PDV Élizabeth
-Sinon, il commence, Kaïla t'a dit quoi concernant hier soir?
-Hier soir?
-Elle m'a ramené au palais, il m'annonce.
Je crois que je commence à comprendre de quoi Kaïla voulait me parler tout à l'heure, mais il me manque toujours l'information qui expliquerait pourquoi elle ne pouvait pas le faire.
-Ah, je ne le savais pas, elle ne m'a rien dit de ça, en fait, elle ne m'a pratiquement pas parlé aujourd'hui.
-Ok, parfait.
Je le regarde avec un air interrogateur, il y a quoi de parfait dans le fait que ma meilleure amie ne me parle pas, je me le demande bien. J'ai soudainement l'impression qu'il a quelque chose à voir avec le mutisme du jour de Kaïla et j'aimerais beaucoup savoir pourquoi. Je me garde toutefois de lui poser la question.
Il nous conduit sur une partie de la route que je n'avais jamais visitée avant. Habituellement, lorsque je vais dans cette direction, je prends l'autoroute, aujourd'hui, je me trouve sur les routes toutes cahoteuses de campagne. J'arrive même à apercevoir un troupeau de vaches ou un cheval de temps en temps.
Le soleil est encore haut dans le ciel et quelques nuages s'amusent à nous le cacher à mesure que le vent les déplace. Je baisse ma fenêtre et sors ma main à l'extérieur, laissant l'air la pousser de plus en plus vers l'arrière de la voiture. Olivier remonte légèrement la vitre et je rentre ma main d'un coup sec dans l'habitacle sous son rire prononcé.
-Tu devrais faire attention à ta main, il n'arrête pas de rire. Elle pourrait finir tranché en deux si tu continus.
-Très drôle, je réplique ma mauvaise humeur menaçant de faire surface.
Ça m'étonne à quel point il n'a pas besoin de faire grand-chose pour m'énerver et le pire reste qu'il semble trouver son petit coup très drôle.
Je trouve un fil auxiliaire qui pend de la console et n'attends pas plus avant d'y connecter mon téléphone et de mettre de la musique en marche. Je monte le son beaucoup trop fort pour mes oreilles, mais je choisis de ne pas le baisser pour autant. Au moins, comme ça, je n'ai plus à entendre l'autre idiot. Je ne suis plus si certaine finalement que ma soirée en voiture va être si intéressante que ça.
Le prince baisse sa fenêtre à son tour et arrête enfin de rire devant mon air qui reste toujours boudeur. Il semble se concentrer sur la route jusqu'au moment où il remarque une fromagerie un peu plus loin. Il me jette un regard et j'hoche la tête en signe d'approbation, il n'est pas question que je refuse du fromage frais.
Il tourne dans l'entrée de la petite boutique et je sors en trombe de son auto, sans l'attendre avant pour m'introduire dans le magasin.
C'est littéralement le paradis du fromage, il y en a de toutes les sortes, passant du vieillit 5 ans au cheddar frais du jour. J'attrape un sachet en crottes et un petit bout d'un de ceux en croute.
Olivier m'observe un instant avant de prendre, lui aussi, un sachet de fromage en crottes. Il m'enlève ce que je tiens dans mes mains et paye le tout sans même que j'ais le temps de protester. Je ne suis pas celle qui va cracher sur un peu plus d'argent dans mon compte.
On trouve une table à l'extérieur et on s'y installe pour déguster notre plus récente acquisition. Le vent fait voler mes cheveux dans tous les sens et je me retrouve presqu'à manger plus de ceux-ci que de mon fromage.
-T'as déjà fini, je m'exclame en voyant qu'il ne reste plus un seul morceau dans le sac d'Olivier.
-Oui, tu as besoin d'aide pour terminer le tiens, il dit en tendant la main vers mon sachet.
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Le temps qu'il faut
Teen FictionL'idée même de se rendre à un bal semblait tout à fait stupide aux yeux de la jeune fille. Pourquoi aller perdre son temps à danser toute la soirée, dans l'espoir complètement vain de se marier avec un prince beaucoup trop prétentieux? Étrangement...