal. Elle nous raconte sa drôle de rencontre avec le prince et oui, le prince, ainsi que sa longue valse avec le meilleur ami de ce dernier, Zak ou quelque chose comme ça. C'est probablement le garçon aux cheveux noirs avec qui je l'ai vu danser, mais je me garde de lui demander pour ne pas griller ma couverture.

Honnêtement, cette soirée est l'une des meilleures que j'ai vécu de ma vie et étonnamment, je dois ça à la famille royale. Je secoue la tête en réalisant que ce que j'ai fait ce soir ne doit certainement pas figurer dans la liste des choses que les filles moyennes font dans un bal au palais. Je me demande si j'aurai un jour la chance de revoir ces deux petites princesses qui m'ont bien fait rire.

Une fois dans ma maison, je me dépêche d'enlever ma robe et de me mettre au lit. Il est environ minuit lorsque je m'installe sous la couette, heure à laquelle j'aurais dû, normalement, quitter le bal.

Mes pensées vagabondes vers le visage du prince lorsqu'il m'a vu suivre ses sœurs et je me mets à rire toute seule dans ma chambre. Je finis par m'endormir en me disant que ma capacité à rire d'idiotie pareille doit être ce qui fait mon charme.

PDV Olivier

Le coup planifié avec mes sœurs a très bien marché, je n'ai pas choisi de fiancé hier soir, mais je dois aujourd'hui faire face à mon père qui semble plus que furax de la situation. En même temps je le comprends, le seul but du bal qu'il avait organisé a été réduit à néant, de plus, il a dû composer avec une salle du château détremper pendant une bonne partie de la nuit. Il cherche présentement à trouver le coupable de ce qui est arrivé, persuadé que c'est un coup monter par une personne inconnue.

En ce moment je me dirige vers son bureau pour discuter, calmement je l'espère, de la suite des événements.

Une fois assis devant lui, il se met à me rabattre les oreilles avec tout ce qui le rend mécontent en ce moment et m'annonce que, comme je n'ai pas choisi une futur femme la veille, il a lui-même fait, pour moi, le choix de la princesse Camille.

-C'est une blague j'imagine, je perds mon calme intérieur en le fixant les yeux grands ouverts.

-J'ai l'air de rire à ton avis, il réplique à bout de nerfs.

Je prends sur moi pour reprendre mon calme, bien conscient que je n'arriverai à rien si on ne fait que se crier dessus.

-Est-ce possible, papa, je reprends sur un ton neutre, de m'accorder du temps? Je sais maintenant de manière sure que tu ne changeras pas d'avis quant à mon mariage, mais je te demande seulement de me donner un peu de temps pour au moins, essayer de trouver quelqu'un par moi-même.

Le temps qu'il fautOù les histoires vivent. Découvrez maintenant