Le temps qu'il faut

Chapitre 30 : J'y crois

PDV Élizabeth

Ça m'étonne toujours autant de remarquer comment tout me semble facile avec Olivier, pas facile dans le sens où il ne m'énerve jamais ou qu'on s'entend sur tout, mais facile dans le sens où il n'y a rien de compliqué ou d'extravagant dans notre relation qui reste un peu étrange à mes yeux. Tout est simple et c'est ce que je préfère.

Une fois la noirceur complètement tombée, je me couche sur le dos pour observer les étoiles dans le ciel maintenant dégagé en entier. Olivier ne tarde pas à faire comme moi en soupirant. Je ne sais pas ce qui trotte dans son esprit en ce moment, mais à en croire l'air sur son visage, ça semble lui demander beaucoup d'énergie.

Observer les étoiles est une de mes activités favorites depuis toujours. J'aime voir ces lumières qui brillent dans le ciel nocturne tout en me rappelant qu'elles se trouvent à des milliers de kilomètres de moi. Ça me donne le sentiment d'être si petite dans ce monde tout en ayant la possibilité de le voir dans toute sa grandeur.

-Est-ce que tu te souviens d'Ashley? Olivier me questionne après un long moment de silence.

J'ai un peu peur de l'endroit où ça question va nous mener, mais je choisis tout de même de répondre avec honnêteté.

-Je ne crois pas que je pourrais l'oublier.

-Je l'ai croisé hier, elle et son copain, il poursuit. Elle m'a demandé comment avançait ma recherche.

Je commence à être vraiment perdu, je ne comprends pas pourquoi il décide de me parler de ça maintenant, alors que je suis si bien dans ma contemplation du ciel bleu foncé de la nuit. Malheureusement pour moi, je veux savoir où il compte mener cette conversation maintenant qu'il l'a si gentiment entamé, alors je n'essaie pas de l'arrêter.

-Je lui ai dit que ça n'avait plus lieu, mais j'ai omis certains détails. En fait, je n'ai pas exactement parlé de ces détails à qui que ce soit.

Je ne suis toujours pas habitué à cette facette d'Olivier, celle qui est sérieuse et qui parle comme si c'était la discussion la plus importante de sa vie. C'est seulement la deuxième fois que j'ai la chance de la côtoyer et je dois avouer que je ne la déteste pas. Ça me fait du bien de parler sérieusement avec une autre personne que ma mère ou Kaïla une fois de temps en temps.

-Est-ce que moi je vais avoir droit à ces détails? Je demande pleine d'espoir.

-C'est possible, il me dit en tournant sa tête vers moi.

Si jamais il voulait s'assurer de piquer ma curiosité, il peut en être certain, je suis curieuse de nature et là, ça comment à me démanger.

-Je t'écoute, j'essaie de garder une voix neutre, mais je ne suis pas certaine d'y être arrivée.

-Je lui ai uniquement parlé d'une des raisons qui font que je n'ai plus à chercher, il continu après un court moment de silence. J'ai mis de côté le fait que je crois bien avoir trouver, je n'en suis pas encore certain, mais je crois au moins que ça vaut la peine de vérifier.

Il a trouvé. Cette phrase me fait un choc que je ne croyais pas possible. Je n'arrive pas à décrire le sentiment qui m'habite sur le moment, mais je peux au moins dire qu'il est en partie constitué de tristesse et probablement d'une couche de jalousie incohérente.

J'aurais dû m'en douter, c'est un prince de 22 ans, il ne va pas rester célibataire toute sa vie, mais j'avais espoir que ça tarde un peu plus avec l'annulation de l'ultimatum de son père, je me suis trompée.

Je crois que je ne me suis jamais senti aussi bizarre de toute ma vie. J'aurais juste envie de le garder pour moi, qu'il ne me quitte plus jamais et de passer tout mon temps avec lui.